Sorti il y a maintenant vingt-cinq ans, «
The Avenger » est encore à ce jour un album qui incite à se laisser pousser la barbe et à prendre les armes contre les oppresseurs chrétiens. Il faut savoir qu’à l’époque,
Amon Amarth était surtout un groupe de Death
Metal mélodique, contrairement à aujourd'hui où ils sont clairement à ranger dans la catégorie du
Metal Mélodique (avec un peu de Death). A l’évidence, si un auditeur lambda décidait d’écouter ce disque en 2024 après avoir entendu des œuvres plus récentes, telles que «
Berserker » ou «
The Great Heathen Army », il subirait un sacré choc ! Non pas parce que cet opus est mauvais ; mais simplement parce qu’il est tellement plus rapide que les derniers disques, et que la musique s’y trouvant n’est pas particulièrement sophistiquée ou progressive, puisqu’elle est en réalité plus lourde et jaillissante à souhait.
Qui plus est, «
The Avenger » était également le premier album d'
Amon Amarth avec le guitariste Johan Söderberg et le batteur Fredrik Andersson, complétant ainsi cette formation qui est restée active jusqu'en 2015, après le départ d'Andersson du groupe.
Assurément, les points forts de cet album restent dans leur formule confortable, bien que certaines améliorations aient eu lieu depuis «
Once Sent from the Golden Hall ». D'une part, la production est meilleure (même si elle conserve toujours un certain charme brut), et Johan Hegg, en tant que véritable jarl du nord, passe facilement de ses growls Death
Metal distinctifs à un chant rauque plus noir sans rien perdre de sa poussée ; là où Andersson peut être comparé à une bête enragée. Qui plus est, bien que Mikkonen et Söderberg ne se livrent pas souvent à des riffs complexes, ils savent comment vous mettre à terre avec des rythmes simples et percutants qui correspondent parfaitement au thème lyrique nordique du groupe. En parlant des paroles, les aficionados du groupe savent qu’elles n'ont jamais été leur point fort puisqu’elles sont plutôt un pastiche de mythologie viking/nordique simplifiée qui est présentée comme accessible.
Vous l’aurez compris, il n'y a quasiment pas de points faibles tout au long de la durée de l'album puisque celui-ci ne perd pas de temps à vous botter le derrière avec le tonitruant "
Bleed for
Ancient Gods", composée de riffs rythmiques magnifiques et glorieux avec un barrage incessant de percussions fracassantes qui vous piétine la gorge et établit le credo déterminant d'
Amon Amarth avec le refrain "la guerre est sacrée pour nous" !
Un autre point fort de ce disque un peu oublié de nos jours est le morceau de clôture ayant pour nom "
Legend of a
Banished Man" (ce titre reste le plus récent de cet album à avoir été joué sur scène en… 2015), contenant une introduction de basse sinistre transmettant l'image des vagues se gonflant dans l'océan. S’inspirant également à nouveau des images glorieuses de Nordiques luttant contre des ennemis redoutables, "The Last with
Pagan Blood" semble être un coup d’épée qui tranche votre jugulaire en ne vous laissant pas le temps de penser une seule seconde que la bataille est terminée. En effet, c'est certainement le morceau qui se démarque parmi les autres puisqu’il évoque également certaines des images les plus vibrantes de ce disque qui se poursuivent sur «
North Sea Storm » en emmenant de nouveau l’auditeur dans une nouvelle bataille en mer où les vagues fracassantes contiennent le meilleur solo de guitare de cet opus.
Entre ces deux moments forts, on trouve le solide "
God, His Son and Holy
Whore", un morceau de rage antichrétienne bouillonnante se qualifiant facilement pour l’élite des créations d’
Amon Amarth, à l’instar de la chanson-titre décrivant une épopée de vengeance, qui, bien qu’elle se traîne un peu au début, commence vraiment à faire des ravages vers la quatrième minute. Du reste, "Metalwrath" est un morceau plutôt notoire car le groupe s'en prend à ses compatriotes du groupe
Hammerfall, avec qui ils auraient eu une petite querelle de courte durée concernant des soi-disant plagiats, tandis que la piste bonus "
Thor Arise", bien qu’elle demeure plus rapide que la plupart des autres morceaux, n’est pas aussi mémorable, et cela est peut-être dû au fait qu’elle est, en réalité, une réadaptation de la démo éponyme de 1993.
En définitive, «
The Avenger » n'est peut-être pas pour la majorité des fans un chef-d'œuvre car il ne contient pas vraiment certains des grands succès ou des morceaux les plus connus du groupe, et le fait que le groupe en omette complètement lors de ses concerts semble un peu difficile à accepter. Indubitablement, et bien que son seul point faible puisse être sa courte durée, celui-ci contient tout de même d'excellents morceaux comme "
Bleed for
Ancient Gods", "The Last with
Pagan Blood" et "
God, His Son and Holy
Whore" ; et c’est pour cette raison que ce disque mériterait clairement une plus grande attention. En effet, chaque chanson est un conte épique bien construit du folklore nordique, accompagné de manière très appropriée par les meilleurs éléments du genre Death
Metal mélodique, et cette deuxième offrande de nos vikings devrait inspirer les artistes à peindre de vastes fresques murales représentant ces fiers guerriers mourant glorieusement sur le champ de bataille, massacrant les chiens chrétiens jusqu'à ce que leurs épées leur tombent des mains, maudissant leurs ennemis dans un dernier souffle haletant.
Bref, bien que votre modeste serviteur n'ai jamais vraiment été un grand adepte du genre Death en général, c'est l'un des rares disques qui a vraiment changé ma vision concernant ce type de
Metal, et rien que pour cela, il mérite des éloges. Cependant, si vous êtes plus familier avec la musique d'
Amon Amarth que moi, et que dans votre collection il manque cet album, je vous dirais simplement que c'est comme si vous étiez un
Viking partant au combat sans son bouclier… Sans cet ami fidèle, ce serait suicidaire !
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