Il y a des jours comme ça ou l'on a envie de réparer une injustice, celle du jour est de taille puisqu'il s'agit de l'absence de chronique dans ces colonnes pour le deuxième méfait des folichons japonais de chez
Sigh.
Inutile de passer par la case présentation et de toucher 20,000 boules, tout le monde connaît
Sigh.
Un petit résumé tout de même pour le lecteur aventureux qui lirait cette chronique sans rien savoir sur le génie de ces alchimistes du soleil levant :
Sigh, c'est comme un restaurant asiatique, ça sent bon, il y a une ambiance sympathique et tamisée mais quand on y regarde de plus près, ça court de partout, ça fume, ça hurle, certains plats sont clairement à déconseiller et il ne vaut mieux pas chercher le mec derrière le comptoir qui découpe le poisson et observe le client d'un œil torve...
Avec
Infidel Art,
Sigh livre sont deuxième album, et quel album cher(s) lecteur(s) !
Infidel Art, c'est une gigantesque porte d'entrée vers l'univers chatoyant et dégoulinant des nos Nippons préférés.
Porte d'entrée effectivement car ce disque à clairement son (énooorme) fessier entre deux chaises.
On y retrouve à la fois un black progressif foutrement inspiré à la
Scorn Defeat (premier essai du groupe) mais déjà ces architectures alambiquées, ces riffs heavy/trashy dansants et ces orchestrations que l'on retrouvera à partir de ce que j'appelle le trio gagnant, l'âge d'or du groupe, à savoir les trois prochains albums :
Hail Horror Hail, Scenario IV et
Imaginary Sonicscape déjà très bien chroniqués dans ces pages par ArchEvil (Un travail tout à fait remarquable que je salue bien bas au passage).
Infidel Art est donc certainement un album de choix pour découvrir
Sigh (si tant est que quelqu'un ait encore besoin de les découvrir).
Sigh c'est un sens de la théâtralité hors du commun, une palette de couleurs ultra-variées et aux saveurs toutes différentes.
On est emporté par les rythmes dansants et les riffs catchy du plus bel effet (Izuna), avant d'être écrasé par l'introduction pachydermique de
Desolation (morceau repris des premières démos du groupe) et tristement apaisé par la fin tout en mélancolie du morceau où Mirai, le chanteur et leader charismatique, nous apprend que quoi qu'il arrive, il n'a aucun regret.
On plane volontiers sur des passages ambiants presque floydiens (The Zombie Terror), et l'on se retrouve dans une intro en forme d'OST de RPG purement japonais (On pense aux premiers Final Fantasy) suivie de cuivres solennels et des flûtes charmeuses de serpents (The Last
Elegy).
Une furieuse envie d'en découdre s'empare de nous dans Suicidogenic qui nous envoie le passage le plus rapide du disque après une introduction timide au piano et l'on arrive alors sur
Beyond Centuries, à mon humble avis un des plus beaux morceaux des Nippons.
Un requiem de toute beauté avec orgue et piano enivrants et une fin teintée d'apocalypse mélodique.
Ça y est, on a passé cette monumentale porte d'entrée et le plus gros et encore devant nous.
Globalement, par rapport à la suite, les morceaux sont ici plus longs, les orchestrations moins présentes et les ambiances plus dramatiques (Même si
Sigh garde dans sa manche quelques perles de noirceur pour la suite : 12 Souls et Black
Curse par exemple).
On trouve également moins de ces fameux riffs heavy/trashy qui feront une grande part de la personnalité du groupe plus tard.
Infidel Art et à mon sens le joyau le plus méconnu de
Sigh, et il a ce mérite d'être unique dans la discographie du groupe. Le meilleur album de
Sigh, peut-être pas, mais un album unique à mi-chemin entre les débuts relativement terre à terre et la suite toujours plus disparate (dans le bon sens du terme) de ce (très) grand groupe.
A découvrir et redécouvrir.
Au plaisir de peut être te croiser sans savoir qui tu es :p
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