Straight Out of Hell

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
17/20
Nom du groupe Helloween
Nom de l'album Straight Out of Hell
Type Album
Date de parution 22 Janvier 2013
Enregistré à Mi Sueno Studios
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album340

Tracklist

1. Nabataea 07:03
2. World of War 04:58
3. Live Now ! 03:12
4. Far from the Stars 04:44
5. Burning Sun 05:35
6. Waiting for the Thunder 03:55
7. Hold Me in Your Arms 05:12
8. Wanna Be God 02:02
9. Straight out of Hell 04:35
10. Asshole 04:11
11. Years 04:24
12. Make Fire Catch the Fly 04:25
13. Church Breaks Down 06:10
Bonustracks (Limited Edition)
14. Another Shot of Life 05:13
15. Burning Sun (Hammond Version) 05:34
Bonustracks (Japanese Edition)
14. No Eternity
15. Burning Sun (Hammond Version)
Total playing time 1:00:26

Acheter cet album

 $26.20  33,12 €  28,97 €  £39.63  $30.34  32,26 €  11,47 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Helloween


Chronique @ Eternalis

13 Janvier 2013

Ouvert sur l’avenir mais toujours avec un œil sur le passé [...] Un simple « merci » ne sera pas de trop ...

Inébranlable et indétrônable. Même lorsqu’ils furent dans les profondeurs les plus pourrissantes et atrophiées du trou créatif, quand ils étaient dans les affres de la médiocrité et au moment où plus rien ne semblait pouvoir éviter une inéluctable chute vers l’oubli collectif. Même à cet instant, ils y ont cru, sans jamais renoncer, en regardant toujours loin devant, fort et fier comme un roc, l’oiseau Helloween a continué, envers et contre tout, d’avancer. Les citrouilles n’ont jamais renoncé.

Quinze albums plus tard, ils apparaissent même au firmament d’une carrière exemplaire et marquée par le courage et une passion sans commune mesure. Clairement pas parfaite, la discographie d’Helloween, emmenée par les vétérans Michael Weikath et Markus Grosskopf, n’a jamais vécu de véritables creux temporels, jamais trois ans ne passant sans une nouvelle livraison du groupe (que ce soit un album studio, de reprises, un live, un best of…) et on peut aujourd’hui clairement dire, depuis "Rabbit Don’t Come Easy", que la personnalité si typique d’Andy Deris derrière le micro s’est désormais complètement ancrée dans le paysage des citrouilles, la nostalgie de Michael Kiske ayant enfin disparu. De plus, avec un line up stable depuis cette période (avec le taulier Dani Löble derrière la batterie et le transfuge de Freedom Call Sascha Gerstner en tant que virtuose à la guitare), Helloween est revenu en force avec le troisième volet des "Keeper of the Seven Keys" et il y a trois ans avec leur opus le plus abouti depuis vingt ans, à savoir un "7 Sinners" ayant pourtant fortement divisé les fans. Sombre et agressif (les photos du livret montrant les membres du groupe reprenant les gimmicks des tueurs en série les plus réputés du cinéma), l’album osait réellement et cassait l’image happy metal des Allemands.

Car il s’agit bien là d’une des recettes de la longévité du quintette, à savoir toujours cette faculté de vivre avec son temps, de ne pas rejeter la modernité et de toujours s’armer d’une production en béton armé propre et coller un coup de pied au cul des trois-quarts de la scène Power moderne (merci Charlie Bauerfeind !). "Gambling with the Devil" avait déjà fait un premier pas vers plus de puissance, voire de violence (il suffit de se manger "Kill It" dans les dents ou de tester ses cervicales sur le surpuissant "Paint a New World") avant que "7 Sinners" ne mette les petits plats dans les grands.
Tout en revenant à un enrobage clairement moins sombre, "Straight Out of Hell" (littéralement "Tout droit sorti de l’Enfer") donne d’emblée le ton, son artwork dévoilant des citrouilles chimiquement modifiées, un drapeau de révolte et un panel d’armes de destruction qui ne laisse que peu de chance à un contenu sans puissance.
Pourtant, on ne manquera pas d’avoir des morceaux très convenus et « happy » tels que le sympathique "Live Now !" (qui ne manquera pas de rappeler "Open your Life") ou "Burning Sun", ne formant pourtant pas la matière première du disque.

"Nabataea" ouvre d’ailleurs le disque dans une speederie comme Helloween nous l'a habitué depuis quelques années, Dani étant toujours un torpilleur hors pair, suivi de près par un Andy Deris encore une fois très en voix. On remarque immédiatement que la production est un peu plus claire que sur l’album précédent et que la caisse claire se veut moins percutante, plus ronde et clean, atténuant de ce fait un peu l’agressivité du rendu. Mais cela n’entache en aucun cas la puissance de la composition, aux riffs acérés et aux accélérations radicales (Sascha est un véritable génie) débouchant sur un refrain angélique où le blondinet se permet encore de nous faire profiter de vocalises assez hallucinantes pour son âge. Évidemment, comme le groupe nous l’a aussi habitué depuis quelques années, le titre est en lui-même très orchestré, ponctué de nombreuses interventions de claviers qui enrichissent considérablement le spectre sonore, notamment sur le premier break ou encore après le premier solo, où les riffs se font de plus en plus rapides avant une nouvelle accélération qui risque de tout détruire en concert (et ce final où Dani blaste sa caisse claire comme il pouvait le faire dans "Are You Metal ?").
Les choses se font encore plus radicales avec l’expéditif "World of War", très mélodique dans son introduction, mais se faisant plus haché et brut de décoffrage après trente secondes. Le ton se fait sombre, Andy crépusculaire et les claviers sentencieux et presque gothiques. Comme toujours, le refrain arrive comme un point d’orgue, un point d’ancrage qui permet à la composition de trouver son for intérieur et de respirer, tout en formant un repaire imparable dans l’esprit de l’auditeur. Composition géniale autant dans son rendu que dans la prise de risques de son approche des plus sombres pour Weiki, "World of War" est ce genre de titre que l’on aimerait entendre de la nouvelle génération tant elle est la parfaite fusion de tradition et de modernité, d’un groupe ancestral qui, sans jamais renier ses racines, peut faire chavirer les auditeurs plus novices du metal mélodique ou les amateurs de musique plus dure.

Du même calibre, l’énorme titre éponyme se forme sous le même angle. Une première mélodie, presque niaise, avant un riff énormissime qui détruit tout sur son passage, avec un couple basse/batterie à couper le souffle. Et encore une fois, un refrain impossible de se départir une fois qu’il est entré dans la caboche, pas loin d’être parmi les meilleurs depuis pas mal d’albums (écrit par Markus, toujours très appliqué à cet exercice) et, là encore, une paire de soli à tomber avant qu’un break pur et sublime ne nous réapprenne les codes du genre. "Asshole !" poursuit avec un refrain une fois de plus sous forme de tuerie, mais un couplet étrangement creux, peinant sincèrement à s’extirper d’une mélodie vocale trop convenue et d’un riff faiblard (fait rare quand le morceau est écrit par Sascha). Il suffit pourtant d’entendre la voix de Deris s’envoler sur le refrain pour en faire un instant que l’on voudra réécouter encore et encore…
Oui, il ne faut pas se leurrer, "Straight Out of Hell" possède les tares similaires à la plupart des livraisons d’Helloween depuis l’arrivée d’Andy Deris, à savoir son lot de tueries absolues mais encore trop souvent des titres de remplissage qui ne font que remplir l’album pour cinquante minutes (écueil qu’évitait d’ailleurs intelligemment "7 Sinners"). C’est notamment le cas d’un "Years" anecdotique ou de la ballade "Hold Me in your Arms" bien loin du sublime "Light the Universe". En revanche, la surprise du tribal "Wanna Be God" est réelle ; deux minutes où Andy est la seule pulsation du morceau, ponctué par des percussions grandioses et frappées avec rage (on pense assez facilement au "We Will Rock You" de Queen) avant un ultime riff tout en distorsion. Idem concernant le magnifique "Waiting for the Thunder" qui, à la manière d’un "As Long I Fall" ou d’un "If I Could Fly", se veut très mélodique et mélancolique, livrant une merveille de refrain posée sur une ligne de piano simple mais furieusement émotionnelle. Deris, compositeur du morceau, y chante avec ses tripes et noue les autres.

Vous l’aurez compris, on trouve dans ce "Straight Out of Hell" ce qui fait depuis trois décennies un excellent opus d’Helloween, avec ses qualités et ses défauts, tout en retraçant plusieurs époques. Pas forcément parfait, mais très bon dans ce qu’on attend d’eux, ce quinzième album est un nouveau témoignage de la fidélité du combo pour ses racines, ses fans mais aussi son amour pour la musique et cette expérimentation constante qu’ils tentent d’apporter pour ne jamais complètement se répéter et apporter de nouvelles sensations aux fans. Ouvert sur l’avenir mais toujours avec un œil sur le passé, voilà une belle prouesse d’un groupe qui, plus que jamais, fait rêver trois générations de fans partout dans le monde. Un simple « merci » ne sera pas de trop pour les remercier d’être toujours présents, là où certains ont depuis fort longtemps déposé les armes…

71 Commentaires

50 J'aime

Partager

TheLastWarrior34 - 19 Fevrier 2013: La version piano de " burning sun " est vraiment sympa et " another shot of life " est très rythmé ( du grand Markus ^^ ). Aucun regret d'avoir payer 2euro de plus pour ces 2 bonus =)
swit35 - 03 Mars 2013: J'ai pris cet album suite à la lecture de la chro... Je n'avais pas acheté un album d'Helloween depuis Keepers part 2... et je suis un fan de la première heure du groupe... ceci devant expliquer cela ! Je suis un poil déçu même s'il y a vraiment de bons moments sur ce disque... j'ai toujours eu du mal avec le synthé sauf sur Walls où je le trouve très bien placé... là on a affaire a des nappes inutiles qui prennent la tête... En parlant de synthé, le groupe a fait un hommage a John Lord sur le bonus... que je n'ai pas pu goutter car il ne figure pas sur la version que j'ai prise... ca me fait rager !
Hepha38 - 11 Juillet 2013: Pour ce qui est des bonus, celui de l'édition européenne, "Another Shot of Life" est très bof à mon goût, il ne vaut pas le bonus de l'édition japonaise: "No Eternity". Pour tout vous dire, pour moi c'est carrément le meilleur morceau de Straight Out of Hell!

Très bonne chronique sinon (comme souvent avec Eternalis), bien que j'ai quelques points de désaccord: "Years" est pour moi l'un des meilleurs morceaux de cette galette, j'y trouve beaucoup d'émotions dans ses mélodies, tout comme dans "Far From The Stars" dont on ne parle pas.
Nulle mention non plus de "Church Breaks Down", qui pourtant est à mon sens l'un des morceaux clés de l'album.
Une déception pour deux trois titres: "Live Now!", "Make Fire Catch The Fly" et "Asshole", joyeux et happy certes mais sans beaucoup de charme à mes oreilles. Et puis "Hold Me In Your Arms" qui remporte la palme de la pire ballade d'Helloween (surtout quand on pense à "Light The Universe", "In A Middle of a Heartbeat", "Forever And One" ou "If I Knew", et même "Windmill" de Chameleon me paraît mieux, c'est dire).
Mais malgré ses défauts, cet album s'écoute d'une traite et j'en suis fan. Bref, il en vaut l'achat.
Hellsinner - 19 Juillet 2013: Bonne chronique, moi aussi j'ai été scotché par cet opus que je trouve plus mélodique que "7 Sinners" (ce dernier n'en reste pas moins un bon album), avec des vraies perles comme la chanson-titre ou World of War, et de belles surprises, du genre Wanna Be God ("tribale" est le meilleur mot pour décrire cette chanson, on ne pouvait rendre un meilleur hommage à cet immense monsieur qu'est Freddie Mercury) ou encore Asshole (ce refrain, putain mais quel refrain !). Sinon tout le reste est de bonne facture (mis à part "Years" que je trouve fade), de "Live Now!" (idéal pour rallonger une chanson en concert) à "Waiting for the Thunder" (Andi Deris est critiqué mais il ne manque pas d'inspiration, comme en attestent cette chanson et Nabatea) en passant par "Hold Me in Your Arms" (certes déconcertante, mais pas dégeu non plus à mon goût) sans oublier le bel hommage à Jon Lord qu'est "Burning Sun", mention spéciale cependant au titre bonus "Anoter Shot of Life", titre entrainant sans être trop long.
Bref, on tient la un des meilleurs albums des maitres du power metal allemand. Happy Helloween !
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Chronique @ dark_omens

25 Juillet 2014

Le souverain règne en maître absolu...

La sortie d'un nouvel opus des Allemands d'Helloween constitue toujours un événement attendu par une communauté avide de découvrir leurs nouveaux travaux. Instigateurs de ce Heavy Speed/Power Metal qui, aujourd'hui encore, fait nombre d'émules, ils auront, exception faite de quelques illustres revers, dont le plus connu demeure ce Chameleon sorti en 1993, presque toujours su nous proposer une musique à l'équilibre entre leur identité culturelle profonde, celle-là même qui les définit depuis des décennies, et cette aptitude à capter l'ère du temps. L'art de ces Saxons parvient donc à traverser les époques, forts d'albums souvent très séduisants.

Et affirmons-le sans nous égarer en des considérations inutiles, Straight Out of Hell ne dérogera pas à la règle. Hormis un Far from the Stars et un Years un peu trop classique, chacun des titres composant ce nouvel effort apportera, en effet, son lot de satisfaction. Tant et si bien qu'Andi Deris et ses complices, répétons-le encore, et insistons dessus, à la fois enclins à respecter leur passé et soucieux de ne pas se laisser enfermer par celui-ci en ignorant le contexte musical actuel, nous offrent ici une belle démonstration là où nombre de leurs congénères se complaisent dans la facilité et le classicisme non seulement pénible mais souvent stérile.

Afin de témoigner de la grandeur de ce disque évoquons quelques-uns de ses moments les plus délicieux. Pour ce faire, commençons donc par parler de Natabaea. Ce premier titre, aux refrains splendides et aux divers passages alternant diverses ambiances, dont notamment celle instaurée par un break final paisible et envoûtant, nous rappellent aux heures les plus glorieuses de ce quintette. Parlons également de Waiting for the Thunder et de son préambule aux faux airs d'If I Could Fly, de Live Now ! du superbe Wanna Be God et de ses lignes de batteries tribales ou encore, par exemple, du magnifique Asshole aux couplets aux riffs un peu plus sombres qu'à l'accoutumée. Rien ne semble pouvoir abimer notre plaisir, et même l'exercice tant décrié de la ballade, intitulé ici Hold Me in Your Arms, ne parviendra pas à nous décevoir tant il est un modèle du genre.

En définitive, devant un manifeste aussi abouti, sincère et réussi, l'exercice de la critique devient exceptionnellement complexe. Et la question qui se pose alors consiste à se demander quels en sont les faiblesses? Quels en sont, en effet, les déshonorantes défaillances susceptibles de nourrir les désillusions des adeptes les plus exigeants? Difficile à dire. En désespoir de cause, soucieux d'être à minima tributaires d'une certaine impartialité, tentons donc de répondre à cette question en abordant cette pochette à l'illustration bien trop artificielle et bien trop factice que d'aucuns pourraient assurément trouver hideuse. Mais reconnaissons aussi qu'un tel reproche est, in fine, bien peu de chose et, surtout, formidablement subjectif.

Loin de toutes réflexions, difficile de nier les qualités de ce plaidoyer. Avec ce nouvel effort baptisé Straight Out of Hell, Helloween, une fois encore, prouve donc superbement sa suprématie sur un genre dont il fut le géniteur.

7 Commentaires

8 J'aime

Partager

TheLastWarrior34 - 26 Juillet 2014: Superbe chronique ! ^^ Perso je le préfère à " 7 Sinners ", plus happy mais aussi speed avec un petit côté " Gambling with the Devil " parfois :) Seul reproche, le fait qu'il n'y ait pas le bonus " No Eternity " du maitre compositeur M.Grosskopf, sorti sur l'édition japonaise :(
dark_omens - 27 Juillet 2014: @deloth:
Je n'ai pas réussi à entrer dans 7 sinners que j'ai d’emblée trouvé bien moins convaincant que Gambling. J'ai donc un peu fait l'impasse sur ce disque...

@tous: Merci pour vos commentaires avisés et intéressants...
Deloth - 29 Juillet 2014: Oui je peux comprendre. C'est dommage parce qu'au final je trouve "7 Sinners" plus aboutis que "Gambling With The Devil" et ce dernier. Tout simplement parce que 7 a une ligne directrices marqué je trouve, il est plus violent, les solis sont tous monstrueux et hormis quelques impaires, je le trouve mieux, même si il est plus difficile à rentrer dedans je te l'accorde totalement !
David_Bordg - 31 Mai 2015: tres bonne chronique de DARK_OMEN
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire