Endtime Signals

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16/20
Nom du groupe Dark Tranquillity
Nom de l'album Endtime Signals
Type Album
Date de parution 16 Août 2024
Labels Century Media
Style MusicalDeath Mélodique
Membres possèdant cet album63

Tracklist

1.
 Shivers and Voids
 03:48
2.
 Unforgivable
 03:44
3.
 Neuronal Fire
 04:32
4.
 Not Nothing
 04:53
5.
 Drowned Out Voices
 03:54
6.
 One of Us Is Gone
 04:37
7.
 The Last Imagination
 03:46
8.
 Enforced Perspective
 03:20
9.
 Our Disconnect
 05:19
10.
 Wayward Eyes
 03:29
11.
 A Bleaker Sun
 04:23
12.
 False Reflection
 04:42

Bonus
13.
 Zero Sum (Limited Edition)
 03:46
14.
 In Failure (Limited Edition)
 04:28

Durée totale : 58:41

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Dark Tranquillity


Chronique @ Eternalis

25 Août 2024

Un nouveau voyage aux paysages connus, mais aux senteurs renouvelées.

“Vivre ce n’est pas seulement changer, c’est continuer”
Pierre Leroux

La scène de Göterborg fut un vivier immense dans les années 90 et la plupart des groupes ont bien changé. Les In Flames, Soilwork, Arch Enemy ou At the Gates ne sont plus exactement, ou plus du tout les mêmes. On ne peut pas dire que Dark Tranquillity sonne aujourd’hui comme à l’époque de "The Gallery" mais le groupe emmener par Mikael Stanne n’a, pour beaucoup, jamais trahi la base de ses fans et a toujours fait preuve d’une grande fidélité à ses racines, en évoluant au gré des inspirations et de ce que la musique nécessitait. Néanmoins, un nouvel opus de Dark Tranquillity (le treizième ici) se reconnaît instantanément, sans pour autant sonner comme le prédécesseur.

Le changement dans la continuité, l’ampleur d’une personnalité unique qui permet de passer de "Character" (2004) à "Moment" (2020) sans véritable choc apparent, avec un "Fiction" (2007) apparaissant comme une certaine transition.
Le covid ayant ici aussi laissé des traces, le second frère Amott a décidé de se retirer après seulement deux ans (et une tracé indélébile dans les soli de Moment) mais aussi toute la base rythmique, avec notamment le batteur de très longue date Anders Jivarp. Des hommes ayant vu dans cette pause forcée une manière de se recentrer, de penser aux choses qui comptent et de finalement pointer vers une nouvelle vie. Une opinion opposée à celle d’un Stanne qui, au contraire, a vu en cette période trouble une confirmation que le groupe (et The Halo Effect qu’il a créé à côté) des leitmotivs essentiels à sa vie. C’est donc Christian Jansson et Joakim Strandberg Nilsson (Nonexist) qui les remplacent au pied levé tandis que Johan Reinholdz sera le seul guitariste crédité sur l’album pour cette fois-ci.

Si Anders avait énormément apporté sur la composition des précédents opus, c’est Martin Brändström (claviers) qui reprend à bras le corps cette tâche, produisant le disque et supervisant la composition. Plus que d’apporter toutes les idées, il chapote plutôt les parties de chacun, cherchant comme il le déclare l’émotion brute d’un riff, d’une mélodie ou d’un mot pour ensuite construire autour et ensemble.
Visuellement toujours dans une lignée similaire (c’est encore Niklas Sundin qui est à l’oeuvre), "Shivers and Void" s’ouvre sur une composition mid tempo, voguant entre l’agressivité rauque et unique de Stanne et ces mélodies de guitare empreinte d’une immense mélancolie sans pour autant qu’il n’y ait pas d’impact dans les riffs. Compact et puissante, le son ne se sacrifie jamais sur l’autel d’une surproduction explosive afin de conserver un grain, un caractère et une authenticité qui va si bien au combo. Ainsi, lorsque "Unforgivable" débarque avec une certaine fureur (avec une aura à la "The New Build"), on comprend ce que le claviériste voulait dire quand il déclare avoir voulu tirer parti de la technique du nouveau batteur. Le tout sonne old school mais actuel à la fois, avec une rapidité et une fureur que nous n’avions pas entendu depuis quelques années et une vigueur que tous n’arrive pas à avoir après 35 ans de service. Il en de même sur le lourd "Drowned out Voices" et son ambiance très death metal et sombre. Il se dégage une aura plus désespérée, bien moins mélodique que dans ses prédécesseurs.

Comme dans une forme autant d’urgence que de fatalisme, "Endtime Signals" (le titre ne trompe pas) ne contient pas la même contemplation d’un "Moment" ou d’un "Atoma" et frappe de façon plus viscérale, même dans ses Moments plus intimes. Le chant clair de Mikael n’est désormais plus une surprise. S’il donnait une coloration presque gothic rock à l’opus précédent, il est ici empreint de bien plus de mélancolie, permettant à un titre comme "Not Nothing" d’apporter un contraste à la voix arrachée d’un vocaliste qui ne souffre absolument jamais du poids des années. Pensons également à "The Last Imagination" qui débute sur une coloration très mélancolique avant que ne surgisse un riff tout en nuances, en puissance mais avec des arrangements plein de poésie sombre pour un texte sur le temps, sur le passé … avant un solo (bien plus rare sur cet album) magnifique et expressif. Il se dégage une émotion similaire de "Our Disconnect" qui développe vraiment le son précis de ce disque. Comme souvent, on reconnait Dark Tranquillity entre mille mais pourtant, chaque album possède une atmosphère, une vibe qui le différencie des autres. Cette personnalité est palpable sur cet album, plus sombre, sérieux et peut-être désabusé que les autres (un peu comme "Construct" en son temps).

Difficile de ne pas évoquer le Moment d’émotion qu’est "One of Us is Gone"", écrit en collaboration avec Fredrik Johansson (guitariste jusqu’à "Projector") décédé d’un cancer il y a deux ans. Stanne dit de lui-même qu’il “avait peur de s’attaquer à ce titre”, réhaussé pour l’occasion d’instruments à cordes pour un titre aux mots forts qui crèvent le cœur. "False Reflection", écrit lui avec Niklas, cloture l’album dans une autre émotion, tout aussi précieuse, également en chant clair.
"Endtime Signals" continue d’écrire les longues lignes de la carrière de Dark Tranquillity, avec une certaine amertume sur le monde, une urgence parfaitement ressentie dans certaines compositions plus violentes qu’à l’accoutumée mais aussi une émotion qui traduit une prise de recul, un âge et une maturité évidente sur leur propre histoire et leur environnement. Un nouveau voyage aux paysages connus, mais aux senteurs renouvelées.

1 Commentaire

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Molick - 25 Août 2024:

Merci pour la chronique.

2 écoutes pour le moment et une certaine déception. L'album est bon, mais je n'y retrouve pas le ptit plus qui m'a fait tant apprécié Moment et Atoma. 2-3 morceaux m'ont bien accroché (Not Nothing notamment), mais rien d'autre. Après ça viendra peut-être avec le temps, mais pour le moment je le ressens juste comme un album moyen de DT (donc un bon album en soi). Et j'ai eu l'impression que depuis Construct (il me semble que tu l'apprécies pas trop, perso c'est toujours un de mes préférés) il y a de moins en moins de chant clair, je trouve ça dommage j'aime beaucoup sa voix et sa façon de le placer (pas forcément sur les refrains, n'est-ce pas In Flames ?).

 

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