Si le line-up d’
Immolation est inchangé depuis 10 ans, correspondant à l’arrivée du batteur Steve Shalaty en 2003, le groupe compte aussi sur une association historique avec son ingénieur du son Paul Orofino, présent depuis l’impitoyable
Failures for Gods. Depuis l’imposant
Majesty and Decay, en passant par le redoutable EP
Providence, notre quatuor de deathmetal semble apprécier également les mixages / mastering de Zack Ohren, ainsi que les illustrations de Par Olofsson, puisqu’il reconduit toute cette même équipe pour l’immortalisation de
Kingdom of Conspiracy, son second album paru chez Nuclearblast et son neuvième full-length en 25 ans de carrière.
Conceptuellement,
Immolation livre cette fois une vision acide & pessimiste de notre société, autour de dix titres formant un ensemble dénonçant dominations, subordinations, les travers d’un système pervers voué à sa propre perte. Bref, une vision plus précisément ancrée dans la réalité mais tout aussi noire, symbolisée par des morceaux assez violents tels que Keep the
Silence et
God Complex, ainsi que par l’illustration de Par Olofsson plaçant l’homme au rang de pantin devant des tours puissantes & impénétrables, le ciel n’ayant par ailleurs jamais été aussi gris & menaçant.
Musicalement, inutile de chercher toutefois de grands bouleversements,
Immolation réadaptant sans changement notoire la recette de ses précédents albums, avec une brillance, une sincérité et une pureté qui ne peuvent toutefois aucunement être remises en cause.
Kingdom of Conspiracy s’ancre ainsi dans la tradition de ses grands albums comme
Failures for Gods ou
Unholy Cult, tout en privilégiant un impact immédiat sur plusieurs morceaux, à l’image du titre éponyme idéalement placé en ouverture.
Immolation enchaine ainsi de sacrés titres avec un savoir-faire indéniable, pour citer l’imparable Bound to Order au martèlement rythmique assommant et aux riffs incisifs, l’intense The Great
Sleep aux riffs & soli de Bob Vigna rarement aussi torturés, ou encore l’impérial All
That Awaits Us aux montées en puissance intenses et saisissantes, un formidable final une fois encore.
Outre la singularité des lignes de guitares irremplaçables de Vigna, soutenues par la solidité du jeu de Taylor & les rythmes fouillés de Shalaty, l’arme suprême de notre quatuor se nomme Ross Dolan, au growl pur & profond, représentant l’âme d’
Immolation aux côtés de Vigna, ce duo complémentaire, invincible et inséparable.
Synthèse de tous ses albums compris entre
Here in After et
Majesty and Decay,
Unholy Cult et
Shadows in the Light restant les deux œuvres qui reviennent le plus souvent à l’esprit à l’écoute de ces dix nouveaux morceaux,
Kingdom of Conspiracy ne constituera pas vraiment une surprise pour les deathsters qui suivent déjà le groupe depuis tant d’années.
Immolation garde en revanche une noirceur, une brutalité et une majesté qui le maintiennent immuablement parmi les dieux du deathmetal, parmi ces rares formations telles que
Cannibal Corpse, d’influence majeure et à la carrière tout aussi inébranlable. Intrinsèquement, bien que peu aventureux, ce neuvième album de notre quatuor new-yorkais prend corps au fil des écoutes et se distingue par un pessimisme, une rapidité accrue ainsi qu'une qualité du riff irréprochable, de quoi s’assurer une sévère addiction sur nos platines.
Fabien.
Mention Spéciale pour "keep the silence " pour ma part .
16/20
ludo
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire