Shining

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17/20
Nom du groupe Shining (SWE)
Nom de l'album Shining
Type Album
Date de parution 15 Septembre 2023
Style MusicalBlack Avantgardiste
Membres possèdant cet album18

Tracklist

1.
 Avsändare Okänd
 08:28
2.
 Snart är dom alla Borta
 09:50
3.
 Allt för Döden
 11:18
4.
 Fidelis ad Mortem
 06:36
5.
 Åttahundratjugo
 03:21
6.
 Den Permanenta Sömnen Kallar
 10:35

Durée totale : 50:08

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Shining (SWE)


Chronique @ Icare

24 Septembre 2023

Force est de constater que si Shining peut encore faire vibrer, il ne surprend plus.

Hmmm, Shining… est-il encore besoin de faire les présentations ? Kvarforth, leader emblématique du groupe, s’en est largement chargé ces quinze dernières années, à coup de frasques et de controverses plus ou moins discutables, et à l’heure actuelle, rares sont les metalleux qui n’ont jamais entendu parlé du quatuor suédois… Après un Everyone, Everything, Everywhere, Ends plus mélodique et mé…
Euh, attendez… Cette entame de chronique… Ca ne vous dit rien ? Personnellement, je jurerais l’avoir déjà lue quelque part. Si, si, c’est sûr, elle me parait étrangement familière… Hum, voyons voir… Ca y est, j’y suis !
Trêve de suspense, ces formules élégantes et déliées sont de mon propre fait, et c’est littéralement telles quelles que je les ai utilisées pour introduire la chronique du dernier album en date de Shining, Varg Utan Flock. Auto-plagiat me direz-vous ? Peut-être bien. Mais, lorsque la qualité est au rendez-vous et le propos adapté, est-ce vraiment gênant ? Voilà en quelques mots comment résumer le débat qui risque d’éclater au lendemain de la sortie du onzième album de Niklas et sa bande, sobrement intitulé Shining, et pour le coup, ma chronique pourrait presque s’arrêter là.

Oui, plus encore que son prédécesseur, ce nouvel album présente six nouveaux morceaux qui ne peuvent pas laisser insensibles les fans du groupe, une sorte de condensé subtil, intelligent, et surtout, toujours terriblement émotionnel de tout ce qui fait l’identité de l’entité suédoise. Toute la palette du quintette y est admirablement déclinée, entre rage électrique et passages acoustiques langoureux à vous coller des frissons, les musiciens dégueulant une fois encore cette misanthropie rageuse et morbide maladivement belle.
Disons le franchement, les amateurs de Halmstad vont se régaler, d’ailleurs, la ressemblance entre les deux albums est assez troublante et ce jusque dans la structure (les six morceaux, la petite reprise de piano classique en cinquième position – ce sera le tour de la Gnossienne N°1 de Satie cette fois - , jusqu’à l’ouverture acoustique tout en sensibilité de Snart är dom alla Borta, morceau placé en deuxième position qui renvoie forcément à Längtar Bort Från Mitt Hjärta sans toutefois pouvoir prétendre à son excellence, le premier pont acoustique d’Avsändare Okänd qu’on jurerait avoir entendu sur Neka Morgondagen bref, je m’arrête là).

Mais, oui là aussi, et vous l’aurez déjà compris, Shining se répète. Le quintette semble définitivement avoir trouvé sa formule qu’il maîtrise à merveille et qui semble se résumer à essayer de coller au plus près au chef d’œuvre qu’est Halmstad pour en ressusciter l’aura sulfureuse – et probablement aussi le succès ; on peut s’en contenter, et beaucoup le feront, car, indubitablement, l’excellence est au rendez-vous, le problème, c’est qu’il n’y a plus aucun effet de surprise et que tout est terriblement prévisible.
C’est un fait, tout, mais alors vraiment tout, a déjà été entendu dans la discographie des Suédois, les placements et gimmicks vocaux de Kvarforth (le fameux « ough sa sa sa ! », les vrais reconnaîtront!) le riffing sombre, traînant, sale et haché de Peter Huss, l’enchaînement prévisible des parties acoustiques et des reprises énervées, jusqu’au moindre petit contretemps de batterie de Nicholas Barker qui adapte son jeu à Shining tellement parfaitement qu’on jurerait entendre son prédécesseur.

Alors certes, l’ensemble de ce onzième album est admirable, Kvarforth sait, comme à son habitude, habilement varier sa palette vocale qu’il exploite une fois de plus merveilleusement – on retrouvera un retour réussi du chant clair, notamment sur la ballade Snart är dom alla Borta, assez pop, et qui rappelle Everyone, Everything, Everywhere, Ends - et les soli n’ont jamais été aussi présents et inspirés (mention spéciale à Charles Edward Hedger qui excelle vraiment dans l’exercice tout le long de l’album et qui, en plus de ce feeling unique, apporte une bonne dose de lumière et de mélodicité à la musique), mais tous les autres morceaux, bien qu’excellents, semblent être des patchworks savamment cousus de titres des albums précédents. On peut peut-être distinguer Fidelis ad Mortem qui sort un peu du lot, morceau à l’arpège mélancolique de 6,36 minutes presque exclusivement instrumental qui fait la part belle à une basse lourde et sensuelle, se contentant vocalement de quelques chœurs graves du plus bel effet, et dont le superbe solo de guitare nous transporte, ainsi que le long Snart är dom alla Borta qui, sans faire dans l’originalité, se fait plus dépouillé et plaintif, avec notamment cette partie de piano appréciable à la fin, mais à part ça, on nage en terrain archi connu, et force est de constater que si Shining peut encore faire vibrer, il ne surprend plus.

Du coup, Shining, bon ou mauvais album ? Disons que ceux qui découvriraient le groupe avec cet album – mais honnêtement, est-ce encore possible ? – pourront légitimement s’extasier devant cette sortie objectivement excellente, et d’une qualité musicale et mélodique inattaquable qui, quinze ans plus tôt, aurait eu tous les arguments pour devenir une pierre angulaire du genre ; pour les autres… Ils seront soit à nouveau subjugués par l’art de Kvarforth, soit déçus par un manque d’évolution flagrant et assumé, laissant pressentir un groupe qui ne se renouvelle pas beaucoup et commence dangereusement à tourner en rond…

i landet mitt ingenstans
där brinner det eldar överallt
hungriga flammor vars lågor
de bjuder mig upp till dans
idag, inatt, alltid i landet mitt ingenstans

2 Commentaires

12 J'aime

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QuintessenceS - 25 Septembre 2023:

Fan de Shining depuis le grandiose Halmstad, j'ai de suite été happé par cet album. Il tourne presque chaque jour depuis sa sortie.

J'étais de plus en plus sceptique depuis Redefining Darkness, qui était selon moi leur pire album et de très loin, mais force est de constater qu'ils remontent en puissance progressivement.

Je me suis délecté des différents sons qui rappelent de façon - comme tu le soulignes - flagrante le Halmstad (et parfois aussi le Eerie Cold). La seconde partie d'Alt for Doden, avec cet arpège lancinant dont seul Niklas a le secret, me file des frissons à chaque fois. J'ai apprecié retrouver plus de fougue et de palette vocale de la part du géniteur, plus de dynamisme dans les morceaux, un aspect sombre et morbide plus présent, un meilleur dosage du chant clair (sauf sur la piste 2, quasi en totalité en spoken word, chose assez frusrante car la composition est excellente).

Bref, pour moi Shining signe certainement son meilleur album depuis Halmstad, peut-être suivi de près par le VI et le VII que j'apprécie toujours énormément. Bien sur je pense que rien ne pourra surpasser leur doublé Eerie Cold / Halmstad, le contexte et le tournant que cela a marqué dans leur carrière ne sera je pense jamais égalé. Il n'en reste pas moins que perso même en tant que gros fan depuis 2005, j'ai adoré.

Et n'oublions pas la pochette signée Monsieur Taccardi, qu'on voit désormais un peu partout dans la sphère metal extrême (que ce soit en tant qu'illustrateur ou musicien). Bonne chronique dans tous les cas, mais je suis un peu plus enthousiaste que toi ;-)

AmonAbbath - 27 Septembre 2023:

J'accroche plus que sur les deux précédents, c'est sûr. Ça reste du "Halmstad" en moins bien, ce qui n'est pas déplaisant, mais encore un peu... fade. Ce qui est dommage avec ce genre de groupes, c'est qu'ils n'arrivent plus, au bout d'un moment, à vraiment surprendre. Depuis les albums IV et V, les meilleurs d'ailleurs, Shining n'est que gimmicks et variations sur base d'ingrédients identiques. Parfois c'est un peu plus riche et inspiré (VI, VII, le gentillet "Redefining Darkness"), parfois c'est profondément ennuyeux (IX et X).

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