Étonnant deuxième album de ce groupe brésilien. Album dont naquit, en ce printemps 1996, sa réputation internationale.
Il faut reconnaître qu’ANGRA affirmait alors, par sa simple existence, ce que sous-entendait toute la scène
Metal d’Europe continentale, et qu’elle a consacré aujourd’hui, onze ans plus tard.
L’originalité d’ANGRA consiste, en effet, à nous offrir un Heavy
Metal dont la puissance est enhardie par de véritables compositions de musique classique. De fait, son leader, chanteur et compositeur principal,
Andre Matos, a pour métier, "dans le civil", chef d’orchestre. Rien de moins ! Aussi, sa musique classique n’est-elle pas des plus "douces" ou "relaxantes".
Le caractère magnifiquement métissé de cette musique se précise encore à travers les textes, poèmes de courage et de résurrection à l’adresse de l’Occident, en provenance du Brésil.
ANGRA chante la gloire, l’esprit de découverte, l’âme splendide des « conquistadores » portugais, et plus généralement européens, qui partaient à la découverte du Nouveau Monde, abandonnant les sclérosés. Il va de soi qu’ANGRA n’ignore pas les guerres atroces que ces aventures engendrèrent par leur nature même d’étrangère. Mais il n’hésite pas à faire rimer "honour" et "horror" : l’honneur et l’horreur. La conclusion qu’ANGRA en tire est éloquente : "Guilt and shame, it’s all so insane /
Pagan gods die with no defence" : Honte et culpabilité sont si niaises (absurdes) /Les dieux païens (des Indiens) moururent sans noblesse.
Toutefois, ANGRA possède aussi du sang indien. Il chante donc en parallèle une certaine sagesse, un certain art de vivre indien.
C’est donc bien une nouvelle "race" issue des deux mondes, symbiose des deux sangs, qu’exalte ANGRA.
L’ensemble de cet album respire alors l’union généreuse, le nouveau départ, l’aventure humaine.
La musique s’en ressent : un Heavy
Metal très mélodique, très recherché, des rythmiques complexes, des double solos de guitares, une basse omnisciente, très présente, variée, et une batterie, instrument à part entière, quoique moins riche que les autres.
Mais l’originalité, bien entendu, tient en ce que des compositions de musique classique, souvent très romantiques, plus précisément typées XIXème siècle, et composées par
Andre Matos, se mêlent au jeu des instruments électriques. Ces instruments classiques jouent certaines fois seuls, constituent des solos de cordes énergiques (violons, contrebasses, etc.) et de cuivres profonds (trompettes, etc.), sans oublier les tambours monstrueux jouant à dessein de la confusion avec la double pédale électrique de la batterie. Et l’évocation de ces flûtes brésiliennes suaves... Mais ne sont-ce pas ces instruments classiques qui jouent des mélodies metal?
Dès lors, comment résister à l’aventure inouïe, exaltante d’ANGRA ? Cela nous change en effet de ces beaufs de NOIR DÉSIR et de leur "Tostaky" ridicule. Ou des poses tiers-mondistes et autres mièvreries de SEPULTURA.
Pourtant, seulement 16 /20, car cet album me semble encore trop rhétorique. Entendons-nous : ANGRA, peut-être asphyxié par son ambition (l’oxygène devient rare, en hauteur), a souvent du mal à unir un coté primesautier, très naïf, très pur, à la complexité technique que nécessitent ses compositions.
Cet art se bonifiera avec l’âge, la maturité, semblable en cela au bon vin.
Dès lors, pourquoi n’avoir pas chroniqué un album plus récent ? Et bien, je ne les connais pas, car
Andre Matos a quitté le groupe en 1999, après un troisième album (le nommé "
Fireworks"). Certes, Rafaël
Bittencourt signe certains très beaux morceaux de "
Holy Land".
Mais l’âme d’ANGRA est
Andre Matos. À la suite de son départ, ANGRA est un nouveau groupe de même nom. La nouvelle confrérie d’
Andre Matos, SHAMAN, demeure donc le seul héritier légitime de "
Holy Land".
En conclusion, cet album serait, par sa qualité et sa richesse d’inspiration, le joyau de nombre d’autres groupes (99% ?).
Pour ce qui est de l'ame d'Angra... je dirait que c'est les envie du groupe entier Andre matos n'est pas l'ame de Angra. Car sinon shaman serait un copier coller ce que je ne trouve pas, est Angra au contraire serait bien different la encor je trouve que mis a part aurora consugens qui commence a ce demarqué.
Superbe album, mélangeant heavy métal, musique symphonique et folklore sud-américain.
16/20
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