1994, malgré un album s’éloignant encore plus des racines Thrash que
Countdown To Extinction,
Youthanasia réussit à décrocher le disque platine et nous montrait une grande qualité d’écriture toujours présente dans l’esprit de Mustaine même si le changement radical de style pouvait désorienter les fans de la première heure. 1997, après 2 albums solos de
Marty Friedman (Introduction et
True Obsessions) et un album de
MD.45 (projet parallèle de Dave Mustaine qui ne rencontrera pas beaucoup de succès, ce qui mènera à la dissolution du groupe),
Megadeth retourne en studio, après 3 années passées à leurs occupations, pour enregistrer leur 7ième album qui s’intitulera
Cryptic Writings. Cet album sera le dernier enregistré avec Nick Menza qui attrapera une tumeur bénigne au genou et qui sera ensuite remplacé par Jimmy DeGrasso qui avait joué au coté de Dave dans
MD.45.
Premier point, la pochette. Je ne sais pas ce qui se passe, mais il semblerait que Mustaine fait la gueule à sa propre mascotte ! Cela va être le 3ième album de suite où il n’apparait pas sur le cover, mais ce cher Vic avait quand même sa place à l’intérieur de l’album. Mais là il est nulle part ! Il faudra attendre 2001 (
The World Needs a Hero) pour retrouver ce cher Vic. Donc nous avons comme illustration un dessin primitif assez étrange de leur part… Mais bon, on ne juge pas un album à sa pochette (même si celle de
Rust In Peace était déjà plus attrayante).
Bon, premier constat,
Megadeth s’est radouci. On continue dans la lignée de
Youthanasia pour nous sortir un album différent et avec malheureusement des morceaux très inégales. Des FFF et
Use the Man disons potable, on passe à
Trust et à She-
Wolf d'une puissance remarquable, renforçant encore plus ce sentiment de déception. Et pourtant tout commençait bien avec
Trust. Un duo basse-batterie parfait en intro aidé par le clavier, Mustaine n’a jamais eu une voix aussi chaleureuse contrastant avec la rage de Peace Sells. Marty termine le morceau merveilleusement bien à l’aide d’un solo dont la beauté n’a d’égal la fluidité de l’enchainement. On pourra lui attribuer avec respect le fait qu’elle ait été la seule chanson du rouquin à atteindre la première place des chartes et une nomination au «Best
Metal Performence», la dernière avant «
Head Crusher». Au niveau de l’écriture des morceaux, Dave Mustaine a encore une fois son empreinte sur toutes les chansons mais la grande nouveauté est que tous les membres du groupe ont pu écrire, assez incroyable quand on sait la dictature qu’il peut faire régner sur la composition.
Mais Mustaine va énormément expérimenter sur cet album, parcourant divers horizons musicaux. Tels que le Glam (en sachant que le Thrash était relativement opposé à ce mouvement dans les 80’s) comme sur le titre «I’ll Get Even» mais réussissant l’exploit de donner un rendu assez mélancolique grâce à cet ajout judicieux, la technique sera d’ailleurs utilisée sur l’intro du morceau suivant. L’utilisation des claviers sur l’intro de
Trust mentionné plus haut sur les couplets de
Almost Honest ayant pour conséquence de donner un rendu plus «aérien», «planant», ou alors la réutilisation de l’harmonica sur l’intro de «Have Cool,
Will Travel» déjà tenté sur «Train of Conséquences». Et même un cuivre pendant un cours instant de «
Use the Man» qui est la power-ballade de l'album sans pour autant égaler
A Tout le Monde.
Mélancolie, oui parlons-en, car cet album n’est pas un
Hard Rock typé ricain où on sait à l’avance que l’on aura son compte de «
Sex, Drugs and Rock N’ Roll» mais plutôt un opus plus posé où l’on joue sur les émotions. Et la chanson où cet ambiance est utilisée à son paroxysme s’intitule «
A Secret Place», jamais Mustaine n’avait transmis une telle émotion à travers sa voix prenant aux tripes. Et cela se remarque aussi par une plus grande utilisation de la guitare acoustique tels que sur l’interlude de
Almost Honest ou sur une grande partie de la power-ballade «
Use the Man ».
Et étrangement, on peut constater au niveau de l'instrumental que
Megadeth régresse techniquement, étant pourtant dans un style où des groupes comme
Van Halen ou
Led Zeppelin proposaient un haut niveau.
Megadeth possède cette fois-ci des compos plus lentes et moins complexes s’éloignant encore plus de ses origines. Sans compter Friedman qui a définitivement renié ses soli dantesque de
Rust In Peace. Mais le monstre du Big Four n’a pas définitivement perdu cette énergie speed (dans une moindre mesure) des débuts où elle s’exprime pleinement sur des morceaux tels que «The Disintegrators», «FFF» et le sublime «She-
Wolf» au refrain dantesque et au sublime solo joué sur la fin, probablement le meilleur morceau de l’album avec
Trust. Mais malheureusement ce dernier sera le seul morceau qui restera dans la mémoire, les deux autres n'étant que trop communs et manquant énormément d'énergie.
La conclusion ? Eh bien après avoir décortiqué l’album dans son intégralité, force est d’admettre que
Youthanasia n’était pas une légère déviation mais une nouvelle voie musicale, qui se voit accentuée sur cet opus. Alors oui, le Thrash malsain de Peace Sells… But Who’s Buying et la virtuosité de
Rust In Peace ne sont plus, mais
Megadeth nous offre une œuvre de
Hard Rock sincère et intéressante mais malheureusement assez inégale. Et la pilule de cette orientation reste et restera toujours très dure à avaler connaissant le passé incroyable du groupe, mais c'était sans compter le suivant...
Je vais plutôt tourner ma phrase en indiquant que l'album est pauvre techniquement, je suis en train d'écouter Van Halen et nom de Dieu c'est vrai que ça n'a rien à voir niveau soli ^^.
C'est plutôt une suite un peu étrange car à mesure que Megadeth s'adoucit, Dave et Marty démontrent de moins en moins leur virtuosité.
Pour moi la période d'or de Megadeth c'est de Killing is my business à Rust in Peace pour cette furie Thrash incroyable, à l'image de Slayer en possédant 4 premiers albums incroyables et pourtant différent.
Car le problème est que c'est un album de Hard Rock "moyen", j'ai rien contre le changement d'orientation, Metallica a superbement bien réussit sur le Black Album (le reste, no comment...).
Cet opus n'égale en rien un Higway To Hell ou un Van Halen I, et losque je l'écoute, je passe le 1/3 des chansons.
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