Amon Amarth m'avait laissé sur ma faim, pour ne pas dire déçu, avec leur album précédent :
Surtur Rising. Ce dernier, sans être médiocre, marquait clairement une baisse de niveau comparé à ce qu'avait fait le groupe jusqu'à présent. J'attendais donc ce
Deceiver of the Gods avec impatience mais aussi avec une certaine appréhension. Il faut dire que les deux titres extraits de l'album mis à disposition par le groupe avant que ce dernier sorte avaient confirmé les craintes que j'ai sur le groupe depuis leur succès commercial grandissant. Pour ce qui est du titre éponyme tout d'abord, on ne peut que regretter le manque d'innovation et de prise de risque, un morceau calibré comme en fait si bien le combo suédois, mais à force on ne peut que trouver ça lassant. Certes, il y a de bons riffs, mais là où ça pêche c'est au niveau du refrain, trop court, trop simple voire simpliste, et les parties instrumentales ne viennent pas arranger le tout. C'est comme si on avait demandé à
Amon de faire un titre pour la radio... Toutefois, le morceau n'est pas mauvais en soi, mais après ce à quoi nous a habitué le groupe on est en droit d'attendre plus.
Shape Shifter, deuxième titre disponible avant la sortie de l'album, a lui aussi de quoi dérouter. Il commence pourtant tambour battant, avec un bon riff bien lourd comme sait si bien en faire le groupe, puis une phase qui ressemble à un pré-refrain. Le problème, c'est que ce n'est pas un pré-refrain mais bien le refrain lui-même... Là encore, le groupe monte en puissance pour finalement laisser un goût d'inachevé, et c'est comme ça sur la plupart des titres de l'album. Les solos sont aussi moins puissants qu'auparavant. Pour résumer, quelqu'un qui ne connaît pas
Amon Amarth pourrait trouver ces titres très bons, mais quand on sait que le groupe nous a pondu des titres comme The Pursuit Of Vikings, Victorious March, Death in
Fire,
Guardians Of
Asgaard et j'en passe... On est en droit d'attendre vraiment mieux.
Pour le reste de l'album, des titres comme Under
Siege ou encore We Shall
Destroy sont vraiment creux et même après plusieurs écoutes on a du mal à retenir ne serait-ce qu'un passage de ces morceaux. Encore une fois, le groupe se repose beaucoup trop sur ses acquis et joue la carte de la sécurité, en mettant quelques riffs bien lourds par ci, quelques passages plus mélodiques par là, le tout dans une structure simple et organisée mais avec un cruel manque d'originalité. Le problème c'est qu'après 9 albums, la recette commence justement à ne plus faire recette, du moins plus aussi bien qu'auparavant.
Cela dit, il serait sévère (et injuste) de résumer seulement l'album à ses imperfections, car heureusement il a aussi beaucoup de qualités. As Loke Falls symbolise bien ce qu'
Amon Amarth réussi le mieux ces dernières années : un morceau mélodique et mélancolique, qu'on peut comparer à Runes To My Memory : un riff aigu et rapide bien entraînant pour ouvrir le morceau alternant avec un passage chanté, puis un passage ressemblant à un refrain (mais qui n'est pas répété) assez sympa. Seule déception : le titre s'arrête trop vite.
On note aussi des qualités indéniables sur Father Of The
Wolf. Moins rapide que la plupart des autres titres de l'album, il s'en démarque par son refrain, vraiment bon, peut-être l'un des meilleurs de l'album d'ailleurs, calibré pour le live. On imagine bien les fans du groupe reprendre ce refrain en choeurs.
Hel est aussi un des morceaux atypique qui se démarque nettement des autres, tout d'abord par ses riffs et son ambiance très "oriental". Mais aussi par la présence de
Messiah Marcolin (ex-
Candlemass) en guest. Sa voix colle parfaitement à l'ambiance du morceau et il fait une très bonne impression sur le refrain notamment. Sans être transcendant, ce titre à donc le mérite d'apporter sa petite touche d'originalité dans un album, il faut bien le dire, très (trop?) homogène.
Les deux derniers morceaux m'ont fait forte impression. Coming Of The Tide, avec son refrain très "heavy" et entraînant, est l'un des meilleurs de l'album. A noter également son solo, qui se démarque là encore du reste de l'album par sa qualité. Pour faire simple, sachez que ce titre vous réveillera si vous écoutez l'album d'une traite comme je l'ai fait.
Enfin,
Warriors of the North clos magistralement l'album, dans la veine d'un
Amon Amarth (le morceau), long, lent, épique, mélancolique, bref magistral. Si seulement
Amon Amarth pouvait nous en pondre des comme ça plus souvent...
Pour conclure, je dirais qu'
Amon Amarth, au fil des années, commence à se diriger vers une voie de sécurité qui est à double tranchant : d'un côté le groupe sait que son style plaît et n'a pas donc pas forcément envie de se risquer à autre chose quitte à tomber dans la facilité, d'un autre côté il risque aussi à ce petit jeu-là de sortir des albums qui se ressembleront tellement qu'ils seront interchangeables et le succès risque de baisser au fil des ans. On regrettera aussi une légère baisse de technicité dans l'ensemble, qui n'est, certes pas, le créneau du groupe mais ça se ressent surtout sur les solos.
Pour autant, ce
Deceiver of the Gods, grâce à certains titres vraiment très bons (As Loke Falls, Father Of The
Wolf, Coming Of The Tide,
Warriors of the North) reste un vrai bon album, qui ne sera pas indispensable aux amateurs de death mélo à a "ambiance" viking, mais qui ravira surement les fans du combo suédois.
Ma note : 16/20
Merci pour la chro. Je débute avec ce groupe et je ne peux donc pas comparer ce skeud aux précédents. Pour ne parler donc que de celui-ci, je passe un bon moment à l'écoute. Cette découverte m'a donné l'envie de poursuivre. On va remonter le temps tranquillement...
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