«
Live in London » complète le CD audio paru la même année en 2002. Il s’agit donc du même concert à la Brixton Academy de Londres, mais avec, cette fois, un packaging plus intéressant. Si j’avais été, en effet, plutôt critique sur l’intérêt du CD, le DVD me parait, lui, plus agréable.
«
Live in London » est l’unique concert de Judas
Priest officiellement filmé et commercialisé avec
Tim Ripper Owens, où la Brixton Academy apparaît comme une grande salle moderne, agréable, avec un public anglais très présent.
Sur scène, Owens a un style bien différent de celui d’
Halford ; il est en apparence moins solennel, plus décontracté, mais paradoxalement moins fluide dans son chant. Il aime également bien jouer les mauvais garçons et boxer dans le vide un ennemi imaginaire sur les passages violents. Et au vu des images, force est de reconnaître que le « Bleu » s’en sort avec les honneurs, en ne dénaturant pas l’esprit originel du
Priest.
La set list est, comme d’habitude, excellente : si le rugueux «
Blood Stained » passe bien le cap de la scène, «
Victim of changes » s'avère magnifiquement interprété, Owens y montrant toute l’étendue de son talent vocal en atteignant des notes très hautes. « One on One », tiré de «
Demolition », apparaît, quant à lui, à la fois massif et plaisant.
L’un des meilleurs moments des shows avec
Ripper restera néanmoins « Diamonds and Rusts » remaniée en version semi acoustique avec un final ahurissant de beauté.
«
Burn in Hell », l’un des derniers vestiges de «
Jugulator », se confirme comme un morceau intense et fantastique sur scène, mais j’ai une faiblesse pour «
Hell Is
Home » avec ses alternances de couplets mélancoliques et de refrains plus appuyés.
Après ces interludes du
Priest « new look », on revient aux classiques incontournables, dont : « Breaking the Law », «
Desert Plains », morceau superbe mais interprété dans une version moins haute en couleurs que celle avec
Halford.
La magie éternelle de «
Turbo Lover » précède la furia de «
Painkiller » où
Ripper, juché sur la traditionnelle Harley, semble moins souffrir physiquement qu’
Halford, il est vrai, considérablement plus âgé.
Un final classique vient terminer le spectacle avec «
United », morceau toujours sympathique à entendre sur scène avant qu’un « Hellbent for
Leather », merveille d’instantanéité et de punch, ne vienne clôturer la démonstration.
«
Live in London » en DVD présente un bon, voire un très bon concert de Judas
Priest avec
Ripper Owens. Celui ci,-sans avoir le charisme magnétique d’
Halford, montre qu’il sait tenir une scène et interprète légèrement les morceaux du répertoire avec des variations rafraîchissantes.
En bonus, le soundcheck du concert avec quelques inédits comme le fantastique «
Machine Man », le classique « The
Sentinel » ou encore la jolie ballade «
Lost and Found » dont sera d’ailleurs tirée une vidéo en noir et blanc assez sobre. Sur le deuxième bonus, on suit le groupe en tournée dans les loges, dans le bus ou le train. Ces passages très sympathiques montrent une excellente ambiance dans le groupe, tout particulièrement ceux tournés au Japon.
«
Live in London » est donc le dernier produit de l’ère Owens. Celui ci n’a, à mon sens, pas à rougir de ses cinq années passées au sein d’un groupe de cette envergure. Lui qui tournait dans un modeste groupe local de reprises dans l’Ohio a vu sa vie bouleversée et pu faire le tour du monde, arpenter des scènes immenses et vivre à fond la vie de rockstar tellement fantasmée par des millions d’amateurs. En résumé, il a pu vivre le genre d’expérience qu’on n'oublie jamais dans une vie, d’où peut-être les jalousies de certains autres chanteurs du milieu qui auraient sans doute bien voulu être à sa place.
«
Live in London » est donc un bon produit mais je recommande davantage les DVD des concerts avec
Halford.
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