Auteur d’un debut-album culte dès 1991 et s’étant illustré par la suite grâce à une suite d’une excellence qui ne peut être remise en cause,
Immolation compte parmi le cercle très restreint des poids lourds du deathmetal, ces quelques formations brillantes et intègres, à l’instar de
Cannibal Corpse, sans lesquelles la scène deathmetal se sentirait bien orpheline. Un an après le très bon
Majesty and Decay paru chez Nuclearblast, le quatuor emmené par Vigna & Dolan organise contre toute attente la sortie d’un mini-album à l’automne 2011 avec Scion Audio Visual (tout comme
Enslaved quelques mois auparavant), écurie bien en dehors du circuit metal que nous chérissons tous. Cette parution est d’autant plus surprenante que le mini-CD en pochette carton n’est officiellement distribué que durant la tournée nord-américaine du moment, ou bien mis à disposition en version digitale via un téléchargement légal sur le site du label. Autant dire que les spéculations sur la version manufacturée ont été immédiates sur un marché dicté par la loi de l'argent.
Enregistré en août 2011 aux Millbrook Sound Studios sous la houlette de Paul Orofino et mixé par Zack Ohren aux
Castle Ultimate Studios, ce mini-album baptisé
Providence et mis en image par P.Olofsson a été immortalisé dans des lieux et par des ingénieurs du son qu’
Immolation connaît bien, d’où ce rapprochement assez évident avec les précédents efforts du géant new-yorkais, notamment
Shadows in the Light et
Majesty and Decay. On y retrouve ce groupe massif et impérial, instantanément reconnaissable par son mélange imparable entre noirceur et force tranquille, sans occulter le growl profond de Ross Dolan et le jeu si singulier de Bob Vigna, qui tronçonne littéralement avec sa guitare tant en concert qu’en salle d’enregistrement.
Premier titre dans la grande tradition d’
Immolation, What they Bring est un morceau imposant, dominé par le jeu de batterie complexe de Steve Shalaty et les riffs de guitares lourds & croisés du duo Taylor / Vigna, tandis que l'on retrouve ce même pouvoir d’attraction sur l’excellent Still
Lost où le groupe jongle habillement entre un middle tempo terrassant et des blast-beats tout aussi dévastateurs. Si l’on monte encore d’un cran en termes d’intensité sur l’imparable morceau éponyme, digne des meilleurs titres de l’invincible
Failures for Gods, on s’agenouille une fois encore devant le talent du quatuor lors de l’immense final Swallow the Fear,
Immolation ayant toujours jalousement conservé le secret d'une finition impeccable à chaque album. C’est alors Illumination choisi pour le clip qui sort plus particulièrement des sentiers battus, non loin de l’approche directe et des riffs plus atypiques de l’album
Harnessing Ruin, un morceau en contraste idéal avec le côté massif des autres plages, sans représenter toutefois la facette du groupe que je préfère.
Si le prédécesseur
Majesty and Decay reste un disque de très haute tenue, il se situe également parmi les œuvres les plus compactes dans la discographie d’
Immolation, un monolithe de 45 minutes parfois difficile d’accès. A ce titre, ce mini-CD
Providence lui emboitant le pas referme les mêmes qualités, tout en étant plus digeste grâce une durée de 19 minutes qui lui sied idéalement, mais aussi grâce à cinq titres inédits se détachant naturellement les uns des autres. On obtient au final une nouvelle pierre indispensable dans l’édifice d’
Immolation, valant un investissement notoire ne serait-ce que pour l'illustre Still
Lost ou le final Swallow the Fear tout aussi immersif, des trous noirs d'une densité et d'une force d'attraction sans équivalent.
Fabien.
Merci ;)
Quoi qu'il en soit, je déteste cette manie de sortir des éditions limitées rapidement introuvables si ce n'est à prix d'or...
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