Jumalten Aika

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17/20
Nom du groupe Moonsorrow
Nom de l'album Jumalten Aika
Type Album
Date de parution 01 Avril 2016
Style MusicalBlack Viking
Membres possèdant cet album115

Tracklist

DISC 1
1.
 Jumalten Aika
 12:43
2.
 Ruttolehto
 15:21
3.
 Suden Tunti
 07:06
4.
 Mimisbrunn
 15:55
5.
 Ihmisen Aika (Kumarrus Pimeyteen)
 

Durée totale : 51:05



DISC 2 - BONUSTRACKS
1.
 Soulless (Grave Cover)
 03:18
2.
 Non Serviam (Rotting Christ Cover)
 05:10

Durée totale : 08:28

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Moonsorrow


Chronique @ AlonewithL

10 Mars 2016

Même aux meilleurs, à ceux qui font le meilleur, rien n’est complètement acquis.

Depuis le commencement, « Moonsorrow » est « Moonsorrow ». Enfin presque... Du black metal initié par les cousins Sorvali, il s’en est rapidement suivi un pagan que l’on reconnait désormais entre mille, celui-là même qui a hissé la troupe finlandaise dans les hauteurs célestes, aux côtés de « Bathory » et « Enslaved », pourtant initiateurs du genre. Ce succès, ce statut de divinité, il est en grande partie dû à l’excellence des productions de « Moonsorrow ». Chacun a son petit préféré. On cite souvent « Voimasta Ja Kunniasta » ou encore « Kivenkantaja ». Signe que les temps changent et que les dieux envisagent d’être moins cléments au bénéfice de leur protégé, on a pu entendre quelques critiques émises à propos de l’album « Varjoina Kuljemme Kuolleiden Maassa ». Trouver des avis divergents n’était pas du tout chose courante pour parler d’un disque de « Moonsorrow ». Même si la dissension était très minoritaire, elle n’a jamais faibli la confiance en la formation. C’est donc avec une très grande patience que l’on a attendu la suite des aventures, venue 5 ans plus tard. « Jumalten Aika » est officiellement le septième album de « Moonsorrow » (si on ne compte pas le long EP « Tulimyrsky »). Sur un plan visuel nous serons d’abord perturbés par la ressemblance manifeste de l’arbre de la pochette avec l’illustration signée par Lorenzo Mariani pour « Farsotstider » de « Thyrfing ». L’artwork en noir et blanc a été décrit par Henri Sorvali himself comme une volonté de renouer avec les débuts de l’Ere Pagan. Les groupes s’appelaient alors « Ulver », « Bathory », « Enslaved » (vous savez, ces résidents des cimes). Une déclaration nostalgique qui est un peu laissée lettre morte, car la production majoritairement constituée aux studios Finnvox ne dévoile pas vraiment de pagan à l’ancienne, mais bel et bien un « Moonsorrow », mais je vous l’annonce un « Moonsorrow » qui confortera la légère dissension qu’il y a eu pour l’opus de 2011.

On ne change pas les habitudes, les paroles sont toujours écrites en finnois et les compositions sont majoritairement de l’ordre de la dizaine de minutes. On pourrait éventuellement être supris par le démarrage de l’ouvrage. Ainsi « Junnalten Aika » commence avec son titre éponyme et une entame brumeuse, assez proche des ambiances de formations slaves telle « Arkona ». On entend en effet le doux bruit du vent, brièvement la flute et la guimbarde, aussi quelques airs tribaux. On revient aussitôt néanmoins au pur traditionalisme finlandais, à cette musique épique et puissante que l’on décèle depuis chez « Moonsorrow », mais que l’on peut aussi retrouver chez « Ensiferum ». L’accointance entre ces deux groupes est ici perspective à travers le morceau. On y cerne néanmoins la marque des claviers de Henri Sorvali. L’ensemble conserve par contre une tempérance et surtout une étrange constance tout le long du morceau. C’est ce qui fait malheureusement sa faiblesse. L’auditeur percevra la recherche d’authenticité déclamée à travers notamment « Ihmisen Aika », un bien plus solide extrait, plus riche de surcroit, qui se déploit dans des sonorités âpres de guitare et des airs cristallins en provenance des claviers. On ferait ici un bon de près de 10 ans en arrière, maniant très habilement l’harmonie et le chaos. Cela peut s’illustrer de manière tout à fait limpide, mais peut passer dans une très violence décharge comme sur celle, tétanisante, en milieu de piste.

L’amateur de pagan aura certainement plus en estime la composition intitulée « Mimisbrunn », associant une solennité très addictive avec un soupçon de mélancolie. Cette dernière se dévoile évidemment en entame, sous les remous cajoleurs de l’acoustique et des craquements de bois dus à a houle. La rythmique est certes posée mais elle imprègne avec force et assurance. Il y a des moments où tout semble se reposer, s’épanouir dans la quiétude, en fait des breaks qui servent d’élans à de véritables explosions, là où tout s’affole et où domine la frénésie. Pour notre plus grand bonheur. Il y a encore ici le « Moonsorrow » que l’on connait et qui nous charme. Est-il encore vraiment question du pagan type de « Moonsorrow » à travers « Suden Tunti » ? A la découverte de ce morceau on jurerait écouter du pagan suédois à la « Mithotyn » ou encore des premiers « Thyrfing » ou même encore le norvégien « Einherjer » qui a beaucoup pratiqué ce pagan à la suédoise, avec des riffs tranchants et une fermeté toute guerrière, qui n’excluent pourtant point les écarts mélodiques. Nos finlandais, au pas à pas et sous un habit de ténèbres, jouent ici les prédateurs. On retrouve également cette influence suédoise à travers « Ruttolehto incl. Päivättömän Päivän Kansa ». Elle se découvre dans les à-coups rythmiques virulents, peu habituels chez « Moonsorrow ». Cela n’empêche pas cette piste de se révéler extatique et donc finlandaise, malgré des détours parfois très ostensibles du côté de chez « Mithotyn ». Tout ça pour finir dans des airs tribaux que n’auraient pas renié un « Korpiklaani ».

Il faut l’admettre, « Moonsorrow » s’est laissé un peu distraire par le voisinage. La mission qui était de redécouvrir le pagan d’autrefois n’est pas résolue, mais au final ce but recherché n’était pas espéré par les fans et les amateurs de nos finlandais. Ce n’est pas grave. On ressort donc un nouvel album de « Moonsorrow » en phase avec son prédécesseur et associé à une légère touche suédoise. Il n’y aura donc pas beaucoup de mécontents, mais du moins l’irrésistible « Moonsorrow » n’est plus aussi irrésistible que cela. Nous pouvons ici percevoir une sorte de stagnation de valeur dans les compositions de « Moonsorrow », à haut niveau bien entendu. Il ne pourrait ici aller plus loin, grimper davantage. Et ça se sent à la découverte de l’opus. On retiendra donc toujours les mêmes prédécesseurs parmi nos préférés. Quelques cas pourraient considérer cela comme un aveu de faiblesse pour ceux qui pouvaient encore prétendre au statut de dieu suprême du pagan. On entend rire au loin Quorthon, confortablement assis sur son trône, le Odin du pagan metal n’est pas prêt de se le faire ravir. Par contre « Moonsorrow » devrait se soucier de la montée de « Finsterforst », à la fois clone et rival. Finalement, on devine le sourire du concurrent allemand à l’écoute de ce « Jumalten Aika », pourtant très bon. Même aux meilleurs, à ceux qui font le meilleur, rien n’est complètement acquis, surtout pas à devenir un dieu.

15/20

15 Commentaires

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Ebrithil - 26 Avril 2016: Personnellement, j'ai découvert Moonsorrow avec cet album et c'est un vrai bijou. Les mélodies sont géniales, je les ai en têtes pour des heures après écoute de l'album (surtout Ruttoletoh, extraordinaire)... et je ne comprends pas non plus les références à Korpiklaani, qui m'a quand même l'air nettement moins solennel que ce qu'on peut entendre dans le final de ce morceau (même si c'est leur chanteur qui fait le chant joïk)... je ne suis pas spécialiste de Korpiklaani du tout (ça me bourre, même), mais voilà.
Pour jouer aux références (c'est mon pêché mignon aussi lors de mes chros, même si j'ai arrêté d'en faire ici), je sens beaucoup de Rotting Christ dans Suden Tunti. Pas forcément un hasard vu que dans l'édition limitée ils en reprennent le Non Serviam...
Lokison - 29 Avril 2016: Encore une très bonne chronique cher AlonewithL, je retrouve mon avis très souvent au travers de ces mots que tu pose si bien.
Pour l'album, après l'avoir écouté plusieurs fois, je ne trouve rien à y critiquer...
J'ai beau chercher, non vraiment. À la rigueur le packaging du CD, très/trop basique (mais les traductions sont toujours aussi enrichissantes). Et évidemment malgré l'annonce de Sorvali, nous sommes bien plus proche du Black Pagan suédois que du Bathory. Ce qui n'est pas du tout un problème.
Une très bonne cuvée pour moi !

@Ebrithil : relis la chronique, il ne parle de Korpiklaani SEULEMENT pour la fin du morceau, le passage chamanique. Très "Korven Kuningas" dans le style. :)
DivineLiquor - 16 Août 2016: Je trouve que la chronique s'intéresse un peu trop à Finsterforst (que moi j'appellerais du Moonsorrow de supermarché) et trop peu au contenu de l'album en lui-même, pourtant riche à explorer. Les références sont utiles mais trop de référence tue la référence, à mon avis.

Sur le plan négatif : quelque chose me chiffonne dans la production, je pense que c'est au niveau du mixage des guitares voire des claviers. Je ne lis personne s'en plaindre nulle part, ça m'a un peu étonné, à croire que ce serait une question de goût (admettons).
Je trouve Ihmisen Aika (Kumarrus Pimeyteen) un peu anecdotique en fin d'album, ce morceau ne parvient pas réellement à me faire vibrer.

Positif : c'est indéniablement un bon cru de Moonsorrow, même s'il ne réinvente pas grand chose. Les quatre autres pièces sont remarquables, fortes, belles... Ça fait énormément de bien par où ça passe, l'attente en valait la peine. Il y a vraiment le lot de moments en or sur ce Jumalten aika. Les vocaux de Ville sont géniaux.
Niveau production, j'apprécie le parti pris d'avoir laissé autant de gamme dynamique, même sur le CD. Une première pour Moonsorrow et quelque chose d'extrêmement rare pour un album de metal de nos jours. Il est possible d'écouter cet album au casque à un volume décent, en entier, sans attraper une migraine.

morgothduverdon - 01 Avril 2020:

"Tout ça pour finir dans des airs tribaux que n’auraient pas renié un « Korpiklaani ». "

Effectivement, et c'est d'ailleurs Jonne Jarvela en personne qui s'occupe des vocaux chamaniques de ce morceau.

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