Désemparé par le travail pharaonique de Trey Azagthoth, Richard Brunelle jette l’éponge peu après la sortie de
Blessed Are the Sick, laissant
Morbid Angel sous forme de trio et son infatigable leader désormais seuls aux guitares. Le groupe floridien s’associe par ailleurs avec le manager Gunter Ford, qui parvient à décrocher une signature nord américaine avec la major Giant Records (une première dans l’histoire du deathmetal), tout en précisant clairement l’intransigeance de son protégé, bien décidé à conserver son entière liberté de création.
Début 1993,
Morbid Angel entre alors aux Morrisound Studios, associant cette fois l’ingénieur du son Tom Morris avec Flemming Rasmussen, connu pour l’enregistrement d’
And Justice For All de
Metallica. Les quelques craintes quant au choix atypique du technicien sont toutefois largement dissipées dès la sortie de
Covenant au mois juin, le groupe ayant parfaitement préservé l’essence même de son style.
Dès les titres d’ouverture
Rapture et
Pain Divine,
Covenant impose en effet les blast-beats, les contretemps et le double pédalage meurtrier de Pete Sandoval, soutenant les rafales de riffs incisifs de Trey et le guttural profond de David Vincent. Il faut ainsi attendre les joyaux tels que
World Of Shit ou The
Lion’s Den (le seul titre composé par David) pour que
Morbid Angel ralentisse le tempo, conservant toutefois ce côté massif et destructeur dans ses compositions.
A l’exception de l’interlude ambiant
Nar Mattaru,
Covenant délaisse parallèlement les instrumentaux présents sur
Blessed Are the Sick, délivrant un deathmetal volontairement radical. En outre, l’ombre d’
Abominations of Desolation s’éloigne désormais,
Morbid Angel ne reprenant cette fois qu’un titre de l’enregistrement culte, l’excellent
Angel of Disease, au ton plus léger et aux rythmes plus entrainants, sur lequel David retrouve d’ailleurs son timbre rocailleux de la période
Altars of Madness.
Depuis les riffs tranchants de
Blood Of My
Hands jusqu’aux rythmes écrasants de
God Of
Emptiness,
Covenant se veut résolument plus compact et heavy que ses prédécesseurs, sublimé une fois encore par la technicité désarmante de Pete & Trey, et l’incroyable charisme de David. En quarante minutes,
Morbid Angel donne ainsi une nouvelle une leçon de pureté deathmetal, qui le maintient invariablement au dessus du lot aux côtés de son homologue Death, impressionnant également en cette année 1993 avec la finesse & la complexité de son dernier Individual Thought Patterns.
Fabien.
Mon premier disque de Death Metal, dégotté à la fin de l'été 93 chez le disquaire du coin. Je ne le savais pas à l'époque, mais j'aurais guère pu mieux commencer...Vingt cinq ans plus tard, je l'écoute toujours, et il a pris bien moins de rides que moi...Juste une toute petite remarque pour Fabien, j'ai constaté que tu utilisais très souvent le mot "homonyme" dans tes chroniques (tout à fait excellentes au demeurant, et parfaitement documentées). Ne faudrait-il pas mieux utiliser "homologue" ? Tu es certainement quelqu'un aimant la précision du vocabulaire, alors je me permets cette legère digression, en espérant que l'on ne t'a pas fait déjà 40 fois la reflexion...
En tous cas, c'est toujours un bonheur de te lire, et j'ai découvert grâce à toi de nombreux groupes à côté desquels j'étais passé à l'époque...
Merci d'être un parfait deathster, d'avoir l'avatar idéal, et d'honorer Morbid Angel depuis 25 ans ! Pour le terme homonyme, oui je me suis aperçu il y a longtemps de ce lapsus de vocabulaire. C'est donc corrigé pour cette chronique. Le problème, c'est bien de pouvoir retrouver où j'ai pu glisser ce lapsus parmi mes 800 chroniques. Il faut qu'on me le signale ou bien que j'y tombe dessus par hasard... ++ FABIEN.
Je ne m'étais jamais penché sur l'historique des titres, mais j'avoue que ceux issus des débuts du groupe, comme "Angel of Disease" ici, ne m'ont jamais parus mal placés et ont toujours été un moment de "fraicheur". "Altars of Madness" restant mon album préféré du groupe, ça me ramène à cette ambiance sans pour autant faire tâche parmis les autres titres, tous demeutent du Morbid Angel pur jus.
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