On ne va pas refaire l'histoire une énième fois, mais pour faire simple, lorsque le groupe a commencé à travailler en 2007 sur un nouvel album provisoirement intitulé « R...R », les problèmes internes se sont accumulés et le projet fut mis en stand-by. Par la suite, le groupe subit une division (avec
Johansson et Porra soutenant Tolkki d'un côté, et
Kotipelto et Michael de l'autre). Dès lors, à la date du 4 mars 2008,
Timo Tolkki (soit le dernier des membres fondateurs du combo finnois) déclara officiellement sur les réseaux sociaux qu'il dissolvait
Stratovarius.
Quelques mois plus tard (soit le le 20 mai 2008), Tolkki accepta de céder les droits sur le nom
Stratovarius et toutes ses royalties à Timo
Kotipelto,
Jens Johansson et Jörg Michael (bien que Michael ait initialement été opposé à l'utilisation du nom
Stratovarius), ce qui mit fin à la crise. En contrepartie, Tolkki décida d’emporter avec lui l’ensemble des droits de sortie de cette nouvelle œuvre musicale qui devait donc à l'origine être «
Revolution Renaissance », soit le douzième album de
Stratovarius.
Fort de ce pied de nez à ses anciens comparses, l’intéressé reprit donc le nom de l’album (
Revolution Renaissance) pour créer son nouveau combo et s’empressa de dégotter un certain nombre d'invités, comme les célèbres
Michael Kiske (
Helloween) et Tobias Sammet (
Edguy,
Avantasia), bien vite rejoints par Pasi Rantanen et Mirka Rantanen de
Thunderstone au chant et à la batterie, ainsi que par Pasi Heikkilä (
45 Degree Woman) à la basse et Joonas Puolakka aux claviers. Dès lors, il existe réellement deux versions de ce travail puisque ce « Bootleg » de
Stratovarius contient les mêmes chansons que l'album de
Revolution Renaissance intitulé « New Era », où la seule différence entre les deux vient du fait que l’ensemble de celui de
Stratovarius est chanté par Timo
Kotipelto puisqu'il fut enregistré quelques mois avant les déboires cités ci-dessus.
A l’évidence, il est dommage que ce disque fantôme ne soit pas l’original car, sans être un cador dans la discographie du groupe, il demeure un concept musical bien meilleur que la version officielle de Tolkki avec son nouveau groupe malgré le fait qu’il ait été carrément oublié (voire totalement inconnu pour certains) en raison des circonstances susmentionnées.
Assurément, il demeure indéniable qu’il y ait quelques différences importantes entre ce diamant brut inachevé et le « New Era » poli sorti un an plus tard puisque la production sur celui-ci est un peu plus brute et se concentre davantage sur le jeu de guitare habile de Tolkki ainsi que sur un son de guitare basse dominant. Ensuite, les claviers sont presque absents de ce mix, donnant, de facto, un son plus frais, plus original et plus puissant aux morceaux. Ainsi, le fait que toutes les chansons soient chantées par Timo
Kotipelto reste la meilleure différence puisque notre blond à la voix d’or livre ici l'une des performances vocales les plus inspirées de sa carrière. Indéniablement, il chante avec une véritable passion et trouve le bon équilibre entre énergie et mélodie qui rendent ces « Démos » meilleures à l’écoute que ce que
Revolution Renaissance offrira un an plus tard sur « New Era ».
Incontestablement, le mix est exceptionnellement clair compte tenu des circonstances, et les différentes pistes parviennent à faire passer leur message sans trop de problèmes. Ce faisant, des chansons rapides comme "
Heroes" et "Glorious and Divine" profitent toutes deux grandement du falsetto moins rauque de Koltipelto, car les versions de Sammet les ont essentiellement transformées en chansons
Edguy de la fin des années 90 sur « New Era ». Citons également la chanson titre qui ne ressemble pas à du « Flower »
Metal sacchariné mais plutôt à une chanson véritablement édifiante avec des chœurs joyeux et une performance vocale inspirée pour clôturer le disque sur une note élevée à l’instar de "I Did It My Way" ; un tube potentiel, plus Heavy, au refrain monstrueusement accrocheur tout comme la bombe "We Are Magic".
Vous l’aurez compris, il est vraiment dommage que ce disque ne soit pas sorti sous la bannière de
Stratovarius car le meilleur reste à venir avec le must de ce disque ayant pour nom "
Angel". Il s’agit là d’une magnifique ballade qui aurait pu être écrite par
Scorpions tant la ressemblance de style avec le groupe allemand est frappante ; et cette description peut également convenir à la très celtique "Keep the
Flame Alive".
Du reste, "
Eden Is
Burning" est plutôt bon même s’il n’est pas d'une originalité exceptionnelle, tandis que le lancinant "
Born Upon the
Cross" calme le jeu dans cette composition d'une efficacité redoutable. Enfin, "Last
Night on
Earth" restera à jamais la seule chanson de ce disque jouée sur scène par
Stratovarius lors de leur apparition au festival Wacken Open Air du 4 août 2007, afin de faire la promo en tant que premier single de cet album qui ne verra, de facto, officiellement jamais le jour.
En définitive, «
Revolution Renaissance » n'est pas un chef-d'œuvre comme on peut s’attendre, mais c'est un bon (voire un très bon) album de
Power Metal qui mérite vraiment cette définition de genre. Sans aucun doute, il s’agit là d’un bijou que tout fan de
Stratovarius devrait connaître, et bien qu’il ne faille pas du tout espérer que cet album sorte un jour sur une compilation ou une nouvelle édition d'un album classique, il mérite tout de même que l’on parle de lui afin que les gens puissent entendre ce qui aurait pu être fait si
Timo Tolkki était resté dans le groupe.
Bref, bien qu’il n'existe pas de version officielle de ce disque que l'on puisse se procurer par les canaux ordinaires, il est assez facile à dénicher sur un certain site connu qui comporte un bouton « play » sur fond rouge et qui commence par « You » (je peux pas vous aider plus). Ce faisant, tous ceux qui sont fans de
Stratovarius devraient le rechercher car il représentait un chemin de retour vers des jours meilleurs qui n'ont finalement jamais été empruntés. Certes, il n'est pas tout à fait à la hauteur d'un «
Episode », d’un «
Visions » ou d’un «
Infinite » (principalement parce qu'il s'agit d'une œuvre incomplète) ; néanmoins, il montre clairement qu'il y avait un potentiel pour que ce groupe revienne à un bon calibre d'album si quelques éléments avaient été réglés différemment.
Merci de la chro, ça donne envie de s'y pencher! Et merci pour les anecdotes entourant l'album qui nous aident à comprendre l'album en lui-même!
Mais de rien Fonghuet, avec plaisir!
Indeniablement, je conseille vraiment à ceux qui ne connaissent que la version «New Era» de Tolkki d'aller jeter une oreille à celle de Stratovarius afin de se rendre compte de la différence entre les deux!
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