Survive

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17/20
Nom du groupe Stratovarius
Nom de l'album Survive
Type Album
Date de parution 23 Septembre 2022
Labels Ear Music
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album59

Tracklist

1.
 Survive
 04:39
2.
 Demand
 04:03
3.
 Broken
 04:57
4.
 Firefly
 03:38
5.
 We Are Not Alone
 04:34
6.
 Frozen in Time
 06:43
7.
 World on Fire
 04:26
8.
 Glory Days
 05:06
9.
 Breakaway
 04:28
10.
 Before the Wall
 04:15
11.
 Voice of Thunder
 11:10

Durée totale : 57:59

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Stratovarius


Chronique @ Eternalis

02 Octobre 2022

C’est donc un sentiment paradoxal qui anime les écoutes répétées de "Survive"

“Vivre, c’est survivre”
André Trannoy

Quand on a déjà écrit une grande majorité des textes sur un groupe qui sort son seizième album, on passera allègrement sur la phase de présentation ou le placement d’un disque dans son contexte historique (au pire, vous pouvez toujours lire les chroniques précédentes).
Néanmoins, il est utile de replacer la sortie de Survive dans sa chronologie, c’est à dire sept ans après "Eternal". Jamais un tel intervalle n’avait existé entre deux opus de Stratovarius et, une fois encore, le covid n’est pas étranger à cet état de fait. Intermission II, dispensable compilation peuplée de quelques inédits loin d’être indispensables, est venu servir d’encas entre les deux albums mais rien de véritablement consistant. Le confinement a donné du temps aux finlandais de peaufiner les détails, de laisser respirer les compositions et, de l’aveu-même de Timo Kotipelto, s’enregistrer dans un confort qu’il n’avait encore jamais eu (le chanteur a parfois pris plusieurs jours pour certaines chansons). Donc, bonne ou mauvaise chose ?

"Eternal", sept ans après, garde le même constat tiède et aigre-doux d’un album sans grande distinction, peu brillant malgré son efficacité et souffrant d’une certaine paresse lorsque l’on compare le disque à "Nemesis" et surtout "Elysium". Il n’était même pas envisageable de le placer en face des titans du passé que sont "Visions" ou "Infinite" tant il n’était pas du même acabit. Surtout, le temps passe et l’on en vient à penser que Stratovarius appartient peut-être au passé. Que reste t-il de cette époque dorée ?
Sonata Arctica est en ruines. Hammerfall n’avance plus depuis des années. Edguy/Avantasia sonne de plus en plus old school et ne souffle plus le speed comme avant. Tous ces groupes de la fin des années 90 et Strato, qui enclencha toute une vague de clones, ne sont plus vraiment ancrés, ne sont pas à l’affiche des festivals, génèrent moins de mouvement et, c’est finalement sans grande attente, que Survive le bien nommé pointe le bout de son nez. Verdict monseigneur ?

Stratovarius est toujours là. Kotipelto semble ne jamais subir les affres du temps, la production de Matias Kupiainen est d’une vigueur pleine de jeunesse et on sent dès les premières écoutes que le groupe a cherché à durcir son propos, à le rendre plus sombre et dramatique. C’est évident dans les textes, dès le premier titre éponyme (“Only the strong will Survive”), dans l’artwork qui montre notre monde à l’agonie ainsi que la radicalité de ce premier riff, loin des atmosphères lumineuses d’un "Hunting High and Low" ou "Eagleheart". Le riff est précis et tranchant, les guitares sont très en avant dans le mix, la partie rythmique est claquante (Rolf Pive a quand même sacrément bien pris le relai de Jorg Michael) et surtout, Timo se veut plus sobre même si sa voix est reconnaissable entre mille. Le refrain est simple à retenir, apte à faire chanter la foule sans être cliché et on ressent cette volonté de s’inscrire dans l’héritage du passé tout en apportant une touche technique plus moderne que néo-classique, particulièrement dans ces cassures rythmiques à la batterie ou dans les parties lead qui, si elles sont toujours aussi fluides, ne misent pas nécessairement sur l’avalanche de notes.
"Broken" fera forcément grincer des dents certains lorsque l’on évoque la modernité tant son intro monolithique et sa batterie algorithmique font plus penser à Meshuggah ou Periphery car Stratovarius. Lourd et supporter par des claviers cybernétiques dont Jens nous a habitué ces dernières années, le morceau prend une ampleur plus épique et dramatique sur son refrain s’envolant. Les guitares se font plus légères alors que les couplets sont plus radicaux et tranchants. Encore une fois, Timo s’y fait plus sobre, n’usant de sa voix plus aiguë qu’en de rares occasions (prouvant qu’il sait toujours le faire) mais cherchant plus à chercher l’émotion dans un registre medium et humain.

On retrouve les finlandais en terrain plus connu sur des titres comme "Firefly" ou "Glory Days" qui, sans avoir le rythme effréné d’antan, nous ramène sur des compositions plus mélodiques et énergiques. On ressent toujours cette volonté de sonner “gros”, d’user de choeurs sur les refrains, perdant parfois un certain impact sur les refrains et empêchant de s’en imprégner facilement, comme c’est la cas depuis "Elysium", privilégiant la complexité et la surenchère à une certaine efficacité mélodique. "World on Fire" (toujours dans cette thématique de fin du monde) de son côté, calme le tempo sur le refrain afin de le faire ressortir de l’ensemble. On sent bien que Matias cherche des formules pour ne pas ennuyer l’auditeur, pour se renouveler, pour apporter de la dynamique dans un genre où Stratovarius a déjà presque tout dit.
Il apporte toujours certaines pièces magistrales comme ce sublime "Frozen in Time" (qui aurait justement pu trouver sa place dans "Elysium", entre "Infernal Maze" et "Lifetime in a Moment") qui déclenche une opulence d’arrangements, notamment dans sa dernière partie après le sublime solo. Il en sera de même pour "Before the Fall" et son choeur imposant qui ouvre le titre, avec trompettes et samples de cuivres amenant sur son refrain épique et son solo où on retrouve un Jens s’amusant avec ses notes avant de laisser la place à son compère de la six-cordes.

Le point important à soulever, à mon sens, avec Survive est le même qu’avec "Eternal". Que nous reste-il après l’écoute ? Quelles émotions ? Quels souvenirs ? Où sont les classiques ? Les moments de bravoure ?
Clairement mieux construit, moins passif et plus mordant que son tiède prédécesseur, il ne ressort finalement que peu de classiques de ce nouveau disque, mis à part la surprise évidente de "Broken" qui, une fois la rythmique adoptée, reste du Strato pur jus. "Voice of Thunder", le gros pavé de 11 minutes, ne parvient pas non plus à totalement conserver notre attention, bien loin des grandes pièces du passé en tout cas. Un déroulement progressif et logique mais pas d’instant que l’on attend, qui explose et qui subjugue comme du temps de "Infinite", "Elements" ou même du magique "Elysium". Pour autant, tout est parfaitement exécuté, la production est parfaite et chaque membre du groupe démontre une vigueur et une fraîcheur dignes de leur jeunesse.
C’est donc un sentiment paradoxal qui anime les écoutes répétées de "Survive". Entre l’enthousiasme de voir un seizième album aussi dynamique et vigoureux, l’euphorie de la découverte des quelques trouvailles mais toujours avec ce souvenir planant des chef d'œuvres indéboulonnables du passé dont il est impossible de ne pas comparer puisque l’auteur est le même (enfin ..). Un bon disque, plus sombre, qui fait plus que maintenir en vie le combo finlandais, qui assurera une belle tournée et ne fait pas juste illusion d’exister, mais qui reste à jamais hanté par sa gloire du passé. Qu’il est dur d’avancer quand on a de telles références derrière nous ..

4 Commentaires

18 J'aime

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greg936 - 02 Octobre 2022:

Belle chro, juste une erreur dans le nom du chanteur (en début de chro), ce n'est pas Timo Tollki ! Sinon, après écoute, je n'ai pas trouvé non plus de titres accrocheurs comme sur les derniers albums. En espèrant ne pas attendre aussi longtemps pour le prochain et surtout qu'il soit de la trempe des derniers !

Glirhuin - 02 Octobre 2022:

Je ne l'ai écouté qu'une seule fois, et j'ai bien du mal à me motiver et me dire "allez, je lance une 2ème écoute pour approfondir le disque". Je l'ai trouvé tiède, mièvre, déjà-vu et déjà-entendu 200x. Cet album manque cruellement d'inspiration, et je n'y retrouve pas le génie des "Visions" ou "Destiny" (bref, la grande et belle époque de Strato, selon moi). Franchement, peut mieux faire. Attendre 7 ans pour ça ? Franchement, je suis déçu...

MacedonianKing - 04 Octobre 2022:

Je suis très déçu de cet album. Ce qui me déplait le plus, c'est le son. Je ne saurais pas comment le décrire, mais c'est vraiment bizarre que ce soit pour la voix ou les instruments, çà n'a pas la pureté du "vrai Strato". Et puis, il faut bien avouer qu'il y a un gros manque d'inspiration au niveau des compos. Franchement, j'ai préféré les derniers Helloween ou Hammerfall, alors qu'en temps normal, Stratovarius a plus à offrir que ces 2 groupes.

MetalSonic99 - 08 Octobre 2022:

Très belle chro, mais par contre je m'en doutait! J'avais peur que ce laps de temps pour la sortie d'un nouvel album ne soit trop long et du coup peut être à ton eu l'espoir de quelque chose de plus travaillé! Malheureusement comme plusieurs l'ont dit, Strato n'est plus vraiment la, il existe mais n'apporte plus rien 

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