Axioma Ethica Odini

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17/20
Nom du groupe Enslaved (NOR)
Nom de l'album Axioma Ethica Odini
Type Album
Date de parution 27 Septembre 2010
Style MusicalBlack Progressif
Membres possèdant cet album271

Tracklist

Special edition with a 7" bonus vinyl single included.
1.
 Ethica Odini
 07:59
2.
 Raidho
 06:01
3.
 Waruun
 06:42
4.
 The Beacon
 05:38
5.
 Axioma
 02:20
6.
 Giants
 06:37
7.
 Singular
 07:43
8.
 Night Sight
 07:36
9.
 Lightening
 07:51

Bonus
10.
 Jotunblod (Doom)
 05:10
11.
 Migration
 05:03

Durée totale : 01:08:40

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Enslaved (NOR)


Chronique @ AmonAbbath

16 Novembre 2010
Depuis 1991, Enslaved a passé son temps à évoluer, tout d’abord acteur incontournable de la scène Black norvégienne, puis grand représentant du Black dit « Viking », pour enfin se hisser plus haut encore en incorporant des éléments progressifs (qui toutefois ont toujours été de la partie) mais surtout un peu « eighties » à sa musique (cette utilIsation des claviers). Ainsi, un « Monumension » parfois beau mais un peu en demi-teinte aura préparé le terrain pour que « Below the Lights » et l’incroyable « Isa » fassent office de finitude, de sommets de géants. Mais Enslaved, ce fut aussi des albums plus violents, laissant éclater la tempête Black Metal dans ses aspects les plus sombres (comme sur l’estimé « Frost »), ou les plus tortueux et musicalement dissonants avec « Yggdrasill » et le monstrueux et imposant de puissance « MardraumBeyond the Within ».

Alors qu’en 2005 l’évolution avait atteint son paroxysme avec « Isa », « Ruun » se chargeait de prendre le relais et n’avait pas à rougir de succéder à ce que je considère comme un chef d’œuvre, résumant tout simplement un peu la formule et s’offrant un son plus moderne tout en apportant quelques éléments inédits. Dernièrement, les transformations se faIsaient encore moins marquantes sur « Vertebrae » (2008), et l’heure était à se demander où Enslaved allait nous emmener avec « Axioma Ethica Odini » après avoir poussé la marche vers d’inexorables derniers retranchements.

Parallèlement à une excellente idée de concours pour les fans qui purent réaliser eux-mêmes un clip-vidéo, le morceau « Ethica Odini » était révélé à l’avance (le clip devant en fait lui être attribué). Et il était aisé de constater que rien n’avait vraiment changé depuis « Vertebrae » : un premier titre assez long (proche des huit minutes), avec quelques claviers en fond, et ce côté un peu planant qui semble s’être désormais bien installé. Mais certaines choses pouvaient laisser perplexe : « Ethica Odini » est assez répétitif, les riffs n’ont rien de novateur pour le groupe bien qu’ils ne soient pas désagréables (voire même assez immersifs malgré tout), mais surtout le chant clair a encore gagné en importance, s’octroyant l’ensemble du refrain et affichant plus de sensibilité que par le passé. Qu’à cela ne tienne, et pourquoi pas après tout, il s’agissait sans doute de la pièce introductive par excellence qui devait mener vers autre chose.

Hélas non. J’aurais voulu introduire des points réellement négatifs bien plus tard et en moindre mesure dans une chronique d’un nouveau Enslaved, mais il n’y a pas moyen pour moi ici. Dès « Raidho », qui reste toutefois un morceau plaIsant (avec par ailleurs un très bon break où la basse est bien mise en avant), le schéma repris est plus ou moins le même, avec de nouveau un riff certes sympathique (et plus agressif que le morceau précédent) mais encore répété, d’après moi, « un peu beaucoup ». Sans compter que le refrain, présenté d’abord de façon instrumentale (ce qui était très intéressant), se voit une nouvelle fois affublé de chant clair. Et ne vous y trompez pas, c’est également le cas avec « WaRuun », encore une fois plus ou moins répétitif et flanqué de ce chant clair qui, là, devient carrément inintéressant (à l’instar de l’assez mauvais « Tides of Chaos » sur « Ruun ») comparé aux chœurs aériens et vikings qui ont pu faire rêver par le passé.

Voilà certainement le moment décisif, celui où certains auront accroché, se permettant dès lors et assez injustement, je le pense, de hisser au rang de chef d’œuvre ce disque qui ne fait pourtant que reprendre dans un ordre plus ou moins constant ce qui a déjà été fait. Là où « Ruun » se terminait d’ailleurs de façon planante et aérienne avec un « Heir to the Cosmic Seed » vraiment spécial, ce cru 2010 se conclut semblablement sur la très bonne « Lightening », où la voix claire, sans changer de style, se trouvera enfin vraiment à sa place, délivrant ses mots sur de magnifiques airs (quel début de chanson) rappelant aussi « Center » sur « Vertebrae ». Alors, j’ignore ce qui s’est passé pour ce titre et le précédent (« Night Sight »), mais c’est nettement mieux, même si les origines du groupe sont un peu laissées en plant, on est face à une réelle continuité dans le concept progressif et toujours plus mélodieux que le groupe affiche depuis quelques albums.

Mais très franchement, avant d’en arriver à ce duo final plaIsant, quel ennui pour moi. « The Beacon », « Giants » et « Singular » se partagent leur temps entre, pour certaines, riffs lourdingues qui donnent l’impression que rien n’avance, l’impression d’écouter du Doom avec trop de chant clair, et pour d’autres de nouvelles longueurs durant lesquelles j’en ai eu vraiment plus qu’assez de devoir chercher sans succès de « petits quelque choses » auxquels me raccrocher lorsque rien ne se passe. Et là, je vous dis « Où ? ». Je vous le dis à vous qui ne me comprenez peut-être pas à la lecture de ces lignes, tout comme je ne vous comprends pas lorsque vous tirez votre chapeau à Enslaved cette année. À vous qui hissez « Axioma Ethica Odini » parmi les grands disques d’Enslaved. Pour la première fois depuis longtemps, la formule ne change pas (même son, même style et même genre de compositions que sur « Vertebrae » sauf qu’elles sont cette fois moins facilement identifiables entre elles, se marchant trop sur les pieds en oubliant la variété). Et, je le répète : « Où ? ». Où quoi ? Eh bien où est cette science du riff qui déchire (« Isa », « Clouds » …), cette science de la dissonance Black pourtant si mélodique (« Essence », « Violet Dawning » …), cette science du riff qui déchire mais tout en étant mélodique et dissonant à la fois (« Path to Vanir », « Stjerneheimen » …) ? Et où sont ces fichus superbes chœurs vikings ? Ces orchestrations si spéciales aux claviers ou autres (parce que ça, jusqu’à la piste 9 - la dernière, oui - on peut se demander ce qu’ils en ont fait tant elles sont furtives, l’épuration régnant en maîtresse) ? Et enfin, où sont ces morceaux tout simplement terribles d’inventivité, imparables et qui ont forgé la réputation d’un groupe aujourd’hui culte (« Entrance-Escape », « The Dead Stare », « Return to Yggdrasill » …) ? Pas ici en tous cas.

Constat général, une attente de sept morceaux avant que quelque chose ne me frappe enfin vraiment, que des mélodies plus recherchées et moins répétées ne me fassent sursauter. Du reste, je n’ai au départ même pas failli m’endormir mais plutôt crier au scandale face à tant d’ennui. Toutefois après maintes écoutes, la mauvaise surprise dissipée, je peux reconnaître au moins que chaque morceau contient quand même une structure qui, tout au plus, aurait pu être intéressante, et finit par prendre un certain sens. Je peux modérer mon propos, mais le tout est bien trop redondant et ne répond plus suffIsamment aux attentes que l’on peut avoir face à un groupe qui semble avoir mis de côté tous les éléments par lesquels j’argumentais pour parler de génie. Pour cette fois seulement j’espère, car dans le cas contraire Enslaved et moi continuerons nos chemins chacun de notre côté, un peu plus tristement sans doute pour ma part. Un album, à la lumière des changements et déceptions que je vous ai exposés ici, qui m’est une grosse déception. Malgré deux très chouettes morceaux en fin de parcours, il manque au reste du disque … ce qui fait qu’Enslaved est Enslaved.

10/20
Précisons par ailleurs que 5/10 n’est pas une note vraiment catastrophique, mais très dure sans doute, surtout pour un groupe comme celui dont il s’agit ici.

18 Commentaires

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La_Lance - 01 Décembre 2010: @Silent_Flight :
Je en suis pas vraiment d'accord avec, le groupe n'a pas vraiment perdu son identité.. Quand tu écoutes la voix, tu peux pas te tromper sur le groupe.. Rien que ça, cela met sur la voix..

Putain de bon pour ma part.. Je lui ai accordé un 18/20.

Et très bonne chro cela dit en passant !
Ma2x - 17 Décembre 2010: Je trouve perso que cet album perd un peu sa saveur au fur et à mesure de l'écoute, alors qu'un Isa ou un Below the lights m'ont tenu en haleine de longs mois !
Alanternatif - 06 Janvier 2011: Pour tout vous dire je les ai connu à Isa et je suis devenu fan.

Puis Vertebrae déjà m'avait un peu déçu...

Ici, je suis en pleine écoute lorsque je vous écris (The Beacon) et j'avoue être assez d'accord jusque là avec la chronique!

Mais pour moi depuis Vertebrae, cette façon qu'ils ont de littéralement nous emmener entre les fjords et les paysages enneigés de la Norvège - ça m'a troué le cul! Je trouve que c'était déjà parti à ce moment-là (Vertebrae)...

Au niveau du chant clair, je laisse aller! Et concernant Tides Of Chaos, y a pas à ce plaindre. C'est très bien contrebalancer.

Alanternatif - 06 Janvier 2011: Je viens de le terminer. J'aimerais dire que mon avis est mitigé... La voix claire finalement sur la dernière chanson est un peu trop... Ça me fait juste penser à de mauvais groupes pour jeunes pucelles.

Non, j'ai vraiment été impatient que l'album se termine. Et pourtant dans Lightening c'est bien puissant mais... Non.
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Chronique @ PaganFrance

25 Janvier 2011

Du black progressif de haute volée.

Le groupe Enslaved revient en 2010 avec un nouvel opus Axioma Ethica Odini. Depuis quelques albums, les Norvégiens ont mis de côté les sonorités plus encrées dans le Black Metal pour composer une musique plus progressive voire mélodique par moment. Autant vous le dire tout de suite Axioma Ethica Odini va également dans ce sens.

Dès la première piste, Ethica Odini, le combo démarre très fort avec une sonorité vraiment impressionnante et très facilement mémorIsable, d’ailleurs j’ai encore le morceau dans la tête. Le premier titre marque un savoureux mélange progressif et rock avec deux types de chant (black et clair) parfaitement maîtrisé. Le ton est donc donné et cette grande virtuosité se prolonge d’ailleurs sur la deuxième piste de l’album avec Raidho.

La puissance du chant black est également de mise sur cet opus avec notamment les premiers instants de The Beacon. Un morceau très riche d’ailleurs alternant superbement des passages extrêmes, puis plus mélodique et progressif. Ce titre fait d’ailleurs la part belle à un refrain très bien venu avec des voix atmosphériques. Un vrai petit bijou. On retrouve d’ailleurs également ces éléments dans le titre Singular. Autre perle de l’album d’ailleurs avec des passages extrêmes et des blasts parfaitement mesurés et soignés.

La cinquième piste de l’album, Axioma, apporte une fraîcheur très bien venue avec un morceau ambiant qui par sa poésie nous fait planer. A noter que son placement a été mûrement réfléchi car elle s’installe parfaitement entre les morceaux The Beacon et Giants. Exercice très difficile et qui est là réussi, la preuve d’un groupe de talent.

Night Sight est un morceau beaucoup plus calme que les autres avec un style que l’on pourrait plus qualifié de Death/Doom et qui devient au fur et a mesure de plus en plus intéressant avec des passages très travaillés et une énergie auquel on ne s’attendait pas vu les premières notes du titre. Jolie surprise.

L’album se conclut avec l’excellent titre Lightening qui clôture l’album en apothéose, avec un morceau tout aussi riche que les autres qui joue autant sur les côtés tantôt progressifs et tantôt extrêmes. Mais ce morceau donne l’impression que les Norvégiens en font encore bien plus en creusant plus en profondeur dans leur création. Une claque monumentale, grâce notamment au moment de l’ouverture des refrains avec le chant clair de Herbrand Larsen qui monte de plus en plus en puissance pour se marier parfaitement avec la puissance du chant extrême de Grutle Kjellson.

En résumé, Enslaved nous délivre un album d’une grande richesse musicale et habilement travaillée qui en ravira plus d’un, aussi bien les passionnés de musique progressive que d’extrême mais aussi de doom. Une fois Axioma Ethica Odini terminé on a qu’une envie, celui de voir Enslaved ressortir un autre album comme celui-ci le plus rapidement possible. Cet album est donc pour moi un des meilleurs albums de l’année 2010, voir peut être même le meilleur. Je finirais cette chronique sur ces mots : mais qu’est ce que vous attendez pour l’acheter ?

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CirithUngol - 25 Janvier 2011: "Meilleur album de 2010" merci l'ami je me sens moins seul....
Belle chronique.
VINDIR - 26 Janvier 2011: J etais pas un tres grand fan d Enslaved mais cette album c est vraiment le meilleur de 2010 Mieux que le dernier d Immortal Burzum ou le dernier album de Maiden
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Chronique @ Lamorak

31 Mars 2011

Autant le dire tout de suite, Axiomia Ethica Odini est un immense album...

Natif de la Norvège, le groupe n’a cessé depuis sa création de repousser les limites de la créativité et de la puissance musicale. Là où de nombreux groupes de metal sans âmes n’ont cherché que davantage de vitesse et de violence, Enslaved, de part la maturité de ses composition et du caractère unique de leur son, est véritablement un groupe à part.

Ce son unique, ils l’ont cultivé durement depuis 1991 et pour beaucoup, son apogée a été atteinte en 2004 sur l’exceptionnel Isa. Après Vertebrae et Ruun, plus ou moins du même calibre, les norvégiens ont remis ça avec leur dernier album : Axioma Ethica Odini.

Si le Black progressif et atmosphérique de Enslaved vous horripilait sur leurs deux derniers albums, cela ne risque pas de changer avec cette dernière galette. Enslaved ont poussé le vice encore plus loin, en intégrant encore plus de voix, plus de moments atmosphériques… Mais ne vous attendez pas à ce que je parle de cela comme si c’était un mal, bien au contraire. Car autant le dire tout de suite, comme ça après on sera débarrassé, Axiomia Ethica Odini est un immense album, peut-être même meilleur que Isa.

Des riffs de guitare d’une énergie incroyable sont inlassablement répétés sur le jeu de batterie original et surpuissant de Bekkevold. Car oui, encore une fois, Enslaved nous offre des morceaux très répétitifs, mais délicieusement immersifs. La plupart des riffs sont de véritables tueries (The Beacon) soutenue par un clavier discret mais efficace. Les voix alternent entre le growl effrayant de notre brave Grutle et le chant lyrique et clair (mais jamais énervant) de Larsen (Singular).

Dissonants et puissants, on peut parfaitement imaginé que ce sont ces mots qui ont dirigé le travail de nos braves vikings sur ce monstrueux album. Tous cela est tellement magnifique, qu’après votre premier écoute, vous risquez fort de ne pas pouvoir vous relevez tant l’instant fut éprouvant et absolument jouissifs. Les riffs épiques s’entrecoupent avec le chant de Grutle, sa basse surpuissante, le clavier et le chant de Larsen, tous cela soutenus par un jeu de batterie parfait et qui provoqueront forcement des mouvements incontrôlés de votre nuque. Un album unique…

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Tfaaon - 21 Octobre 2011: franchement, cet album est excellent !
que dire des magnifique Giants ou Lightening ?

mais par contre, le côté progressif de l'album , je le sens pas trop . certains riffs et arrangements sont peut être pas étrangers au prog, mais globalement, cet album, ça reste "juste " du black pour moi.
Atmosfear - 30 Janvier 2012: Merci pour la chronique qui équilibre l'autre (les deux sont utiles,sans parler de la troisième qui semble être proche de mon avis provisoire). Ces contrastes m'ont donné envie d'écouter quelques titres avant de voir si j'acquiers l'album ou pas. Ben dites donc j'en suis à trois titres (parmi ceux conseillés) et pour l"instant ce sont de très bons titres avec de bien meilleurs arrangements et ambiances que certains des précédents albums, que j'aime pourtant, alors oui il y a toujours des choses qui me gênent (je dois être un des rares à détester la crudité du son et la répétitivité des riffs des guitares rythmiques sur "Isa",etc...et lui préférer "Runn" ou "Vertebrae", regretter le chant black très "poussé") mais il semble y avoir un net progrès dans le chant clair (même s'ils pourraient consentir à mettre un peu plus de réverb. !), dans les compos par certains côtés. Sur "Lightening" ça devient carrément épique ce chant clair (eh oui, chant très mélodique...trop pour certains). Bon moi ça me donne plutôt envie tout ça !

A suivre après acquisition probable de l'album !
Atmosfear - 30 Janvier 2012: Ouiap, j'ai écouté les 3/4 des titres et même en une seule écoute, je confirme pour ma part, cet album semble vraiment excellent et probablement leur meilleur de la deuxième période (je ne me prononcerais pas pour avant "Isa" car je connais moins).
Acquisition en vue à coup sûr !
Merci pour tous les commentaires au final...
Atmosfear - 18 Fevrier 2012: Je ne peux qu'approuver ta chronique après l'écoute de tout l'album (reçu ce jour) !
C'est peut être bien leur meilleur à ce jour (en tout cas de l'époque à partir d'Isa).
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Commentaire @ Kuza

19 Octobre 2010
Bon, et bien … Je me lance dans la rédaction de la chronique de ce groupe d’une importance majeure sur la scène black internationale, prenant le risque de me faire incendier de toute part. Je tiens donc à préciser avant que vous commenciez à lire que toute cette chronique est exclusivement subjective, et ne parle que de mon ressenti. Ceci étant clarifié, attaquons nous à ce monument que représente Enslaved, actif désormais depuis bientôt un quart de siècle, et à leur dernier opus, qu’ils nous livrent humblement.

L’album s’ouvre avec Ethica Odini, que je vais prendre la peine de détailler, car assez représentatif de l'ensemble de cet album : Les vocaux black sont puissants et haineux, mais un refrain en chant clair intervient. Un chant clair quasiment rock, assez pop, même, oserais-je dire. Pour tout dire, ce refrain entêtant est le genre de refrain qui reste dans la tête, ce qui peut être limite chiant, je vous l’avouerais. Les paroles prennent pour thème la mythologie scandinave, mais nous sommes loin de l’esprit viking et guerrier à la sauce Amon Amarth. Ce ne sont pas des hymnes guerriers, mais plutôt des chants magiques, captivants, envoûtants, qui nous invitent à prendre des drogues, feuilles magiques séchées et réduites en poudre, pour rejoindre la trance étrange de ces druides à la sagesse sans limite, percevant dans leurs esprits la lumière de la Vérité. La batterie, elle, n’use pas de la double pédale, mais le rythme est rapide, et le metalhead se mettra vite à hocher la tête, soutenu par les guitares mélodiques, assez aériennes, qui renforcent cette idée de psychédélisme païen. La fin du morceau se conclut avec un arpège qui calme le jeu, et je retrouve à cet instant l’Enslaved de Vertebrae, avec un solo très recherché pour le final.

Le ton est donné : cet album est la succession légitime de Vertebrae, mais a évolué. Le groupe donne plus de puissance, à chaque composition de l’album, tout en gardant cet esprit assez progressif, psychédélique que j’avais déjà beaucoup aimé lors du précédent opus. Les guitares sont plus incisives, le rythme toujours bon, les compositions de qualité … Que dire alors ?

Dans un style différent, un peu plus rentre-dedans, de ce qu’ils faIsaient avant, mais en restant dans une légitimité et un son qui leur appartient, les gars d’Enslaved nous livrent un nouvel opus, marque de l’évolution du Black, entre progressive psychédélique, et black violent et mélodique. Quand on sait de surcroît que ce groupe vit vraiment dans le plus pur amour de la musique, et qu’il sait en plus rester sympathique et humble (qui a dit que je regardais Satyr avec mépris ?), je pense que ce groupe est tout désigné pour servir le monde de la musique extrême encore de longues années, en espérant qu’il me donne - et nous, si vous êtes vous aussi de mon avis – encore du plaisir pendant un moment, en espérant qu’il réchappe à la malédiction de Christine Boutin jetée sur la santé des plus grands artistes de notre temps. Puissent t-ils continuer ainsi encore longtemps !

17/20


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Undergroundmetallic - 18 Novembre 2010: L'air de rien, Enslaved fait son petit bonhomme de chemin et même si le style a évolué, il n'en demeure pas moins que la qualité est toujours aussi présente, voir plus parfois et chaque nouvel album est de plus en plus riche et intense.

Le dernier ne déroge pas à la règle, "Axioma Ethica Odini" est impressionnant dès les premières notes et nous tient en halène jusqu'à la fin du disque.

Je comprends que les True Viking Black Metalleux de la 1ère heure ne puissent pas s'y retrouver mais un groupe ne peut rester figer pendant presque 20 ans sur le même registre.

Tout être humain évolue comme tout d'ailleurs, dans le bon sens parfois ou dans le mauvais souvent mais là ça n'est que du bonheur.

Moi qui suis fan d'Enslaved depuis leurs débuts, je n'ai jamais été déçu et pour moi ce dernier album est une pure merveille de créativité et apporte un nouveau souffle à la scène Black Metal même si ça n'est pas du pur Black Metal mais l'intégration grandissante du chant clair et côté progressif d'une intensité rare. Celle-ci d'ailleurs se ressent vraiment sur scène.

Enslaved, c'est comme le bon vin, il se bonifie avec l'âge et nous apporte fraîcheur, intensité, puissance et créativité.

Vivement leur prochain passage sur Paris, en avril 2011!!!

Moi je mets 19/20 car "Axioma Ethica Odini" me transcende complètement et j'ai rarement ressenti autant d'émotions avec un album de musique mais ça ne reste que mon avis car nous ne ressentons pas tous la musique de la même manière et heureusement d'ailleurs!

VIVE ENSLAVED !!!
Aseth - 15 Décembre 2010: j'ai souvent vraiment de la difficulté avec les chroniques subjective mais celle la est la première que j'ai vue qui viens vraiment chercher les bon éléments pour en faire une belle description !



excellente chronique et excellant album !!
 
Kuza - 16 Décembre 2010: chronique qui a été déclassée en commentaire, mais merci quand même ^^ c'est toujours sympa de lire des compliments et des voir que nos écrits plaisent ^^

L'album est tout particulièrement excellent c'est certain.
Coemgenus - 03 Janvier 2011: Non il n'y a pas vraiment de mot pour le nommer cette album.....................hahahahahahahaha
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