Deux ans et demi après la sortie du redoutable
Unholy Cult chez Listenable,
Immolation revient en février 2005 avec sa sixième réalisation, le bien nommé
Harnessing Ruin. Un petit changement de line up au programme, puisque qu’Alex Hernandez cède son siège derrière les fûts à l’excellent Steve Shalaty, qui développe un jeu puissant et complexe, en parfaite adéquation avec le death brutal des New Yorkais.
Harnessing Ruin possède un côté intense et très heavy, bénéficiant de morceaux plus directs et plus facilement mémorisables. En effet, il renferme intentionnellement plus d'harmonies, apportées en grande partie par les soli de Rob Vigna, moins torturés et plus lisibles qu'à l'accoutumée, mais toutefois moins tranchants. L’album intègre également quelques éléments nouveaux, à l’image de l’acoustique de
Dead To Me et des whispers (vocaux murmurés) de Son Of
Iniquity, qui contrastent avec la brutalité death metallique habituelle de la formation.
Harnessing Ruin reste toutefois un pur produit
Immolation aux compositions brutales et massives, construites sur des riffs alambiqués qui comportent de multiples tonalités de guitares, conférant cette ambiance lourde et sinistre propre à la formation. Enfin, la production de Paul Orofino est une nouvelle fois de qualité, dotant les guitares d’un son particulièrement compact, sans pour autant rendre l’ensemble monotone.
Perdant tout de même en intensité et en noirceur par rapport à ses illustres prédécesseurs,
Harnessing Ruins est une nouvelle pierre de taille dans l’édifice indestructible d’
Immolation. Au fil des années, le quatuor new-yorkais garde cette constance et cette pureté, qui le maitiennent au panthéon du deathmetal nord américain, aux côtés de
Nile et de
Morbid Angel.
Fabien.
Ta chronique m'a fait envie ! Du coup il est en route pour ma collection ^^ mais avec un peu plus de recule, j'aurais dû prendre Unholy Cult... Mais l'aspect que du site plus épuré direct et heavy ma mis la puce à l'oreille! Je n'ai que Shadows In The Light de la période qui jongle entre 2000 et 2010
Tu mentionnes Steve Shalaty au début, ayant pris part à Immolation après Unholy Cult, pourtant il est crédité sur la version que je possède ( https://www.discogs.com/Immolation-Unholy-Cult/release/2668098)
Les notes dans le livret précisent qu'il est apparu comme un membre "live", je suppose donc qu'il s'est intégré à Immolation entre UC et Harness Ruin? Bref c'est pas très clair.... Sinon je ne connais pas cet album, je viens enfin d'avoir le déclic pour Unholy Cult, le seul "défaut" que je lui trouvais étant d'être arrivé après le monstrueux Close to a World Below, le côté mystique et la noirceur en moins, mais ça me donne bien envie de creuser un peu ce qu'ils ont fait par la suite, surtout que j'aime beaucoup le dernier, Atonement.
Un album qui me semble (peut-être à tort) un peu plus déprécié que ses frères et qui n'est pas très souvent mentionné. Quand on voit les mastodontes qui le précèdent et le suivent, c'est sûr que cet Immolation à l'aspect un peu plus sage et mélodieux peut paraître en deça de l'opéra infernal d'un Close to a World Below ou de l'implacable lourdeur du plus récent Atonement pour n'en citer deux. Quand il s'agit d'Immolation, la qualité est si haute et constante que ce genre d'appréciation se joue à un cheveux et j'imagine que tout amateur du groupe aura du mal à ne pas prendre un sacré plaisir à son écoute.
Je souhaitais laisser quelques mots à son sujet. L'intégration de Shalaty est tout de même assez impressionnante tant sa patte s'aligne déjà à merveille avec les autres membres qui ont, eux même, adapté leurs jeux. Bien sûr on abandonne le jeu plus viscéral si excellent d'Hernandez mais on n'en perd pas pour autant l'incroyable densité. Comme tout album du groupe, ce Harnessing Ruin a une saveur plutôt unique tout en restant pétri de cet ADN stylistique inaliénable. J'aurais tendance à rejoindre McGre qui en souligne la profonde, très profonde noirceur ; de cet aspect plus dépouillé, de ces mélodies "moins" torturées et de ces quelques écarts surprenants (chuchottements etc.) qui fonctionnent tout à fait ressort une coloration particulière et ici franchement dramatique. Tout s'écroule sans qu'il y ait grand monde pour s'en soucier.
Le quart d'heure central de l'album est très évocateur, entre le morceau-titre direct, brutal, à l'avancée très guerrière qui se perd en un solo (magnifique) désagrègeant lentement ce bloc qui paraissait impénétrable, enchaînant sur le fameux Dead to Me laissant voir un instant un visage d'Immolation méconnaissable avant de retourner dans des terres plus connues (et d'une manière qui me rappelle le plus Unholy Cult parmi tout l'album) pour aboutir sur le tournoyant Son of Iniquity, peut-être mon morceau phare de l'album absolument terrassant en son milieu. Dans l'ensemble chaque morceau est intéressant, je citerai en plus Swarm of Terror, Crown the Liar ou le final At Mourning's Twilight qui démarre directement dans le vif, se délitant progressivement à mesure que les leads et soli de Vigna font leur office.
Et la production est très bonne.
Bordel quel groupe quand même.
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