Le talent remarquable, d'artistes exceptionnels et novateurs, est parfois contrarié par des détails pouvant apparaître comme dérisoires, mais qui finalement se révèlent cruciaux. Nul doute, en cette année 1993, que les aptitudes rares des musiciens de
Suffocation n'auront guères changé depuis les premier cris délicieusement poussés sur un superbe
Effigy of the Forgotten culte. Et ce même si d'infimes changements auront secoué le groupe avec notamment ce départ de Josh Barohn remplacé à la basse par Chris Ridchards. Nul doute aussi que l'excellent Frank Mullen n'aura rien perdu de cette voix de gorge profonde et originale qui fut la sienne sur les œuvres précédentes du groupe. Aucun doute, non plus, quant aux formidables dispositions des duettistes Terrance Hobbs et Doug Cerrito, aux guitares, mais aussi quant à celles d'un Mike Smith à la constance et à la virtuosité louable. Aucun indice non plus, même infime, ne laisse à penser que
Suffocation aura changé d'orientation musicale délaissant son Death brutal et technique, à la complexité parfois aride, au profit d'une expression artistique plus convenue.
Alors que redouter à la sortie de ce
Breeding the Spawn, deuxième véritable effort de ces Américains ? Rien. Et pourtant la déception sera bel et bien de mise.
Pour expliquer cette amertume, relative soyons honnêtes, il nous faudra évoquer, d'emblée, cette production offrant, à la musique de Frank Mullen et de ses comparses, une atmosphère sonore confuse dans laquelle son
Metal de la mort féroce, aux constructions dans lesquelles il est parfois difficile de s'immerger sans une concentration empreinte de temps, peine à s'exprimer. De telle sorte qu'au cœur de cet ensemble quelque peu désordonné, il est parfois difficile de distinguer cordes, fûts, caisse claire ou cymbale. Citons en exemple, afin d'étayer cette imperfection d'un déséquilibre sonore agaçant,
Epitaph Of The Credulous dont les guitares, outre les soli, sont difficilement audibles et s'alourdissent, de surcroît, d'une harmonie étrangement métallique.
La musique des américains aura donc, bien évidemment, davantage besoin de précision et de clarté pour prendre tout son sens. Et à l'évidence, de ce point de vu là,
Breeding the Spawn vacille dangereusement sur la corde raide ou, d'une note à l'autre, il pourrait faire basculer son auditoire vers une désillusion bien plus grande encore.
Toutefois il faudra, néanmoins, raison garder car, exceptions faites de ce son indigne, l'album peut s'enorgueillir de qualité de compositions qui, sans trahir ni même dénaturer l'art de ces américains demeure séduisantes à défaut d'être totalement déterminante. En esquisse inaboutis,
Breeding the Spawn, nécessitera donc, de la part d'un auditoire pourtant aguerri à la musique de
Suffocation, davantage encore d'investissement pour totalement se révéler. Une fois l'effort consenti, nul doute que des titres tels que
Breeding the Spawn, Marital
Decimation, mais aussi, par exemple, Anomalistic Offerings dévoileront toutes les délicieuses saveurs auxquelles ce groupe nous aura habitué.
Breeding the Spawn est donc un album aride qui, pourtant, saura démontrer quelques belles qualités pour peu qu'on lui laisse le temps de s'épanouir en nos esprits. Fort des caractéristiques si atypiques de ces Américains, signature formidablement singulière, l'œuvre n'est donc un échec que par les négligences coupables d'un ingénieur du son lui ayant offert un ensemble imprécis là où l'exactitude eut été de rigueur.
Cette production ecrase la qualité de rendu des mroceaux et ils faut qlq peu monter le son pour bien distinguer l'ensemble des instruments.
Dommage car cet album est bien comme le depeint Fab...un bel album.
Je suis convaincu qu il fut comme 1 coup de poignard pour Suffocation, il aurait du les mener au plus hautes marches du style et ainsi asseoir fermement leur domination.
En tout cas merci au Sieur Fab pour cette chronique/ analyse .
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