Nous sommes en 1998, en plein essor du néo-metal et du metal industriel, et
Fear Factory jouit d’une énorme réputation suite à la sortie du légendaire
Demanufacture qui révolutionnera et changera à jamais le metal moderne. Puissant, original, très recherché et abouti dans son concept, cet album développe le son de
Fear Factory davantage que le premier et présente tout ce qui fera la musique caractéristique du groupe dans les années à venir. Forcément il ne pouvait pas s’arrêter en si bon chemin et sort 3 années plus tard
Obsolete, album qui a la lourde tâche de succéder à
Demanufacture.
Obsolete reprend l’histoire de
Demanufacture là où elle a été laissée sur la splendide chanson « A
Therapy for
Pain ». Il s’agit donc d’un concept-album qui est la suite directe du précédent opus, toujours basé sur la rivalité entre l’homme et la machine bien évidemment inspiré des premiers films
Terminator (véritables chef-d ’œuvres du cinéma qui ont servi d’influence majeure dans toute la carrière de
Fear Factory et ce depuis ses débuts) mais en la développant encore plus. Dans l’artwork de l’album est détaillé les personnages et l’univers où a lieu l’histoire. Tout comme
Demanufacture, l’album est ponctué de samples sonores entre les chansons pour accentuer l’immersion dans la narration et l’univers. La pochette est toujours aussi excellente avec encore une fois une partie du corps humain mise en avant, en l’occurrence, une colonne vertébrale avec un cerveau, sans doute signe que l'humain et son corps est devenu obsolète (et dire que pendant des années j'ai cru que c'était un spermatozoïde transformé en objet artificiel plus intelligent...).
Le disque reprend tout ce qui a fait le succès de
Demanufacture, en améliorant plusieurs aspects. La première chose qui attire l’oreille, c’est la production, nettement meilleure grâce au travail de Rhys Fulber, producteur qui collaborera avec le groupe sur ses prochains disques. Le rendu est plus clair, plus puissant, plus immersif, comme s'il venait du futur, d’un temps avancé aux machines capable de faire des miracles avec le son… en gros une production juste parfaite pour
Fear Factory. Dino Cazares est toujours aussi spectaculaire avec ses riffs enchaînés à une vitesse parfois quasi-inhumaine, et d'autres ambiants, encore plus efficaces grâce, justement, à cette production soignée (les exemples le plus probants étant les sublimes «
Descent » et « Ressurection »). La batterie nous laisse à penser que la machine a finalement gagnée, tellement elle semble avoir été programmée. Il n’en est rien, Raymond Herrera développe un jeu qui lui est propre comme, par exemple, ces parties avec la double pédale impressionnantes (comme sur « Hi-tech
Hate » ou « Smasher/
Devourer »). La basse n’est pas en reste, loin de là, elle n’a jamais été aussi présente avec un son plus grave et plus groovy.
Mais l’aspect le plus impressionnant de cette œuvre reste les performances vocales de Burton C. Bell, parfaites de la première note jusqu’à la dernière. J’en veux pour preuve les excellents « Securitron (police state 2000)» au refrain final d’une grande intensité, «
Resurrection » où il nous transporte littéralement avec son chant si unique, l'hymne «
Edgecrusher » aux paroles parfaitement hurlées pour bien mosher (« break of the edge, crusher, breal of the edge, crusheeeeer ») ou encore « Smasher/
Devourer » avec une union hurlements/chants parmi les plus efficaces jamais faits dans la carrière du chanteur. Les hurlements étant plus brutaux et plus du tout typés death metal , et le chant plus clair.
Obsolete restera peut-être l’album avec les meilleurs performances vocales de Burton C. Bell, mais bon, difficile à dire tellement il tentera de se surpasser par la suite.
Obsolete a été un grand succès tant auprès des fans que des critiques. Il a été une réussite commerciale. Une bonne partie de ses chansons sont désormais considérées comme des classique du groupe («
Shock » , «
Edgecrusher », « Smasher/
Devourer », «
Resurrection »). Son écoute est très plaisante pour tous ceux aimant le style du groupe, on regrettera juste, peut-être, un petit essoufflement en son milieu à cause de chansons appliquant la formule
Fear Factory de manière un peu trop scolaire («
Hi-Tech Hate », «
Freedom or
Fire » ) heureusement vite sauvé par « Ressurection » et le final « Timelessness » qui clôt l’album et l’histoire d’une manière intensément triste et émouvante.
Certains préféreront un
Demanufacture moins accessible, plus inspiré au niveau des compositions et révolutionnaire à son époque ou les derniers excellents albums depuis le retour de Dino Cazares qui montre un
Fear Factory qui reste encore un véritable maître dans son domaine et sur qui on peut compter pour les années à venir, voire carrément le premier album à l’orientation nettement plus death metal. Nul doute cependant que ce
Obsolete reste à ce jour l'un des albums de
Fear Factory les plus aboutis.
Ah bon ?? Depuis les années que je connais cet album, j'ai toujours cru que c'était un spermatozoïde robotisé et donc plus intelligent. Oulà, je suis en état de choc là ! Tu as sûrement raison, j'ai complétement mal interprété la pochette, je vais devoir modifier ça !
Vu lors de cette tournee , j'avais ete impressionné par le groupe sur scene tout comme par cet album obsolete . Même si Demanufacture reste leur meilleur realisation, obsolete est plus travaillé et dispose d un son encore plus massif. A ranger dans les classiques des 90's !
Quelle souvenir ! j'arrive dans le leclerc qui avait un espace musique, étonnement le Fear Factory est en écoute.
Shock démarre, un son de fou et "SHOCK!!" pouf explosion dans le caleçon. Je clic pour passer à la 2e compos "Due to the graphic nature of this program Listener discretion is advised..." et POUF!! 2e explosion dans le caleçon!! même pas besoin d'aller plus loin, 30s on fallu a me convaincre pour acheter avec un grand sourire ce cd.
Tout simplement Obsolete est un album de légende comme son prédécesseur.
Merci pour la chro
C'est dingue que tu dises ça, mais moi c'est quasi exactement pareil que toi ! J'étais dans une Fnac en Espagne, j'entre dans l'espace musique, et là je vois Obsolete dans les bacs, dont je ne connaissais que Ressurection que j'avais vu à lq télé. Je le met dans le lecteur en analysant le code barre et là, explosion avec Shock, mais surtout, IMMENSE baffe en écoutant pour la première fois le début d'Edgecrusher, dont je m'en souviendrais bien des années après encore. C'est là que j'ai compris que Demanufacture était un album qu'il fallait impérativement que je possède..
Merci pour ton commentaire, sache qu'il s'agissait de ma première chronique à l'époque, ce qui explique la pauvreté de celle-ci, si je devais la refaire elle serait infiniment plus fournie, surtout pour un album aussi marquant.
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