Enslaved, parler de ce monument du
Metal norvégien n’est jamais véritablement chose aisée. Parler d’un groupe qui laisse son emprunte depuis maintenant une vingtaine d’année en ayant laissé derrière lui une discographie référentielle, mérite que l’on respecte le sujet. Un récent virage, celui amorcé lors de la création de
Mardraum et qui se poursuit sur l’expérimentation qu’est
Monumension, prend théoriquement fin avec l’apparition de ce
Below the Lights. Un album qui marque le retour aux sources, du moins conceptuel, du groupe vers ce bon vieux Black
Viking, dont il était non pas le précurseur, laissons l’honneur à
Bathory, mais l’un des piliers soutenant l’édifice.
Bien qu’en théorie, tout ça paraît fort simple, ne vous faites pas d’illusions. Le groupe en termine avec l’expérimentation Black
Metal pour venir tester l’expérimentation
Viking Metal. En soi, on ne retrouvera ni les aires paganistes de
Frost, ni la rigueur lisse de Eld. Non, en vérité, on se retrouve confronté à un album construit d’une manière bien curieuse, à l’image du plus ou moins controversé
Monumension. Comparer ces deux albums est tout bonnement inutile et futile, mais pourtant,
Enslaved reste
Enslaved, par tous les temps.
Musicalement, on retrouve ce fameux son très ‘’sec’’ que le groupe se tue à mettre en avant depuis le début de leur carrière. Si l’on ne peut comparer la musique d’antan avec celle présentée ici, on peut tout de même faire le rapprochement au niveau des sonorités, qui varient bien sûr en qualité depuis. Indépendamment de ça, la musique est façonnée dans un sorte de fouillis très haché, ceux qui ont entendu l’album me comprendront, et je m’avancerai même jusqu’à prétendre que
Below the Lights sonne comme un album aux proportions très atmosphériques. On ne retrouve pourtant pas de lenteur, ni même de répétitions à la chaine, chaque morceau se dissociant des autres, mais pourtant, le coté atmosphérique est bien là. Je précise également que peu de trace de folk font leur apparition, pour ceux que cela intéresserait, hormis sur cette diatribe qu’est
Havenless, piste n°5. Saccadé ou lisse, rythmique ou blasté, les compositions sont toutes agrémentée de diverses influences, à l’image de quelques entrée en matière (n°4 et 6) et on retrouve évidemment les increvables passages acoustiques.
Partager entre son grave et son clair, les riffs se veulent attractifs, bien qu’innovants et certains passage dénotent une réelle intention de remettre au goût du jour les inspirations qu’il manque à plein de musiciens actuellement. Construit de manière plutôt bancale,
Below the Lights se laisse écouter sans le moindre problème. Hormis des vocaux, ce qui s’applique à l’ensemble de la discographie du groupe, qui ne sont pas les plus admirables que j’aie entendu, le groupe s’en sort à merveille, et prouve, à l’image de
Satyricon,
Darkthrone,
Immortal et autres piliers de la scène norvégienne, que eux aussi savent évoluer. Et pour vous rassurer, je dirai sérieusement que
Enslaved ne sont pas les plus en reste dans le domaine.
L’album suivant va être perçu comme une sorte de pilier de discographie, pourtant, j’ai tendance à préférer celui-ci. Pour se donner un aperçu d’une possibilité d’évolution dans un domaine précis,
Below the Lights est un parfait candidat. De prime abord difficile d’accès, ce disque devient très vite une valeur sûre. A écouter et à se faire sa propre idée.
Pas mal du tout car original.
Paganwinter
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