J'ai récemment consulté le profil d'un "SOMien" que je ne nommerai pas, critiquant le manque d'objectivité de certains chroniqueurs dans leurs chroniques... (par rapport à l'aspect "true", la production, ou encore la musique tout simplement...)
Et quand je lis les chroniques relatives à cet album , j'ai tendance à être d'accord avec lui...
Je m'explique.
Je suis devenu fan de
Dimmu Borgir à l'écoute du Stormblast "bis" et d'
Enthrone Darkness Triumphant. J'ai été charmé par ce black bien produit (chose rare), laissant entendre de bons riffs de gratte, de belles mélodies de clavier, et des parties vocales loin d'être désagréables à l'écoute. Ayant vraiment adoré ces deux LP, je me suis dit que je pourrais regarder les chroniques SOM de la disco de Dimmu, pour essayer de me faire plaisir une fois de plus en achetant un autre putain d'album de nos amis norvégiens.
Vous devinez la suite... Je tombe sur les chroniques de cet album. "Culte" "Génial" "Mythique" "Chef-d’œuvre" , et j'en passe.
Ayant vraiment adoré ce que j'avais écouté de ce groupe, je me suis dit que l'album phare du Dimmu Burger (pardon... je vais aller m'immoler) ne pourrait pas me décevoir, surtout compte tenu de ces fameuses chroniques.
Assez de blabla, parlons de "
Puritanical Euphoric Misanthropia" .
Eh bien, je dirais que le ton est donné dès le titre de cet album : outrancier.
Une outrance de vitesse, particulièrement pour la batterie. Les parties de Nicholas sont en effet bien fades par rapport à la prestation qu'il avait donné chez Cradle of
Filth. Dans cet album, il ne lâche pas ce qui semble être une triple pédale, et ne fait que marteler comme une brute pendant 9 des 11 pistes de cet album. (les 2 autres étant de très beaux instrumentaux)
Quel contraste, quel manque de feeling affligeant par rapport à la géniale performance de
Hellhammer sur Stormblast II. Nicholas, qui cite
Hellhammer dans ses influences, aurait dû justement s'influencer de son maître pour ne pas livrer une performance proche de la boite à rythme affolée.
Une outrance également dans les modifications vocales: la voix ultra modifiée de Shagrath lui fait souvent perdre tout son côté malsain et agressif, pour ne pas dire qu'elle est ridicule à certains moments.
Même reproche pour la "performance" de
Vortex. Peut-on seulement parler de performance quand ces parties chantées ne font pas plus d'une minute si on les additionne ? A mon sens, non. Sa voix est doublée voire triplée, et là où certains chanteurs arrivent à un résultat très beau (Layne Stayley de Alice IN Chains, RIP),
Vortex peine à être vraiment convaincant. (Il le sera plus sur Death Cult)
Les parties guitares sont souvent excellentes, mais se répètent au fil de l'album et de ses chanson bien longues, faisant qu'on a du mal à différencier les pistes, et laissant la désagréable impression qu'on a déjà entendu le riff de la chanson qu'on écoute dans celle qui précédait.
La disto est froide, les riffs tranchants comme des lames de rasoirs, on peut donc jouir en écoutant cet album, qui recèle de beaux moments de bravoure métallique et de créativité, malgré les critiques que je viens d'émettre!
J'en aurais une autre : le mix. Je trouve que les grattes ne sont pas assez en avant, souvent "gobées" par le blastbeat de Nicholas, ou les parties orchestrales de Mustis, ou par les deux en même temps. Dommage.
Je dois cependant avouer que les chroniqueurs SOM n'avaient pas (trop) exagéré sur un point: l'excellente prestation de Mustis.
Il accompagne parfaitement l'orchestre démoniaque Borgirien, lorgnant vers Danny Elfmann, John Williams ou encore Hans Zimmer, sans tomber dans le honteux plagiat. Respect.
En conclusion, nous avons affaire à un album dense, trop dense. Tellement dense qu'il peut se révéler indigeste dès qu'on passe le cap de "Puritania".
Bien heureusement, cette galette détient son lot de pépites.
(Mention spéciale à l'intro, suivie de "Blessing upon the throne of tyranny" et "
Kings of the Carnival
Creation". On notera le caractère hautement philosophique de ces titres... sic! C'était mieux en norvégien...)
Un album où Dimmu s'est laissé emporter par sa créativité, et a poussé trop à l'extrême les recettes qui l'ont rendu célèbre, à juste titre. (cf: début de la chronique sur Stormblast "bis" et
Enthrone)
Tout pousser à l'extrême, pour obtenir une musique extrême, pour des gens extrêmes... N'est-ce pas ça le métal, après tout ? Dimmu, victime du syndrome métallique... C'est assez paradoxal. (Pardon pour ce cliché douteux sur le métal... Mais il était nécessaire pour exprimer mon idée.)
En espérant ne pas recevoir de menaces de mort des mille et un fans de Dimmu qui voient en cet album un chef-d’œuvre intouchable et considèrent le Stormblast bis comme une daube commerciale.
Il était album du mois voire de l'année dans pas mal de mags, à juste titre à mon sens, je suis un grand fan des vieux Gorgoroth, mais ici on est pas du tout dans cette optique et la comparaison n'a pas lieu d'être, mais ça me parait tout à fait logique que les tenants purs et durs d'un Black épuré n'apprécient pas ce disque, de mon côté Bestial Warlust, Urgehal ou Sarcofago trouvent autant grâce à mes yeux que cette période de Dimmu Borgir.
Pour moi PEM un grand bond en avant après un Spiritual Black Dimension de bonne facture mais qui sentait la fin de cycle. On peut regretter le mix très en avant de la batterie, pour moi c'est au contraire un gros point fort du disque.
Enfin je trouve Death Cult Armageddon de qualité également, et je n'y vois aucune ambiance boursoufflée, c'est simplement dans la continuité avec une prod moins exagérément énorme.
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