Quand on consulte le catalogue de
Nuclear Blast, on s’aperçoit que plusieurs formations de prestige ayant signé un contrat avec ce label ont produit, à un moment ou à un autre, un EP dans le courant de la sortie d’un album ayant eu un grand succès auprès du public. Il arrive parfois même que l’initiateur de ce type de démarche (le plus souvent le label) souhaite éditer des EP assez garnis, soit avec un deuxième disque en prime, soit avec des ajouts de morceaux lives, poussant même le vice en remplissant encore l’opus via des rééditions limitées, deluxe, etc. Dans ce dernier cas de figure, l’objectif peut être facilement perçu comme une manière de passer ce genre de productions en authentiques full-length aux yeux des fans avides et impatients.
Le suédois
Therion a ainsi été contraint de suivre ce type d’opération (ou a joué le jeu, c’est selon dans quel camp on se place) en sortant après Vovin (1998) son Crowning to the Atlantis (1999). Si on reste toujours dans cette époque florissante pour le
Metal symphonique en tout genre, on tombe sur ce
Godless Savage Garden, contenant plusieurs pistes enregistrées dans la foulée de la préparation ou l’enthousiasme des tournées promotionnelles d’
Enthrone Darkness Triumphant.
Au menu du fan transi : 2 faces-B et différentes versions réenregistrées ou live tirés des trois premiers albums... et aussi une reprise d’Accept (pour celle-ci et les remixs, les détails sont soigneusement précisés dans le livret, of course ! mais pas sur la pochette arrière, sinon ça prendrait trop de place et ça cacherait trop les appas des jeunes victimes de la brunette mi(-ss) duchesse/
Poison Ivy, c’est qu’il en a de l’imagination au niveau des détails du dessein Andreas Marschall... mouais... je vais tâcher de ne pas trop tourner mes yeux vers d’autres rivages de la Mer du Nord, sinon on va s’imaginer des choses sur mon opinion... sinon, j’aime bien ce coup du gros plan sur ces trois petites immaculées, gros plan reproduit une deuxième fois au dos du livret sans ces lettres agaçantes... trop fort !).
Respectant les rôles originels, Silenoz s’occupe des vocaux norvégiens et Shagrath tient la lead guitare pendant le dépoussiérage de “ Hunnerkongen ” et de “ Raabjørn Speiler Draugheimens Skodde ”, deux pistes qui confirment le virage heavy pris par les gardiens de la forteresse noire sur son troisième album. Les atmosphères sont plutôt bien retranscrites, même si l’ancien « grain » manque un peu trop pour la première piste. On sera moins indulgent avec les inédits manquant franchement de recherche et de mordant : les passages des claviers savent se révéler inquiétants comme durant l’intro de “
Moonchild Domain ”, le fin Astennu sait appliquer de bon soli mais les assauts de double ou de blast de la batterie de Tjodalv, les interventions vocales ou les breaks ambiants sont trop prévisibles.
Les lives sont eux plus intéressants : “
Stormblåst/
Master of Disharmony ” forment un bon duo enchaîné, les Norvégiens ne manquant pas de savoir-faire pour retranscrire les ambiances de leurs titres en live, quoiqu'en disent les austères puristes. “ Death’s Embrace ” malgré (ou grâce à ?) des lignes de piano de Stian sonnant moins aiguës qu’en version studio s’avère des plus prenants.
Signalons quand même que le très lent “ Chaos Without
Prophecy ” avec son riff très planant entre la 3e et la 5e minute montre déjà le chemin qui sera pris au niveau du riffing sur
Spiritual Black Dimensions sans que les orchestrations sophistiquées et le puissant chant clair soient encore là ; dommage que ce dernier manque, cela aurait permis de rendre “
Metal Heart ” (reprise) un peu plus percutante. Les arrivées de Mustis et de
ICS Vortex ne sont pas bien loin.
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APPLICATION DU SYSTÈME PERSONNEL DE NOTATION :
Type : EP contenant très peu d’inédits et inégal.
=> ne mérite pas plus de 13 - et peu importe la qualité de l’emballage ou des raisons de la démarche.
Pour les collectionneurs et les die hard fans seulement.
Je suis à peu près d'accord pour le tournant heavy, mais il faut préciser que c'est surtout les guitares qui ont pris ce tournant (Heureusement que Dimmu n'a pas adopté de chant heavy tiens). Par contre "les inédits manquent de recherche et de mordants"? Je trouve au contraire que les inédits tranchent avec ce que Dimmu Borgir avait déja fait. Les riffs de Moonchild Domain sont beaucoup dur, les claviers sont relégués en arrière plan, ce Godless Savage Garden sonne comme un Dimmu plus bestial (notamment le chant), plus primitif.
Quant-à la prévisibilité des éléments musicaux, c'est la marque de Dimmu d'avoir des musiques orchestrées : des morceaux comme "Under Korpens Vinger" ou "At lys er svunnet hen" étaient déja des trésors de compositions à tiroirs. Si tu cherche des musiques imprévisibles et des morceaux sans lignes directrices, tu t'es trompé de groupe.
Pour les lives je suis on ne peut plus d'accord. Je ne m'attarderai pas sur le système de notation.
PS : "être contraint de suivre ce type d’opération" et "être contraint de jouer le jeu" c'est la même chose.
Je vois ce que tu veux dire sur la prévisibilité, par contre le tempo de Moonchild Domain est cohérent, je ne vois pas ce que tu lui repproche. Certes les alternances tempo rapide/ tempo lent ne sont pas aussi marqués qu'elles ne l'étaient sur les pistes d'EDT, et je trouve que c'est un bon point, ça ajoute à la lourdeur de la piste. On a une piste moins percutante, mais plus prenante.
Je suis à peu près d'accord avec ce que tu dis, bien que Godless Savage Garden ne manque pas non plus d'éléments caractèristiques : ce serait un peu fort de qualifier la galette "sans personnalité".
Pour l'aspect commercial je suis en partie d'accord (oui pour les pistes qui ne se suivent pas mais non parce qu'il y a quand même une ambiance apportée, un contexte). Toutefois il faut savoir faire abstraction de cet aspect quand on écoute le CD sinon c'est pas possible de s’imprégner de la musique et on passe à côté.
Selon ton système de notation un EP important qui a influencé le groupe (ou le genre) sera moins noté qu'un CD juste bon? C'est un peu ridicule. Tu fais ce que tu veux, mais à vouloir tout maître dans des cases pour se réperer on finit surtout par se perdre.
Après si on a tte la disco c'est sur que c'est différent.
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