Eternal

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16/20
Nom du groupe Stratovarius
Nom de l'album Eternal
Type Album
Date de parution 11 Septembre 2015
Labels Ear Music
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album125

Tracklist

1.
 My Eternal Dream
 06:04
2.
 Shine in the Dark
 05:05
3.
 Rise Above It
 04:26
4.
 Lost without a Trace
 05:28
5.
 Feeding the Fire
 04:12
6.
 In My Line of Work
 04:19
7.
 Man in the Mirror
 04:43
8.
 Few Are Those
 04:11
9.
 Fire in Your Eyes
 04:15
10.
 Lost Saga
 11:39

Durée totale : 54:22

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Stratovarius


Chronique @ Eternalis

19 Septembre 2015

Un album supplémentaire, ni plus ni moins. Un peu dommage, lorsque l’on parle d’un quinzième album.

« Rien n’est éternel, pas même la reconnaissance »
Jules Renard

Le phénix qui renait des cendres brûlantes et vole plus haut que jamais, planant désormais au-dessus de la mêlée. Ce phénix, c’est Mathias Kupiainen.
Sans refaire une fois de plus l’historique de ce groupe devenu majeur, il est évident que peu pouvaient imaginer, il y a exactement dix ans, à la sortie du disque éponyme, que Stratovarius pourrait redevenir à ce point scintillant. Et pourtant, "Elysium" et, dans une moindre mesure, le plus efficace et direct "Nemesis", redorèrent un blason en ayant bien besoin et offrirent une seconde jeunesse au groupe grâce également à de nouveaux membres de la nouvelle génération, que ce soit Mathias qui n’avait pas 10 ans quand le premier opus est né, Lauri Porra qui possède un jeu de basse très moderne et le nouveau venu Rolf Pilve qui est même plus jeune que le groupe lui-même.
Quatrième opus formant toujours un lien conceptuel avec "Polaris" (ce fameux vaisseau en artwork) évoquant cette fois-ci les affres inéluctables de l’âge et l’héritage que nous laisserons derrière nous, "Eternal" fut annoncé un temps comme le disque le plus ambitieux du quintette.

Si l’on écoute Jens Johansson, ce dernier affirme même que de grandes quantités de musique n’ont pas été utilisées car jugées trop expérimentales pour les Finlandais, bien qu’ils aient intégré de nombreux éléments à même de faire évoluer leur art. Jugeons ceci dans les faits.
Une fois de plus, nous ne serons pas trompés sur la marchandise. On reconnait instinctivement Stratovarius, le son et son aura ainsi que la voix inimitable de Timo Kotipelto qui, vocalement, ne semble jamais vieillir. Bref, du Strato pur jus auquel on ajoute des expérimentations ? Pas vraiment en réalité. Mis à part si des claviers plus symphoniques et de nouveaux bidouillages électroniques soient considérés par le claviériste comme des avancées notables.

Ce surprend lorsque l’on débute l’écoute (ou découvre le premier clip, puisque c’est "My Eternal Dream" qui s’y colle, si on laisse de côté la désormais habituelle « lyrics video » de "Shine in the Dark") de l’album, c’est cette ouverture qui ne ressemble absolument pas à du Strato mais curieusement à un morceau de Freedom Call autant dans les claviers que cette double pédale qui martèle un rythme comme Dan Zimmermann le faisait lorsqu’il était encore dans les rangs du gang allemand. Évidemment, dès les premières mesures de Kotipelto ainsi que l’empreinte néo-classique typique du groupe, il n’y a plus de doute possible mais c’est tout de même troublant de prime abord. Surtout que le reste du titre est un véritable retour aux sources de l’époque "Visions" ("Black Diamond" en tête) particulièrement dans les sonorités de clavecin, les riffs ciselés et le solo de Jens qui rappelle vraiment cette époque dorée. On pourrait presque trouver cela dommage puisque aucun titre actuel ne pourra remplacer les titres de "Visions", "Episode" ou "Infinite" et que, justement, "Elysium" et "Nemesis" réussissaient intelligemment à innover suffisamment sans que l’on ait cette sensation de réécouter des versions actualisées de classiques qui, de toute façon, seront forcément moins impactantes puisqu’elles arrivent malheureusement après la bataille.

"Eternal", dans l’ensemble, est un disque qui, à l’inverse de ce que nous vend le groupe, regarde fortement derrière lui et, à l’instar de "Polaris", pose un bilan de ce qu’est Stratovarius en 2015 sans véritablement prendre la peine de poser de nouvelles pierres. Tout est bien fait et réalisé, la production (une fois de plus de la main de surdoué de Mathias) est dantesque et on ne trouve objectivement pas vraiment de faiblesses à ce nouvel opus, si ce n’est sa relative linéarité. "Shine in the Dark" et son joli texte sur l’héritage laissé à nos enfants place un refrain sublime et émouvant (ponctué de quelques claviers cybernétiques sympathiques) tandis que "In my Line of Work" est un autre mid-tempo particulièrement travaillé au refrain entêtant et enlevé proposant un break et un solo de guitare d’une formidable beauté lumineuse.
Les morceaux rapides, formant toute de même l’ossature du style speed mélodique propre aux Finlandais, ne sont pas en reste non plus. "Rise Above It" n’est pas forcément très intéressant sur ses couplets et son refrain tout ce qu’il y a de plus classique mais délivre une partie soliste originale et surprenante, évoquant sensiblement un Nightwish survitaminé. Il est justement à noter que les soli sont probablement l’élément le plus soigné de ce "Eternal" qui, s’il ne brille pas toujours pas sa créativité des lignes de chant ou des mélodies, permet à Mathias et Jens des moments de bravoure sortant des sentiers battus.
"Feeding the Fire" est un autre morceau speed traditionnel de ce que nous connaissons du groupe, qui ne fera lever personne de sa tombe et qui risque de se faire difficilement une place autour des titres déjà existants du groupe, malgré son refrain plein d’entrain et de chaleur.

Reste "Man in the Mirror" et "The Lost Saga", deux titres à part dans l’album. Le premier est probablement ce qu’évoque Jens en parlant de musique expérimentale, au détail près qu’il recycle plus ou moins ce qui avait déjà surpris sur "The Halcyon Days", sans l’effet de surprise justement. On retrouve donc des claviers électroniques, une ambiance plus froide et des guitares sensiblement en retrait et un Timo qui s’amuse derrière un vocodeur mais, dans le fond, on reste face à un Stratovarius connu. On retiendra quand même une ouverture uniquement au clavier et à la batterie où le « petit » Rolf démontre qu’il sait adapter un jeu intelligent pour conférer au passage une ambiance toute particulière.
Quid de "The Lost Saga" ? Presque douze minutes et une attente évidente pour ce nouveau titre aux allures progressives après la merveille "Elysium" (d’autant plus que, entre "Visions", "Infinite" ou "Elements", c’est un exercice dans lequel le groupe excelle souvent). Et bien, c’est avec une certaine déception que l’on peut dire que "The Lost Saga" manque de vrais moments magiques et marquants, parfois empli d’un certain remplissage ne justifiant pas vraiment sa durée. Une fois de plus, les claviers de Jens dénotent un peu, très 80s et volontairement kitsch mais un peu trop pour la grandeur qu’un tel titre peut demander. Le riff principal manque de mordant et se veut trop générique et la première partie est, globalement, bien trop fade pour justifier qu’on s’y attarde. Pourtant, un solo aérien de Mathias puis de Jens viennent relancer notre attention avant que l’atmosphère ne devienne plus solennelle et mélancolique. Une dimension symphonique intervient et apporte la grandeur manquante au reste de la composition qui se termine sur un refrain semblant ensuite bien plus grandiose et épique que dans sa première moitié.

"Eternal" vient s’ajouter à la longue liste des opus de power metal au mieux convenus, au pire décevants, de cette année (Blind Guardian, Helloween, Luca Turilli, Orden Ogan...). Il n’y a rien de foncièrement raté dans l’album, mais rien non plus qui fera que l’on s’attachera sur la durée à cet album qui ne fera probablement que très peu d’ombre au reste de la discographie des Scandinaves. Un album supplémentaire, ni plus ni moins. Un peu dommage, lorsque l’on parle d’un quinzième album.

10 Commentaires

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asmoth - 20 Septembre 2015: En tous les cas, le nom du chroniqueur n'aura jamais été si adapté à l'alum qu'il critique. [/commentaire constructif]
chmetal - 20 Septembre 2015: Merci beaucoup Eternalis pour cette Chro. Je partage ton analyse.
De mon côté, franchement, je m'attendais à pire ! Il m'a fallu plusieurs écoutes avant de l'apprécier. Certes, on est loin de la qualité des albums de la période 1994-2003, et ce ne sera pas l'album de l'année mais ça reste un album correct de power metal, sans plus (comme dirais frozenheart !)
MacedonianKing - 21 Septembre 2015: un excellent album de Stratovarius comme d'habitude. Mes oreilles se régalent, alors je ne vais pas commencer à chipoter et à me poser des questions sur l'évolution musicale du groupe. Ce sont des bons morceaux, c'est la musique que j'aime et voilà bien l'essentiel.
Hepha38 - 25 Septembre 2015: Des moments très sympas, quelques morceaux bien bons, mais Nemesis lui était 100fois supérieur en terme de démarche, d'émotion, d'intérêt etc.
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Chronique @ frozenheart

18 Septembre 2016

Une année néfaste pour le genre Power Mélodique!

Il y a des groupes, après des années, voire des décennies, qui s'enferment dans leurs propres carcans musicaux. C'est le cas d'un grand nombre de formations Heavy, Power, dont je citerais au hasard les noms de Helloween, Blind Guardian qui, dernièrement, ont publié des albums, certes bien interprétés, mais manquant cruellement d'audace et de magie.

Ces mêmes groupes nous auront montré en 2015 quelques difficultés à se renouveler et avancer sans tomber dans les clichés du genre, qui sont à l'origine de leur succès. Eternal, la dernière production du groupe Stratovarius, ne dérogera pas à la règle en nous proposant plus ou moins une redite de son prédécesseur, le très réussi et moderne Nemesis.
En effet, Stratovarius arrivait à nous étonner en 2013 avec des titres plus speed et modernes et en leur ajoutant de légères touches électroniques ("Alcyon Days") et autres chœurs solennels, qui leur donnaient une réelle personnalité. Cette fois-ci le groupe nous la rejouera à l'identique et nous proposera une musique, certes toujours aussi lumineuse et bien interprétée, mais manquant cruellement de créativité et de ce petit plus qu'avaient Elysium et Nemesis.

Ainsi, commençons par énumérer les gros défauts de l'opus, avec d'abord un son de batterie triggée assez sec, déjà présent sur Nemesis. Effectivement, votre illustre serviteur préférera de loin celui du batteur précédent, Jorge Michael, plus massif et lourd (qui a dit bourrin?). Les autres points noirs de l'album sont, pour commencer, le (trop) long "The Lost Saga" avec ses chœurs solennels en introduction et très distincts au style du groupe. Ajoutées à cela de belles envolées de guitares qui ne demandent qu'à décoller et qui nous laisseront dans l'espoir de détenir un grand morceau digne des pièces d'orfèvre que sont "Element" et "Elysium". Malheureusement, cela n'arrivera pas! "The Lost Saga", donnera plutôt un sentiment de remplissage et de grand gâchis, surtout quand on sait de quoi est capable le groupe dans ce genre d'exercice. Ce titre est suivi de près par l'insipide "Shine in the Dark" que je qualifierais comme étant le morceau le moins inspiré et le moins bon des 10 pistes.

Comme tout album de Stratovarius qui se respecte, celui-ci débutera par un titre très conventionnel, "My Eternal Dream", s'inscrivant dans le style propre au groupe, c'est-à-dire un Power mélodique rapide, soutenu par un refrain et des chœurs fédérateurs, avec au milieu un habituel solo de guitare-claviers en duel. Par ailleurs, le groupe ne s'arrête pas à ce genre d'exercice et sait montrer les crocs quand il le faut. Ainsi, il nous proposera plusieurs titres directs au refrain fédérateur et facilement mémorisable comme "Rise Above It" avec son air et riff de guitare mordante complété d'un solo central très inspiré, qui sera malheureusement gâché par un couplet-refrain très banal et assez convenu.
"In My Line of Work", le meilleur morceau de l'album, se distinguera par une instrumentation sans faille avec un break et un solo de guitare lumineux accompagné d'un refrain et des chœurs dignes d'intérêt. Quant au très speed "Feeding the Fire", il se distinguera par une rythmique genre marteau pilon et de remarquables interventions de lead guitare tranchante. Ecoutez donc ce magnifique solo central pour vous en convaincre.

Bien entendu, Stratovarius ne serait pas ce qu'il est sans morceaux plus calmes, comme l'indique l'excellent mid tempo "Lost Without a Trace" qui, avec son chant mélodieux et une légère orchestration soutenue par des guitares lumineuses, n'aurait pas dépareillé sur l'album Elysium par exemple. Je terminerais par la power ballade de l'album "Fire in Your Eyes" très belle au demeurant et débutant sur un simple piano accompagné d'un chant à couper au couteau de Timo Kotipelto et d'élégants arpèges de guitares cousus de fil d'or. Cette chanson, aurait parfaitement pu figurer sur le chef-d'œuvre Elysium.

Quant à l'artwork et la pochette, ils seront l'œuvre de Gyula Havancsák, connu pour avoir déjà travaillé avec le groupe pour les albums Polaris et Elysium. L'artiste sera aussi responsable des pochettes de groupes et artistes Metal tels que Grave Digger, Opera Diabolicus, Elvenking et Jorn, pour les plus connues. Celle-ci s'inscrira dans la même mouvance que l'album Elysium, avec des couleurs à prédominance bleue nous laissant entrevoir ce qui semblerait être la voûte d'une église et un bassin où grouillent serpents et créatures aquatiques des plus sauvages.

Eternal ne sera donc pas le digne successeur de Nemesis. Il nous montrera un groupe en manque d'inspiration et d'originalité en nous servant des compositions sentant le réchauffé, chargées d'effets et bidouillages, sans réel intérêt, et à des années-lumières de ce que pouvait nous proposer le groupe il n'y a pas si longtemps.

2015, une année peu propice au genre Power Mélodique.

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