Priest Live est à Judas
Priest ce que
Live After Death est à Iron Maiden dans les années 80.
Priest Live est un témoignage ardent de la grande tournée du
Turbo world tour de 1986. Mais à la différence de Maiden, Le
Priest n'avait peut-être pas choisi le meilleur moment pour nous sortir son enregistrement public.
Tout d'abord, parce que
Turbo n'était pas un album exceptionnel qui pouvait faire l'unanimité auprès des fans. Ceux-ci y voyaient au contraire une demi trahison tant cet album était clairement orienté vers l'auditorat américain, donc plus commercial, avec des synthés très présents et des compositions aux sonorités hard fm plus accessibles aux oreilles non-métalliques et aux radios.
Ensuite, parce que la stratégie du
Priest pour conquérir le marché américain n'était pas des plus judicieuses en ces temps où le Thrash
Metal triomphait outre-atlantique avec les
Master Of Puppets et autres Among The Living.
Judas
Priest en a tiré la leçon, lui qui, un an plus tard est revenu à des intentions plus belliqueuses avec
Ram It Down. Et, par la suite, avec le terrible
Painkiller.
Donc,
Priest Live en a souffert. D'autant plus qu'il arrivait un peu comme les carabiniers d'Offenbach, c'est à dire bien après les lives respectifs de confrères de renommée à savoir Iron Maiden et
Scorpions ( ce dernier était même l'un des plus gros vendeurs de disques de la planète à cette époque ).
Pourtant ce
Priest Live n'est pas dénué d'intérêt, loin de là. Avec un peu de recul, on constate qu'il a même plutôt bien vieilli, avec un meilleur son que les deux autres lives suscités : plus moderne, plus puissant. La production est claire et pousse les guitares de Tipton et Downing en avant. La formidable voix de Rob
Halford est bien rendue aussi. Le terrible chanteur nous gratifie même de quelques cris perçants bien placés dont il a le secret, qui vous donnent la chair de poule et que personne d'autre n'est en mesure de délivrer sur scène à part lui. Bref, la qualité est au rendez-vous.
Ceci dit, je soupçonne le producteur Tom Allom d'avoir inséré ça et là quelques effets ou "overdubs" pour rendre le produit plus percutant. C'est un sentiment personnel qui s'est imposé après de nombreuses écoutes. A ce titre, le
Live After Death de Maiden a l'air de sonner plus vrai. Mais bon. Cela n'a qu'une importance toute relative.
Les tueries de ce
Priest Live sont selon moi : Breaking the Law, The
Sentinel et Freewheel
Burning. En effet, il se dégage de ces morceaux-là une énergie époustouflante, décapante, renversante. A écouter avec le volume sur 10.
J'accorde également une mention spéciale à Love Bites,
Turbo Lover et
You've Got Another Thing Comin'. Trois titres où le
Priest dévoile toutes les facettes de son talent: des riffs accrocheurs, une voix très haut perchée, des solos qui vous filent le tournis et j'en passe...
Par contre, des morceaux comme
Electric Eye ou Living After Midnight, pourtant excellents, me paraissent ici un peu trop poussifs et semblent déchargés de l'atmosphère brûlante qu'ils avaient sur leurs versions studio respectives. Dommage.
En résumé, un album live très propre ( trop ? ), qui ne s'écarte que très rarement des compositions studio. Exécuté bien sûr par des virtuoses hors pair ( mais ça, tout le monde le sait ) et qui peut très bien servir de best of aux néophytes voulant se procurer un aperçu honnête de la carrière du grand prêtre entre 1978 et 1986.
J'apprécie le fait que le groupe se soit centré sur la partie 80's de sa carrière, ce qui évite trop de redites avec le fabuleux Unleashed, même si évidemment on regrette un peu les brulots de l'époque.
Je me souvenais de "Metal gods" comme de mon titre préféré sur ce live. Cela n'a pas changé. L'enchaînement "Metal gods" "Breaking the law" est excellent et ça dégage une certaine puissance qui n'est hélas pas (toujours) assez présente sur le reste du disque à mon goût.
Merci pour la chronique.
Attention album surnoté ! Moi qui ne goûte toujours qu’avec parcimonie les albums live, celui ci issu d’un album et d’une période très commerciale pour Judas Priest ne m’a pas forcément emballé.
Les morceaux de « Turbo » s’intercalant en effet difficilement dans le reste du répertoire du groupe, Judas Priest a adapté celui ci pour proposer une set list homogène cadrant avec une atmosphère de grande messe rock festive plus grand public.
Le résultat se trouve donc un peu lisse et décevant à mes yeux, avec toujours quelques classiques indéboulonnables pour sauver l’affaire mais un manque global de folie et d’intensité comme sur les titres issus de « Defenders of the faith » que j’adorais sur disque et qui me déçoivent sur cet enregistrement.
Si « Priest..live ! » ne remet pas en cause le savoir faire et la terrible efficacité scénique de Judas Priest, il ne cadre en revanche pas avec la période du groupe qui me plait le plus.
D’ailleurs détail édifiant, presque plus aucun morceau de « Turbo » ne sera presque plus jamais joué sur scène et le groupe reviendra par la suite à des shows plus sobres, plus authentiques bien que toujours spectaculaires.
Critique complète sur mon blog :
https://lediscoursdharnois.blogspot.com/2021/01/priest-live-judas-priest.html
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