Six longues années auront été nécessaires à Trey Azagthoth, seul survivant du line-up originel et principal compositeur de
Morbid Angel, pour donner un successeur au très décrié «
Illud Divinum Insanus », une bouse incommensurable, qui a bien failli sonner le glas de l’ange morbide.
Exit Tim Yeung (batterie), Destructhor (guitare) et surtout David Vincent, avec qui le divorce semble bel et bien consumé, respectivement remplacé par Scott Fuller (ex-
Abysmal Dawn), Dan Vadim
Von (seconde guitare) et de Steve
Tucker qui vociférait déjà sur le mésestimé triptyque «
Formulas Fatal to the Flesh/
Gateways to Annihilation/
Heretic ».
Morbid Angel signe donc un retour finalement peu attendu avec «
Kingdom Disdained », perpétuant la tradition d’égrener les lettres de l’alphabet, « J » étant attribué à «
Juvenilia », un vieux live de 1989 et publié en 2015, dans l’indifférence la plus totale.
L’artwork, pourtant peu ragoutant et apocalyptique, laisse augurer d’un retour aux sources, mais chat échaudé craint l’eau froide, méfions-nous des apparences surtout après l’incompréhension qu’a pu susciter son peu illustre prédécesseur.
Dès l’entame de « Piles Of Little Arms », l’auditeur sera rassuré, l’épisode «
Illud Divinum Insanus » semble parti aux oubliettes et le père Trey est revenu à ses premières amours, à savoir un death-metal saignant atypique, qui cisèle et dont l’identité musicale est immédiatement identifiable. Ici, point de fioritures ou d’expérimentations douteuses,
Morbid Angel ne fait pas de quartier et découpe, hache et broie tout sur son passage. Cet opener gras, sombre et malsain, plante littéralement le décor de «
Kingdom Disdained ».
L’essence des floridiens est belle et bien présente, les blasts furieux succédant à des breaks massifs ou mid-tempos puissants, riffs mastoc ou saccadés, complexité des structures, contres-temps, tout y est.
Outre le morceau d’ouverture, «
Garden Of
Disdain », « For No
Master », le fabuleux « The Falls Of
Idols » ou « The Righteous
Voice » et «
Architect And Iconoclast » en sont des preuves irréfutables.
Contrairement au dernier
Cannibal Corpse, la production d’Erik Rutan se fait moins propre, appuyant la face old-school des compositions, y faisant émaner un côté malsain qui sied à merveille à l’ensemble, faisant de ce «
Kingdom Disdained » une masse compacte et homogène. Les musiciens sont tous à l’avenant, avec un Trey Azagthoth qui astique toujours aussi bien son manche, Scott Fuller qui assure une belle prestation, ne souffrant aucunement de la comparaison de son prédécesseur (Pete Sandoval est intouchable) et Steve
Tucker qui éructe toutes tripailles dehors mais intelligiblement et de façon articulée.
Cependant, même si tout ceci semble réjouissant, nous n’atteindrons pas les sommets artistiques de «
Altar Of Madness » ou de «
Blessed Are the Sick », cet album se situant quelque part entre «
Gateways to Annihilation » et «
Heretic ». Aussi, et
Morbid Angel a certainement voulu jouer la sécurité, aucune surprise, bonne ou mauvaise, ne sera à déplorer, sauf peut-être « Declaring New Law », linéaire à souhait et qui ne parviendra jamais à décoller (des vestiges de
Illud Divinum Insanus » ?).
La parenthèse désenchantée de «
Illud Divinum Insanus » étant définitivement fermée,
Morbid Angel revient à un métal de la mort racé, rugueux et atypique, remettant en branle, son entreprise de destruction massive. «
Kingdom Disdained » n’atteint pas l’apogée discographique des américains mais remet assurément en selle cette formation culte que nous pensions définitivement perdu...et c’est déjà pas mal.
En fait, je crois que cet album est le digne successeur de Gateways, comme si rien de spécial ne s'était produit depuis.
Il a d'ailleurs un peu les mêmes défauts et les mêmes qualités : au rayon des défauts (que certains verront comme des qualités), des moments répétitifs genre moteur diesel qui font penser à de la musique indus des années 90 en version death ; côté qualités, des riffs furieux, des solos d'un autre monde, de la double pédale et du growl.
Moi, j'aime bien, j'avoue...
Salut à tous,bon c'est vrai que c'est une bombe comparer à Illud , mais moi je m'enmerde au bout des écoutes , et pourtant c'est pas faute d'avoir essayé , mais rien à faire , je ne retiens rien et limite je le trouve d'une banalité pas possible , bref j'espère comme le dis Laurent que c'est un rodage avant une future bombe à venir.
Salut Mcgre, j'ai eu exactement ce resseti à sa sortie, et j'avoue n'avoir plus retrouver l'envie de re essayer depuis ^^
SI sur nouvel album on y retrouve l'ambiance de Gateways, Alors je vais sûrement me laisser tenter par cette nouvelle offrande de Trey Azagthoth. Et puis bon Steve Tucker a quand même participé à l'écriture de superbes albums avec Morbid Angel dont "Formulas Fatal to The Flesh" et "Gateways to Annihilation".
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