Après une inattendue remontée de la longue pente qu'ils peinaient à gravir progressivement avec le "Keeper", troisième du nom dit "The
Legacy", suivi du puissant "
Gambling with the Devil",
Helloween nous revient avec un best of pour le moins déconcertant. En effet, il s'agit là de morceaux entièrement remixés, et pour ne pas faire de mauvais jeux de mots, le mix de nos citrouilles préférées, ça fait de la mauvaise soupe! En fait, il n'y a rien de
Metal, rien de Speed, mais des morceaux acoustiques et des orchestrations. Je n'ai rien, absolument rien contre ça, au contraire, mais le résultat n'est pas celui qu'on aurait pu espérer.
L'album commence avec un "
Dr. Stein" très Jazz dans l'âme, pour laquelle un clip assez délirant a été réalisé. Je pense avoir l'esprit assez ouvert vers d'autres styles musicaux pour apprécier ce genre de chose, mais ôter l'essence profonde de la version originale, ça passe difficilement pour moi, même si ça reste une bonne blague au fond, aussi grâce au clip (cela dit, un peu trop grosse, la blague ?).
S'ensuit un "
Future World" acoustique qui, pour ma part, est un des plus gros massacres de l'album, l'intro est assez sympa (il faut bien dire quelque chose de positif quand même !) mais les couplets sont d'une platitude affligeante, tout comme le refrain qui perd de sa superbe.
J'aime beaucoup la voix de Deris mais il faut avouer que, sur cet album, il est à mille lieues des prestations magistrales de Kiske, les morceaux de "Keeper" complètement dénaturés ici (on se serait bien contenté du "live in Sao Paolo" pour l'entendre sur ces titres où sa performance est à la hauteur de son talent).
Bref, il faudra m'expliquer comment il est est possible de rater à ce point une version acoustique de "
If I Could Fly" alors qu'il s'agit à l'origine d'une ballade. Les arrangements au synthé, voulant donner un aspect orchestral, et le côté guilleret, remplaçant le coté mélancolique originel, foutent complètement le morceau en l'air. Et ça ne vole pas haut (Ahah... !).
En revanche la retranscription acoustique de "
Where the Rain Grows" est plutôt réussie même si je préfère la version originale.
Arrive maintenant la pièce maîtresse de l'album, "The Keeper's
Trilogy", un condensé de 17 minutes pour redécouvrir
Helloween, "Keeper Of The
Seven Keys" et "A
King For A Thousand Years" dans une version totalement orchestrale accompagnée de nombreux chœurs, avec un Deris très en forme et un Löble toujours aussi efficace (je ne parle pas des autres, on ne les entend pas !). Pour ma part, l'ensemble est plutôt réussi, il est évident qu'un travail colossal a été fait sur les orchestrations et je pense que l'album aurait été bien meilleur s'il avait été constamment de cette trempe. La transition entre ces différents morceaux se fait plutôt bien même si c'est assez étrange de passer de l'un à l'autre au début. La plus belle réussite de l'album malgré un côté parfois trop grandiloquent.
La joie est de courte durée avec un "Eagle Fly
Free" ramolli au possible, dans une version niaise et soporifique (un comble pour un classique du Speed).
On écoute agréablement "
Perfect Gentleman" qui, contrairement au reste de l'album, reste assez bien dans son esprit de départ avec sa petite pointe d'humour.
Deuxième bonne surprise de l'album, "Forever
And One" se retrouve sublimé dans une version entièrement au piano accompagnée à la fin de quelques orchestrations, avec une très belle prestation vocale de Deris sur ce morceau.
À la première vue de la set-list, j'ai regretté de ne pas voir de vieux titres d'Hansen tels que "Starlight" ou "
Victim of
Fate", mais ce n'était peut-être pas une mauvaise chose vu la manière dont on a traité ses morceaux présents. En effet, "
I Want Out" a aussi eu droit à son petit massacre, et pas des moindres : la mélodie d'intro remplacée par des ''LALALA'' chantés par un chœur d'enfants (chœur également présent sur le refrain) et le reste aussi plat que futur bide... heu, "
Future World" (Houla...).
Je vous épargne les commentaires sur "
Fallen to Pieces" qui est sans intérêt par rapport à l'originale (je me demande ce qu'elle fout là d'ailleurs).
L'album se clôture sur "
A Tale That Wasn't Right", superbe ballade au refrain poignant... transformée pour l'occasion en soupe "gnan gnan" sur fond orchestral pompeux de chez pompeux. Dommage, ça aurait pu le faire, car on trouve malgré tout une belle ligne vocale.
Chose importante à signaler, la plupart des solos ont été supprimés et ceux restants ont été changés et considérablement rétrécis... C'est évidemment très déplaisant. Un gros point faible.
Bref, un album qui nous montre que
Helloween est capable du meilleur comme du pire (au vu des précédentes productions)... L'idée était intéressante, il y a malgré tout du travail derrière, l'humour se voulait beaucoup plus présent qu'auparavant mais trop de délire tue le délire... Je pense que ce sera une déception pour la plupart des fans (dont moi), notamment à cause de l'altération trop importante des classiques de toute une génération de chevelus. Allez, une bonne blague et c'est fini les gars, on se reprend !
Le groupe a déclaré : " Ce best of constitue un grand « merci » à tous nos fans, anciens et nouveaux, pour tout le monde! '' ...
Pas sûr que les remerciements soient réciproques...
J'apprécie ton ouverture d'esprit, tres bonne critique !!
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