Riitiir

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17/20
Nom du groupe Enslaved (NOR)
Nom de l'album Riitiir
Type Album
Date de parution 24 Septembre 2012
Style MusicalBlack Progressif
Membres possèdant cet album238

Tracklist

DISC
1.
 Thoughts Like Hammers
 09:30
2.
 Death in the Eyes of Dawn
 08:17
3.
 Veilburner
 06:46
4.
 Roots of the Mountain
 09:16
5.
 Riitiir
 05:26
6.
 Materal
 07:48
7.
 Storm of Memories
 08:58
8.
 Forsaken
 11:15

Durée totale : 01:07:16



DVD - BEHIND THE VEIL (Limited Edition)
1.
 The Making of Riitiir
 50:10

Durée totale : 50:10

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Enslaved (NOR)


Chronique @ nsfromhell

02 Novembre 2012

RIITIIR se révèle l’album de la synthèse de plus de vingt ans de carrière

Depuis plus de vingt ans les Norvégiens d’Enslaved s’emploient à explorer le black metal, que ce soit à travers le plus pur viking metal, sans concession, à l’image du culte Frost (1994) ou de Eld trois ans plus tard. Par la suite ils ébaucheront un metal plus progressif notamment avec Monumension (2001) et les chefs d’œuvres Below The Light (2003) et Isa (2004), toujours emprunt d’un univers nordique fort mais moins guerrier que spirituel. Nouvelle clef du son Enslaved, la sortie de Vertebrae en 2008 forge encore une nouvelle identité sonore du combo, plus psychédélique, plus rock aussi avant que Axioma Etica Odini ne vienne brutaliser la sauce en prise sur Vertebrae.

Dire que la sortie de ce Riitiir était attendue est un euphémisme, il faut bien avouer que Axioma Ethica Odini avait pour le moins diviser les fans, entre ceux qui criaient aux chef d’œuvre, et les autres, les nostalgiques du son froid et rigoureux des premiers albums.

Déjà ce Riitiir se présente bien: la pochette est une nouvelle fois signée Truls Espedal, qui réalise les artwork des Norvégiens depuis Monumension, et est franchement réussie. Mystérieuse et mystique, elle tranche avec les artwork gris/noir dont on avait pris l’habitude depuis Below The Light.

Révélé bien avant la sortie de l’album, "Thoughts Like Hammers" ne surprendra pas l’auditeur habitué d’Axioma Ethica Odini: un riff lent en guise d’intro, beaucoup (trop) de chant clair pour déboucher sur un linéaire black particulièrement intéressant mais malheureusement trop court. J’aurais préféré parler de ce point plus en avant dans cette chronique , mais il faut reconnaître que le chant de Herbrand Larsen est devenu franchement trop envahissant, alternant souvent des parties ultra mielleuses à des refrains sans grand intérêt ("Veilburner", "Thoughts Like Hammers", "Death in the eyes of dawn"). Ce qui était devenu franchement une force sur Vertebrae (les chœurs de "The Watcher") rend parfois des parties sur ce Riitiir particulièrement ennuyeuses.

D’un autre côté il y a un travail indéniable sur les parties vocales notamment celle de Grutle Kjellson, on y retrouve ce grain très particulier vraiment bien rendu et surtout quand le bonhomme ouvre un peu plus ses cordes vocales avec de nombreux growls toujours bien placés ("Death in the eyes of dawn", "Materal"), les parties de Herbrand Larsen ne sont pas non plus toutes à jeter ("Roots of the Mountains", "Riitiir") en témoigne aussi l’incroyable break de Veilburner et de son duo de voix Grutle/Herbrand magistral.

Riitiir malgré le désagrément évoqué plus haut reste un album franchement bien ficelé. Déjà la production est excellente malgré l’enregistrement dans trois studios différents (la sonorisation de la batterie devrait être enseignée à l’école), mixé au Fascination Street studio en Suède, on retrouve toujours ce grain très particulier d’Enslaved. Même si nous sommes en terrain connu , on remarquera déjà que le son s’est énormément densifié au fil des ans. La basse sonne plus « ronde » qu’à l’accoutumer, souvent gavée d’effets en tous genres ("Thoughts Like Hammers", "Storm of Memories"), on note aussi un énorme travail abattu par Ivar Bjornson la tête pensante d’Enslaved, avec notamment beaucoup plus de couches de guitare, souvent très travaillées et surtout des solos excellentissimes du début à la fin comme celui de 'Death in the eyes of dawn' bien introduit par un riff particulièrement épique.

Mais ce qui rend ce Riitiir particulièrement intéressant c’est que tout au long des huit titres qui le compose on a l’impression qu’il revisite la discographie complète d’Enslaved. Si les trois premières pistes sentent bon l’ère Axioma/ Vertebrae, à partir de Riitiir on se retrouve dans le bain Below The Light/ Isa/ Ruun de plein pied. Magnifiant une quête spirituelle de tout les instants parfois lumineuse, parfois cosmique (Riitiir), parfois noire comme la nuit ("Materal" qui n’aurait pas démérité sur Below The Light) ce dernier album des Norvégiens possède une atmosphère des plus prenante et travaillée. Le triptyque central RIIITIIR/ Materal/ Storm Of Memories fait partie des meilleures compositions du combo norvégien depuis des lustres (contenant pas mal de ces linéaires black dont Ivar Bjornson à le secret). Forsaken le dernier titre termine l’album de belle manière avec tout ce qui fait d’Enslaved ce qu’il est depuis des années : un groupe de black progressif puissant, atmosphérique, sensible où l’ombre d’un certain Meddle de Pink Floyd n’est jamais bien éloignée, tout comme le fantôme de King Crimson.

Au final ce Riitiir se révèle l’album de la synthèse de plus de vingt ans de carrière et plus particulièrement à partir de Monumension. Doté d’une atmosphère spirituelle prenante, parfois déchaînée, le plus souvent contemplative, relevée par ce feeling nordique si particulier dont seul Enslaved a le secret. Reste le cas Herbrand Larsen, je sais que le monsieur a ses fans, je n’en fais pas partie, préférant la rudesse du timbre de Grutle Kjellson. Mais ce point ne pèse finalement que peu face à ce nouvel effort des Norvégiens, qui nous prouvent encore leur allégeance sans faille au metal et nous démontrent aussi qu’ils en maîtrisent l’essence même.

11 Commentaires

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orionzeden - 04 Novembre 2012: Je comptais bien m'intéresser au reste de la discographie du groupe de toute manière ^^.
Je vais peut être commencer par ceux là du coup.
ArchEvil - 05 Novembre 2012: Personnellement, je trouve que de Frost à Below the Light, le groupe a enchaîné les perles. Et ce dans leurs deux approches musicales bien distinctes. Je trouve Isa très bon mais il lui manque ce petit côté hétérogène et prog présent sur son prédécesseur.
Laissclayespool - 07 Novembre 2012: Une bonne dizaine d'écoutes depuis hier...et je le trouve sacrément bien ficelé cet album.

Complètement d'accord avec ArchEvil, c'est plutôt soft, on est plutôt sur de la prog par (courts) moments black, voix claire ultra présente mais j'aime ça tant elle est super mélodique...un groupe qui ne se contente pas de resservir la même sauce à chaque disque. La longueur des titres me fait toutefois décrocher parfois...
rikkit - 14 Mai 2014: Cet album est juste énorme. Peut être trop long en revanche.
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Commentaire @ [BlackMoon]

01 Novembre 2012

Avec cet album , Enslaved confirme son évolution qui a toujours été présente et qui a vraiment été remarquable depuis Isa .

La ressemblance avec ses prédécesseurs se fait ressentir dès le premier titre. Après un court passage difficilement compréhensible commencent les premiers accords, où la batterie joue un rôle dominant, soutenue par les guitares et la basse, plus discrètes, avec cependant le fait de reprendre le premier rôle au cours de passages où les positions s'inversent.
La seconde particularité de Thoughts Like Hammers vient de la voix.
En effet, le processus enclenché dans Axioma Ethica Odini se poursuit dans ce dernier album: la voix du claviériste Herbrand Larsen est autant voire plus mise en avant dans cette chanson et devient ainsi autant importante que celle de Grutle Kjellson.

Après cette première musique qui avait déjà été diffusée avant la sortie de l'album par Enslaved vient Death in the eyes of dawn, au cours de laquelle on peut entendre une majorité de voix calmes, suivies par les instruments.
Amateurs de voix plus puissantes/rauques et de solos ravageurs, ne vous inquiétez pas, ces deux éléments ne sont pas en reste dans ce morceau et ont largement de quoi indiquer leur présence par une alternance entre le violent et le calme, par lequel cette chanson se termine avec un passage acoustique du plus bel effet .

Vient ensuite Veilburner, elle aussi disponible avant la sortie de l'album, et dans laquelle le début et la fin plairont aux amateurs de headbang, avec son coté "heavy". Entre ces moments opposés , Herbrand Larsen est à l'affiche, Grutle Kjellson ne l'appuyant que pendant de courts passages. Au milieu de ce contraste, les instruments prennent un chemin presque aérien , n'étant audibles qu'en fond sonore.

Dans le quatrième morceau de cet album, l'alternance entre les deux voix est toujours à l'honneur ( et est au centre de cet opus , vous l'aurez remarqué ). Ce morceau ressemble beaucoup à Death in the eyes of dawn, mais a en plus de courtes insertions de passages dans lesquels la basse y est pour beaucoup et qui donnent le coté progressif si caractéristique d'Enslaved depuis quelque années.

Vient ensuite le titre éponyme , le plus court ( 5.25 ). Comme avec les autres morceaux, ce sont de courts passages qui viennent provoquer la différence et qui évitent de se retrouver avec des chansons identiques - car l'alternance batterie principale/guitare en fond sonore et inversement se retrouve beaucoup dans cet album - et ce sont dans ce morceau des accords de basse qui viennent le parcourir et des passages dans lesquels les 2 voix d'Enslaved s'entrelacent afin d'éviter l'ennui et la ressemblance avec le reste de l'album.

La batterie est ensuite à l'honneur dans le titre suivant, Materal, avec une intro avec uniquement cet instrument et que l'on retrouvera régulièrement en fond sonore pendant cette chanson. Pour le reste les passages durant lesquels Grutle Kjellson chante ressemble beaucoup à ceux du reste de l'album, mais la présence d'accords de guitares bien placés viennent rendre la chose intéressante et Herbrand Larsen apparaît assez souvent pour rendre la chanson d'excellente facture.

Après cet excellent morceau , place à Storm Of Memories.
Ce morceau est d'ailleurs assez décevant, tant sa seule spécificité est son introduction aux voix presque murmurées, voire inaudibles.
Pour le reste du morceau, il reprend les structures des précédents, avec l'alternance batterie/cordes, et ne présente guère de particularités au niveau des voix, on y retrouve le fonctionnement déjà présenté ci-dessus .
Malgré tout, ce n'est pas une mauvaise chanson, mais elle est moins marquante que les autres de cet opus.

Et l'on atteint déjà la fin de Riitiir , qui se clôt avec son long morceau: Forsaken.
Après une courte intro au piano et à la guitare, la voix rauque de Grutle Kjellson se fait entendre, couplée à une batterie qui sait faire preuve de bons effets de style et qui se démarque de son utilisation durant les autres chansons de cet album. Après ce passage puissant qui rappellera le fait que Enslaved est toujours un groupe de viking metal, vient un passage aérien dans lequel le piano est présent en fond sonore avec une guitare aux sonorités originales et auxquels la batterie viendra se rajouter avec des sonorités semblables à des tambours de guerre.
Après un court passage où Grutle Kjellson nous expose une fois de plus sa voix,
c'est à Herbrand Larsen de clore cette chanson, accompagné d'instrumentaux dans lesquels la batterie ne se présente qu'en fond sonore pour laisser la belle place aux cordes qui nous font quitter Riitiir avec douceur.


Enslaved nous sert ici un album qui suit le cheminement d'Axioma Ethica Odini, avec ces passages aériens mais toujours avec une dose de brutalité maitrisée, témoignage des premiers albums d'Enslaved, et confirme le cachet "progressif" qui lui est maintenant associé, avec de courts passages qui font la différence entre chaque piste de cet album et qui le différencie de son prédécesseur .

18/20












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