Helloween (EP)

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18/20
Nom du groupe Helloween
Nom de l'album Helloween (EP)
Type EP
Date de parution Mars 1985
Enregistré à Music Lab Berlin
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album186

Tracklist

Re-Issue in 1996 by Victor Entertainment.
1.
 Starlight
 05:18
2.
 Murderer
 04:26
3.
 Warrior
 04:01
4.
 Victim of Fate
 06:38
5.
 Cry for Freedom
 06:03

Durée totale : 26:26

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Helloween


Chronique @ Eternalis

14 Fevrier 2009
Culte ! Inestimable ! Unique ! Indispensable ! Déclencheur ! Novateur ! Ai-je besoin d’en dire davantage ?
Ce n’est pas une chose facile que de se pencher sur un disque qui aura changé à jamais la face d’un style que l’on idolâtre depuis notre plus grande jeunesse, et ça l’est encore moins que de le juger.
Car comment être objectif lorsque l’on connait l’impact de cette simple démo sur le monde du heavy metal, qui allait complètement se radicaliser ici et acquérir une agressivité, une technique et une noirceur bien loin des Iron Maiden et Judas Priest originaux.

Une époque bénie ! Iron Maiden était alors en pleine tournée de son phénoménale et ambitieux World Slavery Tour suite à la sortie du légendaire Powerslave, Metallica commençait à envahir le monde grâce à Ride the Lightning, Judas Priest souffrait d’une légère baisse de régime avec Defenders of the Faith tandis que Megadeth préparait dans l’ombre son invasion planétaire.
Personne ne s’attendait donc à voir débarquer une bande d’allemands en grande majorité inspiré par Maiden révolutionner leur musique favorite, et pourtant, l’impact de ce cinq titres sur l’ensemble des nouveaux groupes de Power metal est parfaitement perceptible et se ramasse à la pelle (Stormwarrior, Hammerfall…), comme une légende qui aurait marqué de son empreinte à jamais un univers culturel !

Pourtant, les prémices de ce qui allait devenir considérable ne furent pas simples et semées d’embûches. Baptisé initialement Iron First et encore sous le joug de Piet Sielk à la guitare, le groupe n’attire aucune convoitise ni envie. Leur style est alors trop agressif, trop rapide (Judas Priest était du mid-tempo en comparaison !) et la connotation encore trop novatrice était rejetée en bloc en ce début des années folles du metal.
Piet (qui fondera Iron Savior longtemps après !) dépité, quitte le groupe afin de se consacrer à une vision plus administrative de la musique et laisse seul un Kai Hansen qui décide seul de continuer l’aventure, avec déjà Markus Großkopf comme fidèle lieutenant au poste de bassiste.
Puis le pavé dans la mare, les cinq morceaux tous aussi géniaux qui vont dévoiler une nouvelle facette du metal, la demo Helloween ! Si beaucoup pense que les deux Keeper of the Seven Keys sont à l’origine du plus grand chambardement du metal mélodique (notamment grâce à l’arrivée de Michael Kiske), je citerais plus volontiers ce premier essai, n’ayant strictement pas pris une ride.

Les quelques minutes d’introduction du fantastique "Starlight" résonnent dans nos têtes, un homme qui se réveille par les sons étranges de chants de Halloween… puis ce hurlement, ce cri suraigu jouissif mais terrorisant replacé dans son contexte. Une batterie blastant comme les maîtres n’avaient encore jamais osé le faire, des riffs brutaux et directs et surtout ce Kai Hansen au chant, tel une bête sauvage éructant. La sauvagerie s’emparant de nous lors de l’écoute passionnée de ce morceau est égale au bonheur d’entendre quelque chose de grand, d’irrésistiblement unique.
Cependant, dans cette incroyable violence anachronique, l’on dénote des riffs d’une indispensable mélodie, des solos d’une virtuosité effarante, presque insolents et symbolique d’une adolescence rebelle et révolutionnaire. Le riff d’entrée de "Murderer", ultra rapide rapidement suivi par un déchaînement de caisse claire est à lui-seul synonyme d’une puissance recherchée, d’une rapidité se faisant démence et d’une agressivité devenant malsaine. Et toujours ses solos déchirants d’intensité et de fluidité, dont la production grésillante ne fait qu’assombrir encore plus profondément tout en accentuant la tonalité dérangeante du chant de Kai (les nombreux rires diaboliques sont là pour le prouver !).

Mais évoquer Helloween sans parler de "Victim of Fate" relèverait de l’hérésie la plus pure !
Nous tenons avec ces sept minutes l’essence la plus pure de Power metal germanique, dans toute sa grandeur, sa virtuosité, sa démesure et sa puissance.
Une intro en twin guitars absolument superbe créant un entrelacement de riffs, un tempo très élevé, une partie vocale parfaite de bout en bout, une atmosphère malsaine planant sur le titre, un refrain rageur et belliqueux digne de vous arracher la tête et surtout ces riffs aussi démentiellement rapides qu’agressifs, tournoyant dans l’infini. Et ce break… ou le plus grand break composé de tous les temps !
L’ambiance se fait suffocante et pesante, Kai susurre à nos oreilles avec une voix diabolique et folle (ce rire que Kiske massacrera par la suite !) pour trouver une apogée dans le hurlement final, aussi glaçant et terrifiant que beau et hypnotique. Mais le génie de ce titre n’a pas encore joué toutes ses cartes, en démontre le génial contretemps suivant pour nous asséner une partie en tapping absolument… je n’ai plus les mots !

"Cry for Freedom", que l’on pense alors être la seule accalmie de cette petite demi-heure, débutant en acoustique (avec ce son grésillant si antique !) pour rapidement prendre de la hauteur par une splendide montée en puissance (une petite dizaine de descentes de toms toutes aussi originales les unes que les autres) qui propulsera le morceau le plus guerrier de ce EP (qu’Hammerfall plagiera par la suite !), notamment en raison des chœurs.

Que dire de plus. C’est une page d’histoire qu’écrivait Kai Hansen avec toute l’innocence et la jeunesse nécessaire pour posséder tant de fougue, une page malheureusement trop souvent oubliée au profit de ce fameux gardien des sept clés qui ne fera que suivre la voie royale tracée par ce EP de Walls of Jericho. Une voie royale que jamais personne n’oubliera, jamais…

15 Commentaires

17 J'aime

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metalmat66 - 26 Octobre 2012: Il est effectivement terrible cet EP. Et je viens de le choper sur e-bay en vinyle :)
samolice - 25 Août 2015: Merci pour la chro. Ce qui m'a frappé en réécoutant récemment le skeud, c'est de constater que la prod' est, à mon sens, bien meilleure que sur "Walls of Jericho". Pour le reste, juste une pure tuerie cet EP. Mais je ne vous apprends rien en écrivant cela :-)
LeMoustre - 16 Juillet 2018:

Disque intemporel et ô combien jouissif, toutes les compositions tuent et il est singulier de voir aujourd'hui comment le groupe est perçu, alors qu'à cette époque c'était un des groupes les plus agressifs de la scène allemande, avec une pêche d'enfer et un sacré sens de la mélodie.

La production crue mais précise avec notamment un grain de guitares jouissif et l'attaque dans les riffs parfaitement mise en valeur sert ce mini-album. Encore aujourd'hui, ce disque sert de référence et le génie précoce du groupe, dès 1985, accompagne chaque seconde du micro-sillon. 

Merci pour cette chronique.

 

judasblade - 07 Juin 2021:

Un pote me l'avez fait écouté à sa sortie (et ce n'était pas facile de se le procurer).

LA CLAQUE. Tous les qualificatifs de la chronique et des commentaires précédents sont justifiés. Je ne sais pas départager les 3 LP suivants et ce mini-LP en terme de qualités et de plaisir d'écoute. Dans le contexte de l'époque c'était fabuleux. Ah cette intro du petit déjeuner !

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