Lorsque "
Blast from the Past" voit le jour en 2000, la démarche ne semble pas forcément indispensable.
Remettons-nous dans le sujet, les teutons viennent de donner vie quelques mois plus tôt à un des albums les plus marquant de l’époque true metal, l’énorme et archétypale "
Powerplant", monstre de puissance et de mélodie, classant définitivement
Gamma Ray au rang de groupes comptant pour la scène.
Edguy,
Rhapsody ou
Hammerfall n’en étaient alors qu’à leurs coup d’essai, et
Gamma Ray représentait l’empereur d’un style en parfait renouveau.
Alors comment voir l’arrivé d’un best of, hommage au passé et à la non création ? Et bien d’un très bon œil simplement car la bande à Kai Hansen a été loin de choisir la solution de facilité. Car les groupes rejouant leurs anciens titres dans le but de les faire revivre est relativement rare, comme pour symboliser une musique belle et bien en constante évolution et non en proie à un immobilisme qui lui a souvent fait défaut.
Le premier disque voit donc les meilleurs morceaux de l’époque Scheepers rechanté par Kai et surtout réarrangé et joué d’une manière plus heavy et moins légère que par le passé. Le tube "
Heaven Can Wait" en est le meilleur exemple, les claviers sont bien plus percutants et moins niais, les guitares sont plus agressives (une constante depuis l’arrivée d’Henjo Richter cela dit) et surtout une performance vocale réussissant à égaler la version initiale (il faut oser passer derrière Ralf !) avec des aigues imperfectibles.
L’ultra speed "
Lust for Life" est simplement plus heavy (que c’est bon, HEAVY METAL !!!) et le riff d’ouverture encore plus jouissif. Mais c’est surtout "
Heading for Tomorrow" qui marque les esprits.
Si l’original est une petite pépite, il devient ici le modèle du genre, un des plus grands morceaux épiques du power metal, une référence en un quart d’heure. L’intro est rallongée, et renforce la puissance quand l’explosion se fait entendre (car se fait attendre), le refrain est plus grandiose, le long break n’est plus instrumental et de douces vocalises viennent se poser sur la ligne de basse très pesante…et la fin…putain quelle fin. Un déluge de solo, une tornade de riff et un cataclysme de double pédale pour une osmose et une perfection rarement atteinte dans le style. Une grande claque en travers du visage.
En revanche, les titres repris de "
Sigh No More" sont en partie moins bon que les originaux, en partie à cause du chant de Kai, ne s’adaptant pas à la musique (il faut dire que la performance de Ralf était, encore une fois, exceptionnelle).
Seul le titre d’ouverture "
Changes" tient la route, mais le niveau a clairement baissé, moins de fougue, moins d’entrain.
L’ordre des choses (entendez par là la suprématie de
Gamma Ray) revient au galop sur la période plus expérimental de "
Insanity and Genius".Les chansons les plus heavy sont reprises et les géniaux et brutaux (toutes proportions gardées) "Tribute to the
Past" et "Last Before the Storm" se feront une joie de vous aplatir les neurones. Ce dernier morceau voit d’ailleurs l’arrivé au premier plan des influences "priestiennes" envahissantes de "No World Order". Le cri du début ressemble trait pour trait au hurlement initial de "Ram It
Down" des britanniques, mais j’avoue adorer ce titre, au vue de sa puissance dévastatrice.
Le second disque n’offrira pas de surprise, puisqu’il s’agit ici du réel best of, sans réarrangement majeur, hormis pour "The
Silence", moins émotionnel qu’avec Ralf et moins pêchu qu’en live (la version de "
Skeletons in the Closet" est la meilleure pour ce titre, puissance et finesse y sont parfaitement retranscrite !).
Mis à part ça, les cultes "
Rebellion in Dreamland", "
Beyond the
Blake Hole", "
Somewhere Out in Space" (magnifique chanson), "
Anywhere in the Galaxy" (vous avez dit culte ?) ou encore le phénoménal "
Armageddon" seront de la partie pour une heavy métallisation totale.
Un très beau packaging pour un produit qui, s’il n’a pas la prétention d’être indispensable représente un bel exemple de ce que peu produire un groupe issue des années 80 dans le nouveau millénaire. Rassurant et exemplaire !
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