Le deuxième album de ce groupe sorti des ténèbres. Ah j’aime bien cette phrase d’accroche : elle me permet de faire un jeu de mots pour rapprocher cet album de
Shining et leur mentor,
Burzum, car comme vous le savez tous bien, « burzum » signifie « ténèbres » dans le langage de Tolkien. Hé hé ! Je ne suis pas mécontent de moi pour une fois !
Bon, certes, c’est rigolo, mais ce n’est pas ça qui va nous en dire long sur l’album, alors allons de l’avant. D’autant qu’il est inutile de tergiverser : au niveau du style, cet album reprend EXACTEMENT la même base que le précédent.
Bon certes, il est plus maîtrisé, plus dépressif que le précédent, plus mathématique semblerait-il, mais les riffs sont quasiment les mêmes, le jeu de batterie,… les ambiances seules semblent vouloir me contredire : elles ne sont plus apportées par des samples ou des extraits de sons de cloches lointaines, mais par les guitares bien malsaines et dépressives que l’on connaissait sur le précédant.
D’ailleurs, il n’y a pas de samples sur cet album. L’intro et la conclusion en sont peut être plus réussies : faites à la guitare sèche, elles semblent pomper les dernières fibres de vie qui demeurent dans le corps de Kvarforth. Les dernières paroles d’un moribond, son testament en quelque sorte… et même si
Shining ne s’est pas arrêté à cet album, c’est tout de même une époque qui s’achèvera sur cet album : l’auto production, les sorties très underground, limitées à 1000 copies, le
Shining avec les membres d’origine, avant le profond remaniement de « ANGST ».
Ceux qui auront entendu « Within Deep
Dark Chambers » avant cet album auront remarqué une légère baisse du climat de morbidité aiguë pour une remontée de misanthropie qui se porte de plus en plus clairement vers soi même, l’autodestruction, par tous les moyens semble être ce qui prime sur cet album. Que se soit par la prise de drogues, par un suicide immédiat, par des scarifications, j’en passe et des meilleures, on doit avoir envie de se buter à la fin de cet album !
Quel serait l’intérêt alors, d’un tel album ? Est-ce réellement important de se dégoûter soi-même un peu plus que d’habitude ? Pour des gens sûrs d’eux, ça peut être une certaine remise en question, donc ils n’aimeront probablement pas. Pour les plus complexés, ça peut être fatal, à moins qu’ils n’arrivent à canaliser l’énergie déployée par Kvarforth pour détruire son auditoire et la retourner contre lui en se disant qu’il y a pire qu’eux.
Bon, dans le fond, cet album est un excellent album de black dépressif. Trop comparable à « Within Deep
Dark Chambers » cependant,
Shining devrait se rénover un peu s’il veut conserver son auditoire. C’est ce qu’il commencera à faire avec «
Angst », mais ce n’est qu’un début.
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