Enigma Intermission II

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13/20
Nom du groupe Stratovarius
Nom de l'album Enigma Intermission II
Type Compilation
Date de parution 28 Septembre 2018
Labels Ear Music
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album25

Tracklist

1.
 Enigma
 
2.
 Hunter
 
3.
 Hallowed
 
4.
 Burn Me Down
 
5.
 Last Shore
 
6.
 Kill It With Fire
 
7.
 Oblivion
 
8.
 Second Sight
 
9.
 Fireborn
 
10.
 Giants
 
11.
 Castaway
 
12.
 Old Man and the Sea
 
13.
 Fantasy (Orchestral Version)
 
14.
 Shine in the Dark (Orchestral Version)
 
15.
 Unbreakable (Orchestral Version)
 
16.
 Winter Skies (Orchestral Version)
 

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Stratovarius


Chronique @ Eternalis

15 Octobre 2018

Il y a bien peu de choses qui méritent véritablement de s’attarder sur ce "Intermission II"

Quand un groupe sort un deuxième épisode, on sait souvent un minimum à quoi s’attendre. Peut-être dans le contenu, le concept ou encore l’objet même de la création. Quand Intermission premier du nom sorti, en 2001, il avait plusieurs usages. Déjà, il succédait tout juste (à peine plus d’un an) à un fantastique "Infinite" qui continuait d’asseoir les finlandais comme l’un des groupes de power progressif les plus influents du monde, après les déjà exceptionnels "Episode", "Visions" et "Destiny". Il était aussi là pour faire patienter car Tolkki avait déjà en tête le double "Elements" et savait qu’il mettrait du temps avant d’en voir le bout. Un apéritif en somme, avec quelques inédits, des morceaux bonus et rare mais rien qui s’apparente à un « vrai » album.

Aujourd’hui, le deuxième opus « Intermission II Enigma » est présenté par le groupe comme un nouvel album, ce qui a de quoi surprendre. Déjà plus de trois ans que le mitigé "Eternal" a vu le jour, lui-même qui succédait à un "Nemesis" surprenant mais finalement en deçà de son illustre prédécesseur "Elysium". Trois ans sans réelle actualité, une tournée terminée, pas d’album à l’horizon et cette compilation qui voit le jour avec un menu relativement maigre : trois nouveaux morceaux, des titres rares (éditions spéciales ou japonaises, version vinyle) et des titres réarrangés en version orchestrale (quoique acoustique conviendrait mieux pour certaines, nous y reviendrons plus tard). Bref, pas de quoi grimper aux rideaux, du moins avant de se pencher sur le contenu audio. Et je vous rassure directement, vous risquez de redescendre assez vite !

Commençons donc parce qui pourrait (devrait ?) être le plus intéressant, à savoir les morceaux complètement nouveaux. "Enigma" ouvre le bal sur un riff assez banal, ni très rapide en comparaison des standards du groupe, ni forcément très inspiré en comparaison de ce à quoi Matias Kupiainen nous a habitué depuis désormais dix ans. Un mid tempo peu accrocheur, loin d’un" Hunting High and Low", "Eagleheart" ou même "Deep Unknown" si on compare avec ce genre de formats courts et simple d’accès. La production, assurée par le guitariste lui-même, est propre et puissante même si on pourra lui reprocher un certain manque de caractère, de personnalité. "Burn Me Down" se veut plus surprenante par son aspect sensiblement plus épique, avec des claviers plus marqués et une un Kotipelto plus en voix, avec un phrasé que l’on retrouve comme il en a pris l’habitude depuis quelques albums, rapide et mélodieux, plus tenu vocalement sans monter dans des aigues pour lesquels il a été si souvent critiqué. Le refrain est sympa, le bridge se pare de chœurs grandioses et c’est Jens Johansson qui se taille un solo comme il en a le secret, sans grande surprise mais avec une efficacité toujours présente. "Oblivion" en revanche retombe dans les travers de "Enigma" pour dire que...on s’emmerde un peu ! Jens refait le coup des synthés plus electro mais après deux albums où il s’y adonne, il ne fait pas réellement évoluer sa banque de sons. Ça manque singulièrement de tripes et d’envie, comme si ces morceaux avaient été composés pour compenser une sortie qui n’aurait contenu aucuns inédits (vous savez, ces phrases qu’on aime brandir sur un sticker promotionnel). Je suis peut-être un brin sarcastique mais Strato nous avait habitué à tellement mieux depuis le départ de Timo Tolkki que nous sommes face à un vrai coup d’arrêt depuis la sortie de "Eternal".

Ensuite, évidemment, nous aurons des titres que nous ne connaissions pas. Mais une composition est rarement une face B par hasard. Si "Hunter" et "Hallowed" sont deux bons titres issus de "Nemesis" (je ne vois pas en quoi ils sont rares d’ailleurs puisqu’ils étaient présents sur l’album « simplement » digipack), surtout "Hunter" qui est bien péchu, ce n’est pas le cas partout. "Hallowed" par exemple (vinyle limité de "Elysium") fait un peu penser à un "Elysium" ou "Lifetime in a Moment" du pauvre. L’ambiance de l’album dont il est issu se ressent, même si le côté un peu rock n’roll est assez étrange quand on parle de Stratovarius, presque hors propos. "Second Sight" en revanche fait bien penser à du pur Strato (probablement un bonus japonais), encore plus "Castaway" (aussi extrait de "Elysium") et son introduction qui ressemble à s’y méprendre à celui de "Black Diamond", ainsi que le tempo, la double pédale et le riff. C’est juste bien plus mou et moins culte que l’original mais c’est assez frappant. Vous aurez compris que, dans son ensemble, il y a bien peu de choses qui méritent véritablement de s’attarder sur ce "Intermission II". Mais attendez ? Que dites-vous ? Ah oui, les versions orchestrales j’oubliais...

Voyons voyons..."Fantasy" ? Heu...orchestrale êtes-vous sûr ? Quels sont donc ces arrangements complètement nazes qui parcourt le titre ? Aussi maigrelet qu’un squelette laissé à l’abandon ? Et ces percussions qui sonnent comme des casseroles ? Le refrain est là pour nous rappeler les bons souvenirs du titre mais qu’est-ce qu’on est loin de ce titre entrainant et soyeux de "Nemesis". Qualifiez « ça » d’orchestral est un bien grand mot...
Acoustique aurait été plus proche de la vérité, moins clinquant mais plus réel. C’est le cas de "Shine in the Dark" qui trouve une sensibilité nouvelle dans cette interprétation, collant d’ailleurs parfaitement avec le texte du titre. "Unbreakable" également est très réussi dans cette version assez sud-américaine (étrange pour des finlandais...on dirait qu’ils ont collaboré avec Angra) avec beaucoup de guitares acoustiques, de percussions et quelques cordes qui viennent remplacer les lignes de claviers. Quant à "Winter Skies", c’est un défi de venir titiller la merveille que Matias avait composé sur le premier album auquel il avait participé. Effectivement, cette version n’arrive pas à la cheville de la poésie de l’originale, notamment sur le break qui, s’il est très beau, ne parvient pas à retranscrire la mélancolie, la solitude et la beauté naturelle du titre de "Polaris". Là aussi on conserve cette impression de remplissage, d’avoir ces titres pour justifier d’avoir travaillé dans l’instant à des titres.

Vous l’aurez compris, là où le premier "Intermission" était une respiration entre deux mastodontes (et qui comblait une attente finalement courte d’à peine un an), ce deuxième volet laisse un gout plus amer. Trois ans après leur dernier album, sans nouvelles du futur, avec des inédits peu consistants, des réarrangements guère convaincants et des « raretés » piochés à droite et à gauche de l’ère Kupiainen, on doute sincèrement de l’utilité d’acquérir un tel album. Il faut espérer que ce ne soit pas le signe d’un déclin à venir car si Stratovarius pourrait bien avoir déjà tout dit et écrit dans un genre qu’il a créé, il est certain qu’il lui reste encore quelques belles pages à noircir de son talent. Espérons que cela sera le cas dans les années à venir...

10 Commentaires

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Eternalis - 19 Octobre 2018:

Pierre : je pense aussi qu'il est temps de faire un premier bilan, après dix ans, de l'ère Kupiainen. Et malgré tout le bien que je pense de lui et des albums depuis Polaris, force est d'avouer que Elysium est un peu seul comme opus vraiment marquant. On est quand même très loin de la suite de chef d'oeuvre allant de Épisode au premier Éléments qui sont des opus qui ont marquer un temps, forger un style et un son unique. Quand tu vois que Visions sonne plus frais, créatif et puissant que ce Intermission alors qu'il a 22 ans, il y a un soucis. Tolkki était un vrai génie (perdu certes) mais si des albums doivent rester graver, ce seront les siens et pas ceux des 10 dernières années. Il suffit de voir les setlist live pour aussi s'en convaincre.

Après ce Intermission n'est pas à proprement parler un album donc on ne peut juger l'avenir sur lui. Mais les plus belles années sont derriere, c'est presque certain.

frozenheart - 19 Octobre 2018:

@Eternalis: pour un peu, je te donnerais presque raison à propos de chefs-d'œuvre tel qu'Élément et son titre éponyme, ou Visions, qui à mon sens sans les claviers et guitares au style Néo-classique, largement emprunté à Yngwie Malmsteen, n'aurait jamais eu autant de succès. Elysium, lui jouait plus sur la variété et les atmosphères que la plupart des albums période Tolkki, qui je le conçois reste un guitariste hors pair. Pour le reste, y a qu'à voir ce qu'il a pondu en solo...

Bref, en ce qui me concerne, je ne crois pas à un futur grand album (conceptuel ou pas), à la hauteur des chef-d'œuvre que sont Visions et Elysium...

cotok - 19 Octobre 2018:

Si la descente aux enfers est visible et surtout audible pour Tolkki, c'est lui qui a fait Stratovarius. Depuis son "départ" le groupe tatonne et cherche avec bonheur souvent a rester dans le sillon tracé par Tolkki, parce que Strato c'est Tolkki, qu'on le veuille ou non, pour en sortir de cette orniere, peut etre qu'un album "concept" serait la solution, mais alors là ...il faudait qu'il soit exeptionnel, incroyable, génial et surtout nouveau ! Ca fait un peu beaucoup... mais je reve qu'ils nous le sorte et ... je les pense capable.

pielafo - 19 Octobre 2018:

Oui ils peuvent probablement. Stratovarius doit oser des choses en profondeur si le groupe veux survivre. J'ai réécouté tous les albums depuis Polaris dernierement et je suis assez d'accord avec toi Jo. Y a vraiment que Elysium qui sort vraiment du lot avec quelques titres de Polaris (Winter Skies notamment ou encore King Of Nothing) et quelques titres de Nemesis (The Story Is Over) ainsi qu'une production surpuissante il faut tout de meme l'admettre. Eternal... A part In My Line Of Work et encore, y a rien de bien folichon ni de mémorable surtout! Stratovarius font de la musique bien trop oubliable. Peu de choses qui restent dans la tete, peu d'attaches. Alors oui, Kupiainen est un immense virtuose mais lui, prend deux ans pour confectionner le morceau titre d'Elysium (Polaris n'était meme pas écrit qu'il l'avait déja en tete) et se donne du mal. Alors ou est ce que le bas blesse? C'est Jorg qui manquerai au groupe? Ou peut etre qu'ils n'ont plus l'envie, ni la niaque de continuer... Si le prochain album n'est pas révolutionnaire ou de la trempe d'un Elysium, Stratovarius sera un groupe qui fera partie de l'histoire a ce stade. Ce n'est que mon avis, mais qu'est ce que j'ai pu le saigner ce groupe a l'époque. Visions, Destiny, Infinite meme Polaris... Putain! C'était bon quand meme! Tolkki était un génie oui mais sa personallité l'a emporté et lui a petit a petit repris le dessus depuis la mort de son pere a la sortie de Destiny. Penchez vous sur les paroles de cet album d'ailleurs (le meilleur de la période Tolkki a mes yeux), c'est a se tirer une balle tant cet album est d'une tristesse morbide. 

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