Il serait presque inutile de présenter
Children Of Bodom de nos jours ! Les Finlandais ont suffisamment fait leurs preuves et marqué l'adolescence de bon nombre de metalleux avec un metal atypique mixant le néo classique à l'extrême. Beaucoup se souviennent encore de leurs premiers émois avec les sorties inattendues de "
Something Wild" ou d'"
Hatebreeder", apportant une tempête de fraicheur. Et les filles, qui tombaient amoureuses du jeune guitariste hors pair Alexis Laiho. Une sacrée période. Il faut dire que la bande aura marqué la fin des années 90's et le début des années 2000. La suite de sa carrière aura été moins percutante cependant, enchaînant quelques ratés. Mais pourtant...ce que nous pond en ce moment CoB remonte sacrément la pente. "
Halo of Blood" agissait quelque peu comme un retour aux sources, avec la remise à l'honneur des éléments black et d'une virtuosité subtile, et là, "I Worhip Chaos", toujours signé chez
Nuclear Blast, débarque pour le mois d'octobre.
Children Of Bodom continue sur sa lancée avec une pochette aux couleurs vives. Cette fois-ci, c'est le jaune orangé qui est de la partie, décrivant une atmosphère post-apocalyptique. La faucheuse, fameuse mascotte des Finlandais, semble être dépitée, à croire que les bombes ont fait le boulot à sa place. Cette ambiance tranche littéralement avec celle d'"
Halo of Blood", plus froide et plus mélancolique. Mais il ne faut pas se fier à cette impression, car "
I Worship Chaos" reprend les ingrédients qui ont fait le succès de son grand frère : vélocité du riffing, mélodies entêtantes, atmosphères et production moderne.
Et cela, on le retrouve d'entrée de jeu avec "I
Hurt", après des samples en guise d'intro. Le rythme est rapide, les screams de Laiho toujours débités avec une précision chirurgicale et les mélodies sont omniprésentes. On retrouve moins ce côté "speed" qui faisait le charme des débuts, même si le batteur martèle ses fûts avec précision. Ce qui frappe, c'est surtout cette envie de sortir de la technicité et de la folie d'antan pour nous pondre quelque chose de plus direct. Ça reste malgré tout très accrocheur, en témoigne le très dynamique "My Bodom (I Am the Only One)" avec son refrain catchy dans lequel le duo guitare/clavier s'en donne à coeur joie.
On ne peut pas dire que Laiho triture énormément sa guitare sur cet album. Je veux dire par là qu'on n'a pas à faire à énormément de soli endiablés ou à de passages qui partent dans tous les sens (sauf peut-être sur "Widdershins"). Certains fans ont d'ailleurs décroché à cause de ça. Le néo-classique fait de moins en moins partie de la recette de
Children Of Bodom, c'est un fait. Mais, à la place, on se retrouve malgré tout avec quelque chose de bien dosé, subtil et aguicheur, comme le terrible "
Morrigan" avec sa patte black, ou l'épique "
Horns" qui emprunte même parfois une rythmique melodeath que l'on aurait pu entendre dans du
Kalmah.
Tous les morceaux de ce "
I Worship Chaos" ne sont pas des tueries. Certains trainent un peu sur la longueur, d'autres proposent un ensemble de riffs trop classiques ou des mélodies assez plates. "Prayer for the
Afflicted" montre certaines faiblesses, malgré son changement de rythme et son côté "ballade" mais on se lasse de sa mélodie, qui revient constamment. "Hold Your Tongue" est pas mal, mais les saccades finissent par taper sur le système.
Certaines pistes valent quand même le détour ! Il serait dommage de passer à côté de l'excellent "
I Worship Chaos", titre éponyme, qui renverse littéralement la baraque et qui se termine par les rires des musiciens, à croire qu'ils se sont éclatés comme des petits fous. Je veux bien les croire, car on se retrouve avec un dynamisme imparable, des mélodies entêtantes, des riffs bien tranchants, et une très bonne prestation de la part de Janne Wirman qui fait extrêmement bien chanter ses claviers. Ne passez pas non plus à côté de "
Suicide Bomber" et son atmosphère black qui carbure et fait le ménage. Le groupe est en super forme et ça fait plaisir.
Avec ce "
I Worship Chaos",
Children Of Bodom nous en fait voir de toutes les couleurs. Il semble trouver un regain d'inspiration depuis "
Relentless Reckless Forever" et c'est plutôt une bonne chose. Au moins, sur cet opus, on ne manque pas de titres catchy et punchy, et la sauce Bodom passe toujours aussi bien...même si les soli se font rares. On s'ennuie un peu parfois mais il y a toujours un gros riff ou une bonne mélodie pour nous réveiller. Une chose est sûre : si vous avez aimé le "
Halo of Blood" sorti il y a deux ans, vous aimerez aussi celui-ci.
Et la reprise de black winter day d'Amorphis. Ahhhhhh ! Trop bon !
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