Liste des groupes Power Mélodique Helloween 7 Sinners

Après un très bon mais sous-estimé 'Gambling with the Devil', qui laissait déjà présager un durcissement de sa musique, Helloween confirme donc cette tendance avec ce nouvel opus sombrement intitulé '7 Sinners'. Si le style dans lequel évolue le quintet reste malgré tout reconnaissable, il est aisé de percevoir des sonorités beaucoup plus lourdes et oppressantes, à la fois très proches et très éloignées d'un 'The Dark Ride'.

Le groupe semble retrouver une nouvelle jeunesse et un regain d'énergie. Les rythmiques galopantes de Dani Löble, le jeu de basse de Grosskopf naviguant entre simplicité et complexité, les riffs et soli virtuoses de Michael Weikath et Sascha Gerstner en sont les exemples parfaits. Mais, ce qui saute aux oreilles dès les premières minutes, c'est sans nul doute la voix d'Andi Deris. Jamais celle-ci n'avait paru aussi heavy qu'aujourd'hui. Même des titres tels que "Kill It" paraissent moins directs face à ceux figurant sur '7 Sinners'.

Dès le premier titre, "Where The Sinners Go", le ton de l'album est donné. Ici, point de superflu, le groupe ayant privilégié l'essentiel à d'inutiles longueurs. D'inhabituelles structures ou mélodies font leur apparition. Le caractère hymnesque de ce titre indique son potentiel scénique. Helloween privilégie donc la vitesse et un côté martial très prononcé sur la plupart des titres de cet album, comme peuvent en témoigner "Are You Metal ?", "Long Live The King" ou "Raise The Noise".

D'autres titres sont parfois plus calmes et un tantinet ennuyeux, voire complètement dispensables, tels que "The Smile On The Sun" ou "Not Yet Again", que nous pouvons considérer comme deux gros ratés. Un point faible qui entache quelque peu l'ensemble de l'album.

Cependant, le groupe se reprend et réalise un quasi sans fautes avec des fables épiques ("Far In The Future"), destinées à devenir des classiques, aux côtés des "Halloween", "Keeper Of The Seven Keys" ou "The Dark Ride", des compositions plus rock'n'roll ("You Stupid Mankind", "The Sage, The Fool, The Sinner") ou des coups de poing dans la figure grâce à des mélodies imparables ("My Sacrifice", "Who Is Mr. Madman ?", "World Of Fantasy", "If A Mountain Could Talk"), dont les refrains pourront être repris en choeur avec les fans.

Suite aux écoutes successives de ce très bel album, une impression de renouveau se dégage et s'installe durablement, malgré quelques fautes de goût. En effet, Helloween a souhaité aller encore plus loin (trop ?) dans la composition et s'éloigner prudemment (peut-être pas assez ?) des sentiers qu'il a battus tout au long de ces trois dernières décennies. Le « happy metal » s'est progressivement métamorphosé en un style plus travaillé et plus mature, de telle sorte que nous pouvons désormais qualifier la musique du groupe d'« adult happy metal ». Ce renouvellement est une bouffée d'air pur qui permet à nos cinq musiciens d'atteindre un pallier supplémentaire dans sa légendaire carrière. La qualité est devenue pour eux une véritable marque de fabrique, tout comme la précision d'une montre suisse dont ils font preuve dans leur jeu. '7 Sinners', de par ses grandes qualités intrinsèques, est digne d'entrer dans le panthéon des meilleurs albums de metal européen, ni plus ni moins ! Bien sûr, l'innovation présente ici peut en dérouter certains et cette évolution naturelle peut rebuter les nostalgiques de la période Kiske. Pourtant, prendre un peu de recul et analyser avec son coeur la musique de Helloween est une alternative à son boycott. Espérons juste que l'album séduira la plupart des membres de la communauté metal ce qui, à mon humble avis, serait juste et mérité.

En fin de compte, nous avons là le meilleur témoignage d'un groupe qui souhaite à la fois vivre avec son temps tout en gardant son empreinte musicale intacte et montrer que le Power metal à l'allemande n'est pas près d'être en voie d'extinction.

"Des bonbons ou un sort ?"

La fête d'Halloween était déjà de retour chez nous, en ce 31 octobre, et même si c'est assez sympathique de voir ces jeunes âmes innocentes déguisées en monstres vaguement effrayants pour nous soutirer des bonbons, il est bien difficile, l'âge venant, de ne pas avoir un certain regard dépité sur cette fête abominablement mercantile (du moins, dans sa forme actuelle, on s'entend)... D'autant que la morosité automnale habituelle n'aide pas à positiver.

Pourtant, c'est presque devenu un rituel : tous les 2 ou 3 ans, un événement vient illuminer Halloween, comme si on offrait une fois encore des bonbons aux grands gamins que nous sommes encore : la sortie d'un nouvel opus d'Helloween. Et cette année 2010 ne déroge donc pas à la règle : 3 ans après un Gambling with the Devil de bon augure, la bande des citrouilles allemandes revient avec un 7 Sinners à la pochette menaçante (et relativement moche) qui nous promet du lourd.
Et pour ça, on peut dire qu'ils tiennent leur promesse, les bougres.

Dès Where the Sinners Go, on est saisi par la puissance du riff et de la voix, métallique, rude, comme à l'époque The Dark Ride, d'Andi Deris. Une voix qu'on soupçonnerait même parfois d'être aidée par la magie du studio, tant la puissance en est étonnante. Un doute vite balayé par les premières montées dans les aigus, clairement pas retouchées car assez moyennes (sans être catastrophiques).
6 minutes 30, et deux morceaux ont déjà filé à toute vitesse. On reste sidéré, car cela fait bien longtemps qu'Helloween ne nous avait pas habitués à une telle efficacité pure. Si Where the Sinners Go reste majoritairement mid tempo (mais un mid tempo ravageur), Are You Metal tape déjà très fort, avec une batterie mitraillette impressionnante. Alors oui, on pourra reprocher le côté simpl(ist)e du single, mais personnellement, ça m'a fait plaisir.
Et les mauvaises langues ne pourront que se taire à l'arrivée du troisième titre : Who is Mister Madman. J'arrêterai le titre à titre après avoir parlé de cette véritable tuerie up-tempo.

Car depuis bien 10 ans (minimum), voire jamais, Helloween n'avait été aussi pêchu. Une intro "spoken word" du plus bel effet dont le sample nous rappelle au (très) bon souvenir de Perfect Gentleman de Master of the Rings (le meilleur opus sous Andi Deris... coïncidence?). Mais on est loin d'un gentleman ici, avec ce personnage de Mr Madman qui, visiblement, n'a pas l'air d'un drôle. Encore une fois, la batterie nous martèle l'esprit sur le refrain, incroyablement rapide.

Et marteler, c'est visiblement le job annoncé de cet opus, comme si Helloween avait volontairement levé le pied sur Unarmed, fait une pause détente, avant de sortir les mitraillettes. Et ça mitraille sec, Long Live the King, hommage à Ronnie James Dio (aux ponts en "ohohhhooohooohooo" très maidenesques), The Sage the Fool the Sinner, plus classique, et le très syncopé et au riff épais You Stupid Mankind peuvent en témoigner. Seule accalmie : The Smile of the Sun, anecdotique et carrément moyenne quand on la compare aux If I Could Fly et A Tale That Wasn't Right, perles dans le style ballades.

Non, décidément, c'est dans la violence que les vieux de la vieille du Power metal allemand se retrouvent le mieux sur 7 Sinners. Même If a Mountain Could Talk, plus métaphorique et poétique, se retrouve assailli de soli et de riffs up tempo, à un point qu'on se dit parfois : "bon sang, mais où est le Helloween subtil que l'on connaissait auparavant ?".
Il est là, quelque part entre le solo de flûte de Raise the Noise, les structures alambiquées (mais pas trop, faudrait pas que l'auditeur se creuse trop les méninges) de Far in the Future, et le refrain en harmonies vocales de World of Fantasy.
Il est là, le Helloween subtil, mais il est attaché à une chaise et se fait sévèrement dégommer à coups de riffs et soli (très réussis) et se fait martyriser les tympans par un Andi Deris en grande forme (pour le pire ou le meilleur, selon le point de vue que l'on a sur la voix de l'homme, car rarement sa voix aura été aussi affirmée).
Il est là, le Helloween subtil... mais il passe un sale quart d'heure.
Nous aussi... mais personnellement, mon côté maso me fait beaucoup aimer ça.

En début d'année sortait Unarmed. Quand j'ai vu le tracklist, je me disais tout de suite que j'allais être déçu. Moi, ce que je voulais entendre, c'était des morceaux tout frais. Et effectivement, cette compile n'a pas fait mouche... Pas du tout. Et en fin d'année, Helloween se sont décidés à tout de même rattraper cette erreur passagère, en sortant 7 Sinners ! Gambling with the Devil était un passage un peu trop happy à mon goût, bien que des morceaux soient quand même très réussis. A première intuition, je m'attendais donc à un album aux ambiances, atmosphères et solos comme Keeper of the Seven Keys - the Legacy. Mais dès que j'ai appris que cet album était si sombrement baptisé, j'ai tout de suite compris que nous aurions affaire avec une nouvelle édition dans la lignée de The Dark Ride. La pochette est également attirante. De bonnes couleurs, le logo aussi sombre que jamais... Cela est déjà un bon point.

Le fait que le nom de cet album soit 7 Sinners, et pas 5 Sinners, si vous voyez ce que je veux dire, a lancé certaines rumeurs... La plus répandue étant le retour de deux anciens membres ayant déjà fait partie du groupe ; Notamment Michael Kiske et Kai Hansen, Helloween ayant décidé de ne les révéler qu'à la sortie de l'album. Mais ces espoirs n'ont pas été réalisés. Ces deux pêcheurs supplémentaires ne sont autres que des personnages de fiction typiquement Helloweeniens. Alors, est ce que ces fausses rumeurs perturberont quelque chose dans ce nouvel album ? Aurons-nous droit à du pur Helloween ? Comme l'on aime tant ? C'est ce que nous allons voir...

Dès "Where The Sinners Go" débuté, nous sommes directement prévenus. Nous aurons droit à un pur morceau de machiavélisme. Cependant, je trouve que le passage du couplet au pré-refrain est un peu trop fluide, cela passe trop vite d'une chose à l'autre. Un peu décevant. En plus, la chanson paraît bien courte. Je reste un peu sur ma faim, à l'issue de ce premier morceau. "Are You Metal ?" a exactement la même durée que son prédécesseur, mais il est plus énergique, avec un meilleur refrain, mais est un titre légèrement ridicule, à mon goût. Mais cela n'est pas bien grave.

"Raise The Noise" s'inscrit, quant à lui, comme l'un des meilleurs morceaux de l'album. Très percutant, dès le début, refrain très agresseur, un Andi Deris au meilleur de sa forme, et une chose inédite de la part de ce groupe : Un solo ! Un solo, oui, mais pas un simple solo de guitare, mais un solo, tenez vous bien, de flute ! Headbangs garantis, si vous aimez ce genre de metal ! Morceau à écouter et réécouter sans modération ! Il y a un autre morceau de ce genre. Je vous donne un petit indice : refrain très périlleux pour les cordes vocales, si vous êtes chanteur... Alors, vous avez trouvé ? Exactement, c'est "You Stupid Mankind" ! Dès le premier riff, on sait que ce morceau est très persévérant. Tout particulièrement dans ce fameux refrain, avec un riff simplement extraordinairement dansant, et un Andi Deris ayant la voix qui vous arrache les tympans ! On s'en prend plein la face, c'est le moins qu'on puisse dire...

Il y a hélas quelques morceaux regrettables, c'est-à-dire les deux apathiques "If A Mountain Could Talk" et "The Sage, The Fool, The Sinner", particulièrement le deuxième cité, notamment le refrain, simplement ennuyeux, auquel on sent très clairement que les Allemands ne se sont vraiment pas faits de migraines, et se la jouent totalement simplistes. Quant au premier morceau, pas qu'il soit mauvais, mais il sent le produit un peu trop happy. Pourtant, il y a un très bon riff de départ, avec une guitare très présente. Mais le reste, particulièrement le chant, est un peu décevant. A écouter, mais avec modération.

Vous constaterez, qui plus est, la présence d'un interlude, servant d'avant-dernier morceau, "Not Yet Today". A la première écoute, je n'ai pas été du tout convaincu. Mais au fil du temps, remarquant que le chant s'avère très sombre, accompagné de sons très bizarres en font vraiment un bon morceau, comme l'on voulait, également ce qu'il manquait dans Gambling with the Devil. Le seul petit reproche que l'on puisse trouver, c'est que cet interlude aurait mieux eu sa place en guise d'introduction.

7 Sinners rattrapera la déception totale qu'a été ce fameux Gambling with the Devil, 3 ans plus tôt. Les morceaux à conseiller sont "Who's Mr. Madman ?", "Raise The Noise", et notamment, bien entendu, "My Sacrifice", qui avait la lourde responsabilité de faire ressortir le côté épique de cet album, et "You Stupid Mankind", qui aura quant à lui prouvé que Helloween n'a strictement rien perdu de tout son potentiel. Donc, si vous avez apprécié ce bon vieux The Dark Ride, jetez-vous sur cet album ! La scène leur appartient...

Après un excellent "Gambling with the Devil" et une tournée triomphale en compagnie de Gamma Ray, Helloween renoue avec ses racines avec ce dernier opus "7 Sinners". Effectivement, "7 Sinners" reprend les bases du Power Metal qu'Helloween avait fondées en 1986-1988 avec "Keeper of the 7 Keys part 1 & 2". Avec des solos d'autant plus rapides que mélodiques, "7 Sinners" est un véritable triomphe.

Avec un album plus hard que les précédents, mais heureusement bien loin de "The Dark Ride", les citrouilles n'hésitent pas à balancer un solo mélodique juste après un solo speed ou encore de la flûte de pan en plein milieu d'une musique. On retrouve notre cher Andi, mais cette fois-ci avec une voix encore plus heavy que sur les précédents albums. Nous retrouvons encore une fois un très bon Michael Weikath et Sascha Gerstner à la guitare, notamment sur le hit "Who's Mr. Madman ?" (chapeau Sascha); un Dani Löble toujours plus rapide chaque année avec des passages toujours aussi monstrueux à la batterie; un Markus Grosskopf toujours avec autant de punch dans des passages à la basse de plus en plus rapides et magnifiques.

Encore une fois, le groupe va vraiment chercher loin dans ses inspirations avec des hits toujours aussi fun, comme "Raise the Noise" qui parlerait, d'après Michael, d'habitants d'une planète lointaine vivant avec la musique; ou d'autant plus touchants avec Andi qui nous a composé "Far in the Future" et qui parlerait d'un de ses amis qui serait dans un profond coma. Et Markus, bien sûr, avec "If a Mountain Could Talk", un hit qui vaut vraiment la peine d'être écouté avec des duos et un solo très très mélodique à en donner des frissons ; la chanson parle d'écologie et est un message de défense de la nature.
Toutefois, on aurait pu se passer de quelques musiques comme "Not Yet Today" ou encore "Long Live the King". "The Smile of the Sun" est un hit très romantique qui est destiné bien sûr aux amoureux, mais aussi aux amoureux de la guitare. En outre, on y trouve des solos speed, des solos mélodiques, une véritable recherche musicale, un chanteur qui nous prouve qu'il ne sait pas que chanter du hard rock et un batteur et un bassiste très réquisitionnés. "7 Sinners" est un album tout simplement magnifique !! Le groupe se lancera donc dans une tournée internationale avec Stratovarius, le grand groupe de Power Metal finlandais.