Last Look at Eden

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17/20
Nom du groupe Europe
Nom de l'album Last Look at Eden
Type Album
Date de parution 18 Septembre 2009
Style MusicalHeavy Mélodique
Membres possèdant cet album141

Tracklist

1.
 Prelude
 00:52
2.
 Last Look at Eden
 03:55
3.
 Gonna Get Ready
 03:35
4.
 Catch That Plane
 04:46
5.
 New Love in Town
 03:33
6.
 The Beast
 03:23
7.
 Mojito Girl
 03:44
8.
 No Stone Unturned
 04:48
9.
 Only Young Twice
 03:51
10.
 U Devil U
 04:10
11.
 Run with the Angels
 04:03
12.
 In My Time
 06:15

Durée totale : 46:55

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Europe


Chronique @ skydreamer

01 Octobre 2009
Certains d'entre vous le savent, Europe ne se résume pas à The Final Countdown. Bien au contraire. Qu'on en juge : un hard rock burné et metallisé en début de carrière, un FM plus pompeux par la suite mais qui remportera un franc succès, un hard rock californien sur Prisoners in Paradise et, pour leur retour en 2004, un hard rock modernisé à l'excès comme pour s'excuser d'avoir existé dans les années 80. Europe a donc navigué entre plusieurs styles. Quelquefois en eaux troubles, me diront les plus taquins.

Ces changements brusques d'orientation ont eu de quoi rendre perplexes les plus tolérants des fans. Ils ont surtout amené Europe à pondre des albums plus ou moins bien réussis. En tout cas, faisant débat parmi les amateurs des suédois autrefois peroxydés jusqu'à la racine.

Mais l'avant dernier disque de Europe, Almost Unplugged, bourré jusqu'à la gueule de références aux grands groupes de hard des 70s, va peut être se révéler aujourd'hui comme une pierre angulaire pour ces musiciens aguerris. Il leur a peut-être permis d'apercevoir la lumière dans l'éternel débat : qui suis-je ? Où vais-je ? Dans quel état j'ère ?

Balayant les hésitations d'hier d'un revers de la main, Europe se veut aujourd'hui un groupe de hard rock mélodique. Résolument. Le quintet affiche fièrement ses racines et les racines du genre, regarde droit dans les yeux son passé de stars éphémères de MTV mais ne néglige aucunement d'apporter quelques touches de modernité lorsque le besoin ou l'envie s'en font sentir.

Last Look at Eden, c'est donc ça : un putain d'album de hard rock mélodique qui puise son inspiration où il veut. Dans le passé, tout d'abord, tel ce Catch That Plane au parfum très seventies, rappelant les Deep Purple, Whitesnake ou autre Thin Lizzy. Europe va même chercher plus loin et n'hésite pas à saupoudrer sa musique de quelques touches bluesy de bon aloi, comme sur le break de Mojito Girl ou l'extraordinaire ballade In My Time toute en retenue mais chargée d'émotions. Pour la forme, John Norum et sa guitare magique, gratte même quelques riffs limite funky sur Mojito Girl ou U Devil U. Mais Europe ne crache pas non plus sur des morceaux aux accents plus modernes comme le titre d'ouverture Last Look at Eden et son refrain en forme de pancarte ou avec un Only Young Twice très cinématographique ou encore un Run With The Angels au refrain énergique.

Afin de rendre certains morceaux plus épiques, Europe a fait appel à l'orchestre symphonique tchèque sur quatre morceaux. Le résultat est quelquefois enthousiasmant comme sur le magistral No Stone Unturned.
De la balade à la dévastatrice The Beast fleurant bon la sidérurgie maîtresse en ces lieux, du blues au hard rock moderne, il y en a donc pour tous les goûts.
Il ressort de tout cela un album diversifié tout en restant dans la ligne de conduite fixée.

C'est peut-être pour cela que, aujourd'hui, serein et sûr de son fait, le groupe se révèle fortement inspiré. Les talents de songwriter de Tempest font ici des merveilles. Dès l'entame du disque, la chanson-titre et Gonna Get Ready avec ces refrains qui vous tatouent la tête devraient convaincre l'auditeur.
John Norum aussi taquine la muse avec bonheur. Pour tout dire, c'est même la fête à la guitare ! Les riffs et les soli se succèdent avec brio.

Ajoutez à la recette concoctée une base rythmique solide emmenée par la paire Leven/Haugland, des claviers discrets mais efficaces ainsi qu'une production puissante et vous obtenez un album extrêmement solide comprenant des hymnes comme Europe n'en a pas écrit depuis longtemps. Le fan déçu par les deux précédents albums devrait retrouver la banane !

Malheureusement, il y a quelques bémols à ce tableau idyllique.
Tout d'abord, certaines chansons sont un peu en deçà de l'ensemble, sans pour autant être nulles. Enchaînées à quelques tubes dévastateurs, elles paraissent d'ailleurs fades de prime abord et il faut quelques écoutes répétées pour les appréhender à leur juste valeur.
Les influences seventies dont je parlais sont quelquefois très prononcées. Certains les jugeront même trop prononcées. Par exemple, le morceau Catch That Plane affiche résolument 30 ans de retard au compteur. Le morceau est bon, certes, mais quel est l'intérêt peut-il avoir en 2009 ?
Ce côté "j'm'la joue encyclopédie du hard rock" pourra rendre dubitatifs certains d'entre vous qui trouveront sans doute que l'ensemble est par trop diversifié et manque de liant. Le pendant est que cet album mérite plusieurs écoutes avant d'être apprécié à sa juste valeur, l'écartant ainsi du CD kleenex à haute teneur commercialite aiguë.
Enfin, les touches funky, heureusement rares, sont certes sympathiques et agréables mais elles n'aident pas à rendre le morceau dans lequel elles sont placées inoubliable.

Une question me vient à l'esprit : contre toute attente et tant d'atermoiements, Europe a-t-il enfin trouvé son style ? La réponse me semble évidente. Hormis quelques petites fautes de goûts et quelques problèmes de dosage dans la recette concoctée, c'est un oui franc et massif pour ma part.

Une autre question se fait jour : Europe a-t-il pondu son meilleur opus ? A chacun de se faire son opinion. Pour moi, on n'en est vraiment pas loin. Seul l'avenir apportera une réponse définitive.
En tout cas, une chose est sûre : Europe reste un des fers de lance d'un hard rock européen malheureusement bien mal en point.

10 Commentaires

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ZazPanzer - 17 Avril 2011: Avec le recul et pas mal d'écoutes, je reste sur mon avis premier, un disque ennuyeux pour un groupe de ce calibre. Bien sûr ça s'écoute, mais on est loin, très loin, comme dit O77 de Secret Society ou de l'excellent Start From The Dark. De même le concert à La Cigalle de début 2010 était assez décevant comparé à leur éclatante prestation de 2007 à l'Elysée.
Elevator - 17 Avril 2011: J'avais aimé l'album précédent mais l'écoute du morceau nullissime de ce "Last Look in Eden" qui se trouvait sur la compil Rock Hard a refroidi toutes mes ardeurs !
Samarkande - 21 Juillet 2012: Un album génial mais manquant singulièrement de lien, on ne peut pas faire meilleure analyse que la tienne (j'ai écouté l'album plus de cinq cent fois sans doute). Toutefois, je trouve que le divin "NO STONE UNTURNED" a donné un sacré coup de vieux à Muse et à bien d'autres... Merci pour ta chronique tout à fait à la hauteur d'un album hors du commun !
samolice - 03 Septembre 2012: Merci pour la chronique.

Une belle découverte pour ma part que cet album. Je n'en attendais rien et j'ai été agréablement surpris.

La référence à Whitesnake (que tu cites) me semble évidente sur un titre tel que "Gonna Get Ready". Et quel superbe solo!
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Chronique @ dark_omens

21 Octobre 2014

Retour aux valeurs d'antan...

Toujours encore mû par cette volonté placide et sincère, Europe poursuit sur les chemins de ce songe artistique simple. Loin de ceux au carriérisme volontairement exacerbé où les destins les plus glorieux sont les modèles inavoués, il nous propose, après deux albums studios audacieux, dont un Secret Society (2006) sans doute un peu trop moderne, une musique, au passéisme salutaire nettement plus convaincante. Si, bien évidement, ces deux œuvres, Start from the Dark (2004), Secret Society (2006), demeurent déterminantes, ce Last Look at Eden s’inscrit, indéniablement, dans une histoire plus propre à ces Suédois. En effet, ce Hard Rock influencé par les années 70, offre une image qui correspond bien plus parfaitement à celle que le groupe le plus emblématique, et le plus décrié, des années 80, avait laissé vivace en nos esprits.

D’emblée, à l’instar d’un Almost Unplugged, il transparait indéniablement de cette œuvre une sereine spontanéité d’artistes dont la satisfaction la plus évidente au niveau de leur expression musicale, est de jouer. Après un prélude théâtral dramatique, un titre éponyme vient plaisamment éveiller nos émotions au son de couplets tendus prenants, avant qu’un refrain mélodique bienfaiteur ne vienne magnifiquement les sauver. Retrouvant ainsi tout le talent d’écriture d’des Europe très inspirés, les titres s’enchaînent suscitant un plaisir indéfectible. Un Gonna Get Ready demeure très appréciable avec son esprit très inspiré par le travail du groupe, notamment la mélodie et le break, de la période des années 80, sans, toutefois, ses synthés pesant prépondérant. Mais les parfums les plus délicieusement suaves exhalent indéniablement de ces titres aux guitares, aux mélodies et à l’âme seventies. Citons Catch That Plane, et son riff "hendrixien", son atmosphère admirablement épaisse, mais aussi Mojito Girl, et ses guitares datées, parfois aux confins d’un climat "funky" diffus, ou encore le riff introductif d’un Only Young Twice aux refrains superbes, mais également les mélodies que nous proposent John Norum sur un U Devil U au break à l’empreinte typiquement propre à Joey et aux siens.

Pratiquant l’exercice quasiment obligatoire de la ballade poignante, Europe nous offre avec New Love in Town, un joli moment agréable; alors qu'In My Time, à l’âme bluesy, apparaît, quant à elle, nettement plus dispensable.

Il est, selon moi, absolument nécessaire de souligner que sur cette œuvre, encore une fois, ces musiciens excellent. En conséquence Joey, un Mic essentiel, parcimonieux et discret, Ian, John Leven, mais surtout John Norum dont les interventions et les soli sont un véritable bonheur parfait, nous propose l’exemplarité d'instrumentistes aux talents exceptionnellement délicieux.

Véritable retour aux valeurs les plus primordiales et les plus délectables de sa musique, Europe nous subjugue donc avec un très bon Last Look at Eden. Si certains pourront regretter ce choix, peu contemporain, il dénote tout de même d’une saine volonté assumé d’un groupe qui tient son destin en main. Loin de toutes considérations partisanes, cette décision est donc éminemment respectable.

1 Commentaire

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nicko11 - 25 Novembre 2016: Merci pour cette excellente chro.
J'ajouterai que sur cet album figure une vraie pépite, pourtant à l'opposé de l'image que l'on se fait de ce groupe, qui est "No Stone Unturned"
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