2011, sortie du nouvel album appelé «
Relentless Reckless Forever », où la question est de savoir si le groupe est revenu aux sons de ses débuts ou s'il a voulu persévérer dans la voie empruntée par
Blooddrunk. Car après avoir sorti cinq albums, dont les troiq premiers, magistraux, dotés d’influences variées (Death, Black, Heavy,
Power, Néo-classique…) le tout mis dans un ensemble plus que cohérent et deux albums tournés vers un Thrash abandonnant ainsi grandement leurs claviers pourtant si essentiels au style du groupe, nos musiciens d’Espoo sortent
Blooddrunk en 2008. S’éloignant encore plus des autres opus, cet album, moins technique et surtout moins recherché que les précédents, laisse une pointe de déception chez les fans qui espéraient un retour aux sources vers les premiers albums après
Are You Dead Yet?
Ce qui est dommage pour un groupe ayant inventé un style unique que personne ne jouait (à cet époque), c'est d'être parti dans une autre voie. Pourquoi avoir dévié dans un Thrash
Metal où tout ne pouvait être que recyclé, dû à des groupes comme
Slayer,
Metallica,
Exodus,... qui avaient déjà exploré et exploité chaque recoin de ce style ? Peut-être que les créateurs n’arrivaient pas à innover et n’avaient de solutions que de partir dans d’autres contrées... Après cette déception, l’attente d’un retour aux sources devait être remise au prochain album.
La pochette, elle, devient plus macabre. Elle représente la
Mort armée de sa faux si caractéristique et un immense arbre où les feuilles sont remplacées par les morts dont est sûrement responsable la Faucheuse. Les buildings de la ville sont en arrière-plan, les feuilles mortes jonchent le sol et tourbillonnent autour de la
Mort et indiquent l’apparition de l’Automne ainsi que cette couleur verdâtre pourrissante loin du kitch des premiers albums. Peut-être pour indiquer le fait qu’ils viennent de tourner une page et qu’ils ne retourneront pas à leurs origines. Mais ne laissons pas une pochette décrire le contenu d’un album.
Mais entrons dans le vif du sujet, les chansons, et commençons par le premier single et clip de l’album, «
Was It Worth It? », traduction : « Cela en valait-il vraiment la peine? ». C’est bien la question que l’on se pose lorsque l’on voit le clip, car même s'il est supérieur aux autres (
Are You Dead Yet?,
Downfall,…), on ne peut quand même pas crier au génie. La chanson en elle-même est assez originale grâce au chant, au même titre que le solo. Mais ce n’était peut-être pas la meilleure chanson à utiliser comme premier single car elle n’est pas très représentative de l’album, plus proche d’un
Blooddrunk qu’un
Follow the Reaper.
On embarque ensuite avec « Ugly », dont le morceau commence par un court passage d’un film dans la pure tradition de nos Finlandais, pour ensuite laisser place à un merveilleux riff Thrash. Oui, Thrash, le mot est dit, cet album est composé de ces riffs, et sont remarquablement réalisés mais le retour aux sources n’y est pas, sans pour autant ne pas composer de bons morceaux car cet album est, on peut dire, un condensé des opus précédents, mélangeant l’époque
Hatebreeder et
Are You Dead Yet?. Le solo de la fin, majestueux, grandiose, nous fait voyager des années en arrière où
Children of Bodom sortait
Follow the Reaper. « Pussyfoot Miss
Suicide » , possède aussi cette intro cinématographique, le tout en étant un bon morceau.
Mais fort heureusement, le groupe nous octroie un retour dans le passé avec des titres tels que «
Roundtrip to Hell and Back » nous rappelant cette époque où
Children of Bodom utilisait et abusait du clavier, car ce morceau est dirigé par le clavier sur les couplets laissant la guitare en arrière-plan. Cette chanson aurait bien pu avoir une place de choix dans
Hatebreeder car ce morceau est celui qui met le plus le clavier en avant pour le plus grand bonheur des puristes du groupe. Surtout que gâcher le talent d’un si talentueux claviériste serait honteux quand on entend sa prestation dans des chansons telles que «
Downfall ». « Not
My Funeral » quant à lui envoie sec en utilisant le clavier sur les refrains, parfait mélange de Thrash et du style Bodomien au même titre que «
Cry Of The
Nihilist ».
L’album se termine donc tout en finesse par le dévastateur et génialissime « Northpole
Throwdown » qui dévaste tous sur son passage tout en incorporant le clavier, l’alchimie étant parfaite pour faire de ce morceau, certes court, une bombe taillée pour le live.
Le talent des musiciens est encore une fois grandiose et indéniable, chaque instrument à une place de choix et est parfaitement utilisé. Alexi Laiho toujours à l’aise, oublie depuis
Are You Dead Yet? sa voix criarde au profit d’une voix plus rugueuse qui se mélange parfaitement avec le nouveau style du groupe, et la guitare de Roope Latvala est enfin utilisée correctement à son plein potentiel grâce à ses solos. Le clavier de
Jane Wirman, même s'il est plus utilisé sur cet album, ne nous montre plus ses envolées suivies de Laiho lors des solos.
Alors non,
Relentless Reckless Forever n’est pas un retour aux sources et non ce n’est pas un mauvais album, car cet opus, mix des opus précédents, est l’occasion pour
Children of Bodom de tourner la page et de se racheter après un
Blooddrunk en demi-teinte. Malgré tout, ceux qui espéraient un retour aux sources seront déçus car la touche Black
Metal est devenue inexistante et le néo-classique a presque totalement disparu au même titre du
Power, ne gardant que quelques petites touches de ces styles. Mais malgré tout cela, cet album est de loin supérieur au deux précédents, espérons que cet album ne sera pas suivi d’une déception et qu’ils continueront sur leur lancée.
O_o
Oh mon Dieu ! Children Of Bodom est passé Heavy Black sur Spirit Of Metal !
Et bien si : même groupe, même compositeur. Il faut une mesure étalon pour évaluer cet album dans la carrière du groupe.
L'album qui m'a fait renouer avec le groupe, suite au très décevant Blooddrunk.
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