En pleine ébullition créative en ce début de millénaire,
Gamma Ray faisait définitivement partie des très longs couteaux du power metal. Que ce soit les deux excellents albums studios "
Somewhere Out in Space" et surtout "
Powerplant" ou le très intéressant best of rejoué "
Blast from the Past", la bande à Kai Hansen voyait la scène lui dérouler le tapis rouge à chaque apparition. Quel dommage qu’elle se soit pris les pieds dedans à la sortie de ce "New World Order !"
En effet, on retrouve sur ce septième album des allemands le même problème que sur les opus de leurs compatriotes d’
Iron Savior, de
Stormwarrior ou encore de
Grave Digger,
Gamma Ray en est arrivé à un point où le mimétisme entre les albums devient aussi confondant que réellement dérangeant, pour ne pas dire rébarbatif (quoi que "
Majestic" avait largement remonté la côté).
D’un point de vue typiquement musical, tout reste très plaisant à écouter, le headbanging est bien présent, les riffs très puissants et le tempo global relativement élevé et rageur, mais notre oreille ne frémit plus qu’à quelques moments éparses tout au long du disque.
La production représente en cela également un problème, notamment sur "New World Order !" (s’ornant, au passage, d’une splendide pochette façon Star Wars, la saga qui revenait en force à l’époque !), trop épurée et manquant de tranchant (aucun relief dans la batterie comparé à "
Powerplant"), elle serait un moyen de sortir de leurs propres sentiers créateurs, de se distinguer d’une masse de poursuivants n’ayant en moins que le nom du groupe reconnu.
Pourtant, "Induction" débute sur une note réjouissante et relativement surprenante. Les chœurs sombres et mystiques de cette introduction sont très noirs mais dans un même temps grandioses et amène de façon très originale le premier véritable morceau : "
Dethrone Tyranny".
Le rythme est soutenu, les solos se mêlent à une pluie de riffs tous plus belliqueux les uns que les autres, Kai hurle comme à son habitude divinement bien (en démarrant sur un "Alright !" des familles) en alternant cris aigu et chant plus grave et posé. Mais ce que l’on retient en priorité de ce morceau, c’est qu’il est composé par Dan Zimmermann et que, depuis quelques temps, c’est à lui que revient le privilège des plus grosses tueries du groupe ("Strangers in the
Night" pour ne citer que lui !) et qu’Hansen propose des chansons de plus en plus traditionnelles.
Néanmoins, "The
Heart of the
Unicorn" se révèle un des titres les plus agressifs et jouissifs de l’album, avec un Kai hurlant à la limite de ses possibilités…mais une nouvelle petite déconvenue vient en travers de notre confort d’écoute (ou peut-être après ?) : ne serais pas Rob
Halford que Kai tente d’imiter à ce point ?
C’était évident sur le remaster de "Last Before The Storm" car il reproduisait exactement le même cri introducteur que sur le "Ram It
Down" de
Judas Priest mais sur un album possédant logiquement du matériel neuf, c’est un peu plus problématique. Cependant, ça reste un titre très agréable, spécialement en concert.
Mais cette impression de plagiat trouvera son paroxysme sur "Solid", autant dans les riffs, dans l’atmosphère que dans le chant, c’est du pompé de
Metal God. Un constat restant en travers de la gorge pour un groupe précurseur dans son style, quel intérêt de plagier une autre légende (que les fans d’Iron Maiden ne s’inquiète pas, ce sera leur tour sur "
Land of the Free pt II") ?
Pourtant, à l’écoute du single "
Heaven or Hell", nous avons toujours du mal à réellement vouloir critiquer
Gamma Ray. Dans la lignée de "Send me a
Sign" en plus costaud, ce single certes un brin commercial reste ce qui se fait de mieux dans un heavy sachant rester virile et montrer les dents (comparé à
Edguy ou
Blind Guardian préférant plus de mélodies et d’arrangements !).
"Damn the
Machine", plus lourd et écrasant se veut donc une bouffée d’air frais dans cet univers trop sclérosé. Sa rythmique on ne peut plus heavy (pas assez mise en valeur au mixage !) ainsi que les mélodies vocales plus posé apporte un peu d’originalité (c’est un bien grand mot !), idem concernant la splendide partie solo du titre-track, épique et évoquant les lointains débuts d’
Helloween ("Starlight").
"Eagle", typique, sans surprise et caricatural termine le bal avant la dernière note "
Lake of Tears", titre épique sans doute moins ambitieux qu’un "
Rebellion in Dreamland", que le phénoménal "
Armageddon" ou que le magnifique "
Revelation" de
Majestic. Il reste pourtant un bon titre, empreint d’une douce mélancolie contrastant avec l’agressivité du reste de l’album.
Que dire au final ? C’est un album que j’aime personnellement écouter de temps en temps, ayant depuis longtemps accepté ses défauts, renié ses plagiats abusifs en ne retirant que le meilleur. Objectivement, rien n’est mal fait, la déception n’est que le résultat d’une comparaison avec la discographie antérieure, mais elle reste immuable avec le temps qui passe, "New World Order !" était le premier faux pas d’un groupe qui, alors que sa légitimité paraissait indiscutable, a vu revenir l’ombre d’un
Helloween que l’on croyait bon pour la casse sur ses épaules. Des citrouilles qui, après de longues périodes d’errances désertiques, a finalement retrouvé un chemin que
Gamma Ray cherche aujourd’hui. Vainement diront certains…
Plagiat de priest?c'est très sévère et c'est limite manquer de respect à kai hansen qui est un grand bonhomme de la scène metal. Ce New World order est un bel album plein de peps certes moins original que les 3 fantastiques opus précédents mais il faut vraiment être difficile pour ne pas l'apprécier .
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