Durant l’été 1998, trois années après son dernier enregistrement,
Immolation investit les Millbrook Sound Studios, pour les sessions de son troisième full lenght, succédant à un
Here in After ayant partagé les avis au sein de la communauté death métallique. Epaulé par son nouveau batteur Alex Hernandez, le groupe rejoint alors l’ingénieur du son Paul Orofino, qui deviendra dès lors le producteur attitré de ses futurs albums. Sous une couverture
Metal Blade reconduite, la nouvelle offrande du quatuor new-yorkais ne sort que l’été suivant, la faute au planning surchargé de l’illustrateur Andreas
Marshall, qui se rattrape toutefois en livrant des artworks intérieurs et extérieurs fabuleux, s’inscrivant sans conteste parmi ses travaux les plus remarquables.
Failures for Gods ouvre les hostilités avec un
Once Ordained dominé par les rythmes tapageurs d’Alex Hernandez, au jeu moins chaotique et plus serré que son prédécesseur, mais aux blast-beats tout aussi dévastateurs. Puis
Immolation terrasse l’auditeur avec un No Jesus No
Beast d’anthologie, tout en lourdeur, aux cascades de riffs renversants et au refrain particulièrement entêtant. Les lignes de guitares imbriquées et nuancées de Thomas Wilkinson & Bob Vigna, les soli décharnés de ce dernier, le guttural très pur de Ross Dolan, sont autant d’éléments qui subjuguent, et apportent une épaisseur formidable aux compositions.
Sans faiblir,
Failures for Gods poursuit avec son titre éponyme tout aussi mémorable, avec ses harmoniques subtiles et son break acoustique infernal. L’album monte ensuite parfaitement en puissance, sur des
Stench of High
Heaven et Your
Angel Died d’une profondeur et d’une nuance incroyables, aux riffs obsédants et aux mille lectures, pour clore sur un The
Devil I Know au final atteignant un niveau d’une intensité peu commune.
Outre sa technique irréprochable et sa forte identité musicale,
Immolation entretien parallèlement une ambiance sombre & blasphématoire, qui lui apporte une aura toute particulière, tout en donnant véritablement une âme à chacune de ses compositions.
Osmose entre puissance et noirceur, brillamment captées par l’enregistrement de Paul Orofino,
Failures for Gods distille un death metal diabolique & impitoyable, d’une pureté et d’une grandeur exemplaires. Ainsi, après une période de doute et de galère,
Immolation revient définitivement sur le devant de la scène death metal en cette année 1999, confirmant sa suprématie sur le territoire nord américain aux côtés de
Morbid Angel, tandis que dans ce même laps de temps,
Nile &
Angelcorpse affirment leur caractère à coups de
Nephren-Ka et The Inoxerable puissants et racés, et que
Suffocation splitte malheureusement après un ultime
Despise the Sun pourtant déboulonnant.
Fabien.
Quelle réaction cinglante après le faiblard Here in After! Le bonheur commence déjà dès la contemplation de l'artwork, impossible de rester de marbre devant un tel travail.
Les compositions sentent la mort et la destruction à plein nez et le son que beaucoup d'amateurs de groupes modernes trouveraient merdique, magnifie davantage encore le côté décharné et sombre de leur musique.
Unsaved semble raisonner comme les trompettes de l'apocalypse, No Jesus No Beast est une légende à lui tout seul...
Le meilleur en ce qui me concerne.
Je confirme que ces deux millésimes sont les chef d'oeuvres d'Immolation. Uniques, grands, noirs et destructeurs.
ce groupe est assez épatant quand tu vois leur recette et la constance sur leur carrière.
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