En 1996, Dave Mustaine cherchait un exutoire à plusieurs frustrations accumulées pendant et à la suite de l’album
Youthanasia (
1994), et avait fondé son projet solo éphémère
MD.45 en compagnie de Lee Ving (Fear) afin d’étancher sa soif de jouer une musique davantage Punk-Rock et
Hard-FM qu’au sein de
Megadeth.
Pourtant, de retour en studio avec
Megadeth en 1997, Dave opère un changement de manager en la personne de Bud Prager dont la supervision sera décisive à l’occasion de l’album
Cryptic Writings, et souhaite donner à son groupe fétiche une nouvelle direction musicale, relativisant en grande partie le Heavy/Thrash de la première moitié des années 90, pour laisser place à une musique plus mélodique, et empruntant au
Hard-Rock, au Rock Sudiste, voire parcimonieusement au Glam-Rock.
En lisant dans un magazine une phrase de Lars Ulrich (
Metallica) arguant que « Dave Mustaine ne prenait jamais de gros risques musicaux avec
Megadeth », l’ancien Horsemen, toujours remonté contre ses anciens camarades à l'époque, y voit un prétexte pour justement s’aventurer d’avantage dans l’expérimentation après
Cryptic Writings. L’album
Risk, en 1999 est en fait le prolongement logique de ce chemin entamé en 1996 avec
MD.45, à savoir que
Megadeth va explorer d'autres terres inexplorées par lui, avec des titres résolument Rock, ponctuées de quelques touches remarquées au Glam, et le recours prononcé d’effets Electro. Cet album n’est clairement pas un album de
Megadeth comme les autres, mais plutôt un OVNI dans la discographie du groupe, au point que l’étiquette «
Megadeth » demeure encore sujet à débat.
Tout au long de ses douze titres,
Risk revêt une très grande mélancolie, déjà rencontrée sur le précédent
Cryptic Writings, dans des titres tels que «
Use the Man », « I’ll Get Even », «
A Secret Place », « Have Cool,
Will Travel », et «
Trust ». Ici, nombre de titres dont les paroles sont souvent écrites conjointement par Dave Mustaine et Bud Prager renvoient à des expériences douloureuses dans la vie de Dave, ou à d’autres préoccupations plus générales. Notamment, il est question du stress qu’engendre l’état d’insomnie sur «
Insomnia », des laissés pour compte du Rêve Américain sur «
Breadline », de la mort en Hôpital sur « The Doctor Is Calling », des sept péchés capitaux sur «
Seven », des addictions aux drogues de Dave sur « Ecstasy », et surtout de la plus qu’envisagée fin de
Megadeth sur les émouvants « I’ll Be There », « Time : the Beginning » et du court « Time : the
End »
Bien que
Marty Friedman et Mustaine apposent quelques bons solos, l’instrumental est au premier abord bien plus dépouillé que par le passé. Le ton est résolument plus reposant, et les ballades s’enchaînent. La rythmique n’innove en rien, y compris s’agissant des lignes de basse classiques de Dave Ellefson, mais bien que le chant de Mustaine puisse monter dans des aigus quasi « glamesques » par moments, la voix n’en sonne pas moins juste. Émotionnellement, le frontman a tout mis dans cet album, pensant fortement qu’il s’agirait du dernier. En s’abandonnant à l’ambiance de certains titres précités, on est susceptible d’être touché nous aussi par cette émotion.
En faisant abstraction des œuvres du passé de
Megadeth, cet album, que Mustaine qualifie lui-même comme « un bon album de Pop Music », surprend, mais reste cohérent. Par là, votre serviteur n’entend pas qu’il s’agisse d’un chef-d’œuvre, mais plutôt que les titres se suivent en file indienne pour former un ensemble très calme, certes trop calme pour du
Megadeth, mais réfléchi, logique, homogène.
Il est à noter que la version remasterisée de 2004 a été l’occasion pour Mustaine de remixer plus sagement ce disque, pour aboutir à un résultat plus audible que l’original de 1999, notamment en gommant certains enchevêtrements excessifs de back vocals, et en affinant les lignes de batterie de Jimmy DeGrasso, désormais plus claquantes et directes.
À prendre pour ce qu’il est, à savoir un album de Rock,
Risk a réussi son pari et possède de-ci de-là quelques qualités. Envisagé en revanche comme un album de
Megadeth,
Risk peut décevoir évidemment en ce que les fans ne s’attendaient pas à un tel revirement dans le style. L’album continuera de diviser les auditeurs, bon pour les uns, mauvais pour les autres. Mais s’y replonger plusieurs années après sa sortie n’est pas une expérience désagréable, plusieurs écoutes attentives permettent aujourd’hui de mûrir une opinion moins affirmative que par le passé à propos de cet opus... Risqué...
13/20.
Archiviste.
Rien de bon sur cet album.Un disque que je possède pour avoir une disco complète c'est tout...je suis ouvert d'esprit mais de là à cautionner l'inacceptable.Musicalement c'est pauvre,vocalement c'est pauvre.On se demande ce qu'à voulu prouver Megadave..j'aime la bonne pop (Muse,The strokes) mais là c'est juste merdique....considérons que chaque artiste à le droit à un joker artistique.
Un album que j'apprécie.
Ok la 1ère fois qu'on balance l'intro de "Crush 'em", on s'attend à voir débouler Patrick Hernandez avec son "Born to be alive" mais la suite du titre me plait bien (même s'il traine un peu en longueur).
Ok "Breadline" est à mille lieux de Megadeth sur le plan musical mais j'aime beaucoup le chant (?) de Dave.
Ok "Ecstasy" abuse de la guitare acoutique mais le refrain est bien balancé (ah si seulement y'avait un solo couillu pour faire un peu monter la sauce).
Ok pour "I'll be there for you", y'a rien à sauver.
En revanche, "Prince of darkness" est un excellent titre avec des lyrics bien dans l'esprit du groupe. Quelqu'un sait-il si ce morceau a déjà été joué en live?
Côté soli, c'est un peu la misère. Celui qui a du se faire plaisir pendant l'enregitrement c'est David Ellefson. Il envoie du très lourd à la basse. Savez-vous ce qu'il pense de ce disque?
Bref pas de quoi monter un fan club pour la réhabilitation de ce disque (y'a trop de taff!) mais un bon moment passé à chaque écoute.
Mais putain, pourquoi le nom de Megadeth sur la pochette! Incompréhensible...
Sur l'album précédent il y avait ce Use the Man très lancinant et tourmenté que j'adore. Je trouve qu'il y a sur ce Risk pas mal de cette mélancolie là. Sans doute même un peu trop...
Quel ennui cet album sans doute un peu trop riské !!
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