Pour traiter le cas de
Gambling with the Devil, j'ai bien envie de commencer par faire un petit rapprochement, entre ce dernier et l'album
Better Than Raw. Il semblerait en effet que la recette puissante de ce très bon brûlot ait été cuisinée une nouvelle fois par les allemands. Dès l'intro passée, nous avons droit à une bombe de
Power-metal (
Kill It) à la voix saturée, au refrain martelé, ce qui rappelle fortement
Push (elle aussi en piste 2); le morceau le plus long (The Saints) fourmille de trouvailles tout comme
Revelation; les ballades ne sont pas sirupeuses; la piste 10 (Can Do It) est l'hymne happy de l'album tout comme l'était Lavdate Dominvm en même position; le final est très
Power avec un refrain facilement mémorisable à l'instar de
Midnight Sun, en un peu moins technique cette fois; ... En fait, des chansons dans la même veine que celles de
Better Than Raw (sans auto-plagiat aucun, rassurez-vous) ont été placées de la même manière. Pari risqué du point de vue de la répétition me direz-vous, mais je dirais que cela aide à se sentir en terrain connu et à apprécier d'autant mieux l'album! Dès le premier refrain de
Kill It passé, pas l'ombre d'une crainte ne viendra polluer l'écoute de l'auditeur déjà convaincu qu'un bon nombre de baffes vont lui tomber sur les joues! Le chant d'
Andi Deris est proprement dément et jouissif, et mène avec brio à un refrain martelé, ce que je n'apprécie pourtant que peu d'habitude. La grande classe.
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The Saints débarque ensuite, c'est l'effervescence de riffs et de soli dès le départ, plusieurs refrains tous cohérents, aucun sentiment de trop plein, vraiment ils ont agencé ce morceau comme des dieux! Dani Löble prouve ici qu'il est un batteur hors pair, son inventivité sur ce morceau est de tous les instants (dont de récurrents roulements de caisse claire placés avec savoir), lui et
Andi Deris portent pratiquement cette chanson à eux seuls de par leur prestation ébouriffante!
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Le mot ballade fait toujours peur chez
Helloween, mais ils jouent avec
As Long As I Fall la carte de la puissance (les passages de soli) et s'entourent d'une aura positive (le refrain).
Exit les morceaux en demi-teinte tels
If I Could Fly ou
Mrs. God. Quelques effets sur la voix d'Andi et un pont judicieux avant le dernier refrain apporteront encore quelques agréments.
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Paint A New World est à nouveau jouissif, le mot d'ordre est définitivement 'pure
Power'! Refrain imparable (on le chantonne toujours à un moment ou un autre), et ce pont instrumental à se rouler par terre! Les guitaristes s'en donnent également à coeur joie, dommage que la basse soit sur ce cd un peu en retrait à mon goût, mais passons, 'quand tout va bien ne touchons à rien'!
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Une fois pour toutes, que dire d'
Andi Deris qui, s'il avait déjà trouvé sa voie (et sa voix) au sein d'
Helloween, joue maintenant à l'hybride, passant d'un registre à un autre comme un poisson dans l'eau. Le groupe peut être fier d'avoir compté en ses rangs et au long de sa carrière des gens aussi talentueux que lui et monsieur Kiske. Qui est le meilleur, qui est le moins bon, on s'en moque : ce sont deux chanteurs exceptionnels et la comparaison me semble injuste. Pour l'heure, je suis sans cesse scotché quand je me dis que c'est la même personne qui chante avec tant de panache sur
Kill It et sur l'également excellente Final
Fortune, un vrai caméléon. À ce propos et pour l'anecdote, je me souviens avoir lu une interview dans laquelle les membres eux-mêmes disaient qu'ils n'en attendaient pas autant de sa part!
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Les chansons se suivent et ne se ressemblent pas, laissant libre cours à la diversité,
Fallen To Pieces le prouve en débutant comme une petite ballade, tournant ensuite à la
Power ballade lors du refrain assez épique, et s'envolant enfin sur un pont instrumental empruntant bon nombre de détours tous plus intéressants les uns que les autres. Comme si cette perle n'était pas suffisante, nos citrouilles préférées l'ont entourée de deux boucheries : d'une part The Bells Of The 7 Hells, sombre lors des couplets et endiablée lors du refrain qui me semble fort bien conçu, très puissante encore une fois (eh oui ce coup-ci ils n'ont vraiment pas fait dans la dentelle), et d'autre part I.M.E., on ne peut plus directe et redoutable d'efficacité que ce soit dans les couplets (cet air de guitare survolté qui accompagne le riff, un régal!), le refrain, ou le solo emporté et implacable!
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Can Do It pourra surprendre les non-initiés par son côté 'joyeux joyeux' mais c'est également un bon morceau, qui tranche avec les autres, oscillant, eux, sans cesse entre des passages sombres et d'autres plus positifs. Le final du disque sera peut-être moins inoubliable avec un titre assez classique (trop?) du nom de Dreambound, mais
Heaven Tells No
Lies, qui peut sembler un peu longuette au départ, rattrape ce léger pas de travers. J'ajouterai que c'est l'un des seuls moments où la basse se montre moins frileuse.
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Pour conclure, je me refuserai à parler de chef d'oeuvre car ce serait trop subjectif, et que tout dépend de la période que l'auditeur préfère dans la déjà longue discographie d'
Helloween. Mais ce que je pense pouvoir affirmer, c'est que
Gambling with the Devil est plus, beaucoup plus qu'un bon album!
Â
18/20
Va les voir si ce n'est pas encore fait.
;-)
"[...]puisqu'il nous démontre toute sa puissance et son savoir-faire de vocaliste en concurrençant explicitement son homologue britannique Rob Halford"
-->Horreur! Il n'y a pas de concurrence possible avec The God Of Metal!
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