Après "
Viides Luku: Hävitetty",
Moonsorrow nous pond "Varjoina Kuljemme Kuoleiden Maassa" (comme des ombres, nous marchons dans le pays des morts). Je vais commencer par le début en vous parlant de la pochette sur laquelle figurent cinq silhouettes perchées sur une colline regardant au loin on ne sait quoi...
Du bleu, de la verdure, et pourtant cette pochette évoque plutôt une atmosphère sombre, inquiétante, triste.
Ainsi nous arrivons au concept de l'album, son thème : des survivants dans un univers post-apocalyptique.
Un retour aux sources, une vie primitive, un groupe de personnes s'entraidant pour survivre dans ce monde dénué d'espoir. La nature semble reprendre force au détriment de l'humanité. On peut constater par ailleurs qu'un texte est écrit pour chaque interlude bien il ne soit pas prononcé. Ils sont écrits de telle manière qu'on croirait au journal des derniers jours de l'un de ces survivants.
Mais venons en au plus important : la musique. Ayant suivi leur travail en studio grâce à un blog, on apprenait que l'album serait composé de sept titres. On pouvait dès ce moment s'imaginer qu'ils étaient repartis dans des titres plus courts de sept ou huit minutes... en fait, non. Chaque titre (au nombre de quatre et durant environ un quart d'heure chacun) est séparé d'un interlude de moins de deux minutes durant lesquels on peut entendre un personnage marcher, respirer, espérer. Contrairement à ce à quoi on pourrait s'attendre en voyant la pochette et en ayant pris connaissance du concept, la musique n'est pas si sombre. Du moins pas autant que l'album précédent. Les atmosphères restent toujours présentes (notamment grâce aux interludes) et le côté mélancolique n'est pas abandonné non plus grâce à des oppositions entre guitares assez sombres et assez sèches et un clavier posant ses quelques notes bien placées (je pense surtout à Tähdetön), le tout sur un rythme généralement lent. Les choeurs ne sont pas très présents (il y en a quand même, nous parlons de
Moonsorrow) et le chant crié, quant à lui, est tout à fait excellent, empreint d'une telle émotion qu'on aurait l'impression qu'il s'agit bien de la fin du monde et qu'un homme crie, hurle tous ses regrets et toutes ses peines accumulées au cours de son existence avant de mourir. On peut à ce propos constater lors de "Kuolleille" (pour les morts,adressé aux morts) des cris de désespoir qui sont sans doute les derniers cris de celui qui les produits (toujours dans le concept,cela m'étonnerait que celui qui les a réellement crié soit mort...).
Moins présent que sur un
Kivenkantaja ou n'importe quel album de leurs débuts de carrière,les accordéons, mandoline, et autres qui faisaient le côté plus festif (je pense notamment à Pakanajuhla) et épique de cette époque sont tout de même là.
Plus pour les mêmes raisons puisque cette fois s'ils ne mènent plus la mélodie et ne font pas de solo, se contentant de quelques petits passages ça et là. En parlant de solo,on peut remarquer vers la fin de Kuolleiden Maa un joli petit solo bien placé avant que la batterie et les guitares reprennent le rythme qui ouvrait l'album sur Tähdetön pour, cette fois-ci, le clore. Je trouve en passant que cette fin est un peu longue et pour être honnête, c'est sans doute le seul défaut que je trouve à cet album. Ce même rythme (quoiqu'il ralenti mais tout de même trop long à mon goût) qui ne dure pas moins de deux minutes. En effet, une minute, voir une minute et demie auraient permis de quitter gentiment cette aventure spirituelle dans ce monde apocalyptique mais les quelques secondes de trop nous font quitter ce rêve trop tôt avant la fin de la musique ce qui peut faire ressentir une certaine lourdeur. Évidemment, j'écris des lignes sur ce petit défaut mais vous aurez bien compris que c'est un défaut minime et du moins pour ceux qui le considèrent comme un défaut.
Pour conclure,je dirais que ce
Varjoina Kuljemme Kuolleiden Maassa est, comme tout les albums de
Moonsorrow, tout simplement excellent, magistral. Mêlant une certaine complexité et une accessibilité (en tout cas plus accessible que Viides Luku : Hävitetty) avec son côté atmosphérique imbattable, il repousse toutes les exigences que j'avais au niveau niveau de ce groupe (ou presque). Je vous conseille donc tout simplement de vous le procurer au plus vite et d'écouter tout ça vous même ainsi que de vous forger votre propre avis...
Voilà.
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je voudrait quand même insister sur un point : les cris à la fin de kuolleille. Ce qui est vraiment très bien foutus, pour moi, ce ne sont pas ce deux cris qui hérissent les poils de l'auditeur tellement ils paressent "sincère", mais la transition avec kuolleiden maa que je trouve extrêmement fort.
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