Certains albums vous bouleversent. Dès leur première écoute, vous sentez qu’un lien particulier se crée avec eux, vous ressentez les frissons du « cet album va tuer ». D’autres prennent plus de temps à s’apprécier, et sans qu’on les adore dans les premiers, ils révèlent peu à peu leurs qualités, se dévoilant à l’auditeur. Cet album de
Moonsorrow est un gros pari de la part du groupe. Sur leur précédent album,
Verisäkeet, ils avaient proposé 70 minutes de musique pour seulement cinq titres. Avec V: Hävitetty,
Moonsorrow va encore plus loin dans cette démarche. L’album n’est composé que de deux titres qui frôlent tous deux la demi-heure. L’exercice est périlleux, et en faire une réussite n’est pas une mince affaire, les longs morceaux mal composés étant nombreux dans le metal, on trouve régulièrement quelques longueurs ci et là, des passages un peu lassants…
Mais le pari est relevé par le groupe, et de quelle façon ! Rares sont les albums de folk ou de viking metal qui me foutent de vraies grosses baffes. Celui-ci en est un. Loin d’être juste du folk metal, on a plutôt affaire à un album de metal progressif extrême qui sait utiliser à merveille les influences folk sans les rendre indigestes, qui emprunte aussi au black metal ou à l’ambient. Avec cet album, le sens du mot « épique » prend toute sa signification.
Dès les premières secondes, j’ai senti ce petit quelque chose dans les crépitements du feu qui introduisent « Jäästä syntynyt / Varjojen virta ».
Moonsorrow s’écarte des chemins tous tracés, évite de tomber dans le piège du folk metal fait et refait par des dizaines de groupes. C’était déjà le cas avec ses autres albums, mais ça je n’en savais rien, je ne connaissais pas du tout la formation à l’époque. Loin du folk metal sautillant et dansant à la
Korpiklaani, le groupe travaille sur l’ambiance et l’atmosphère, sur la construction de ses morceaux, impeccable. La progression semble aller de soi, que ce soit dans les passages ambiants ou sur ceux plus agressifs. Les riffs vous prennent aux tripes, ultra efficaces et collant parfaitement à ce que dégage l’album. Et puis putain, ce premier morceau, qui monte en puissance progressivement dans les dix premières minutes, le chant qui se fond entièrement aux autres instruments, la façon dont le groupe arrive à changer de rythme sans choquer ni lasser… Incroyable. Les trente minutes passent comme une lettre à la poste, le morceau s’achève sans qu’on s’en soit rendu compte. L’idée de mettre un passage entièrement ambiant en plein milieu, comme une transition, est sans doute une des clés de ce morceau, il permet à l’auditeur de s’évader un peu dans un monde plus calme avant le retour (remarquablement effectué) à une ambiance qui rappelle le début du morceau. Un des meilleurs morceaux que j’ai jamais entendu, tout simplement. Alternance entre calme et brutalité, empreint de mélancolie et peut-être même de poésie, une composition hors-norme, une construction maîtrisée à la perfection. Un morceau à vivre, qui se sublime d’écoute en écoute. Transcendant, tout simplement.
Le deuxième titre est légèrement moins bon, difficile d’enchaîner après une telle tuerie. Il reste cependant bien supérieur à ce que proposent la majorité des groupes dans le style. Peut-être plus folk que le premier, il commence un peu de la même façon, calme, avant d’évoluer vers quelque chose de plus violent et plus extrême que « Jäästä syntynyt / Varjojen virta ». Dire pourquoi il accroche moins est difficile, les riffs sont là, la voix colle encore une fois super bien à la musique… Mais les émotions ressenties ne sont pas les mêmes, je lui trouve moins de profondeur, les ruptures et changements de rythme sont peut-être plus identifiables… Moins long, il semble pourtant être moins efficace et moins intense. Rien de grave cependant, il regorge aussi de ses passages jouissifs. Sans doute le fait de le placer en seconde position joue-t-il sur l’appréciation qu’on a du morceau, aussi.
Même si j’ai pris une énorme baffe dès que je l’ai écouté, V: Hävitetty sait aussi résister aux années. Trois ans après sa sortie, je ne m’en suis pas lassé, je le trouve même encore meilleur. Clairement le meilleur album de 2007 pour moi. Il est toujours difficile de faire passer à travers des mots les émotions que l’on ressent en écoutant certaines choses, je risque donc d’être éternellement insatisfait de ce que je pourrais écrire sur cet album. Finalement, le meilleur conseil que je peux vous donner est de vous faire votre propre idée et de vous jeter sur cette merveille. C’était mon premier contact avec le groupe. Je ne m’en suis pas encore remis.
Lorsque je fis mon petit tour quotidien chez mon disquaire chinois, je fus très heureux de voir le petit dernier de nos finlandais! Je sortis donc mes petits Maos (c'est comme cela que j'appelle la monnaie chinoise, car tous les billets ont la tronche de Mao Tse Tong dessus) et je me mis, de ce pas, en route vers mon petit chez moi douillet. J’introduisis ensuite lentement la rondelle dans la fente de mon Apple (n’allez surtout pas penser que j’ai l’esprit mal tourné, non, non. Je n’ai pas du tout l’esprit dans le pantalon, qu’allez-vous imaginer ? Roooo). Et que vis-je, ou plutôt qu’entendis-je, 2 morceaux seulement !! Mon sang ne fit qu’un tour, et je m’exclamais aussitôt : ‘Oh le petit saligaud de vendeur à la sauvette ! Il a osé me refiler une copie d’un album, incomplète de surcroît ! Le scélérat !’ Bref je me précipitais sur mon smartphone et après quelques glissades et ‘pointades’ bien placées sur mon écran tactile, je pris mon temps pour passer un savon à cette espèce de… Enfin, je ne vais pas choquer les petits yeux sensibles qui se poseraient par hasard sur ces quelques lignes !
Et paf, je lui raccrochais au nez ! Bien fait pour ta ‘ure’ (là aussi, ne heurtons pas les âmes sensibles, je suis un bon diable ! Héhéhé)…
Ensuite, après quelques recherches sur internet, je pris conscience de l’énorme gaffe que je venais de faire : l’album comportait bien 2 titres seulement ! Bon sang de bonsoir de la tante en short à Denis (désolé pour les nommés Denis qui verront ce commentaire, et que leurs tantes acceptent les plus plates excuses de la part d’un bouffon gaffeur qui n’est qu’un joyeux turluron à ses heures). Mon pauvre petit vendeur, il était innocent, le pauvre garçon ! Je ne me le pardonnerai jamais, foi de Baphomet !
Pour me racheter, je lui ai quand même acheté 4 disques d’un coup, sans compter celui qui fut à l’origine cette affreeeeuuuuse calomnie !!!
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