Après le semi-ratage (surtout au niveau du son) que constituait le quatrième album
Ageless Venomous, les brésiliens de
Krisiun se devaient de réagir, cette fois le trio familial a retenu la leçon et ne prend pas le risque d’enregistrer chez lui au Brésil.
Century Media sans doute échaudé par l’expérience du disque précédent, leur ouvre les portes du Victor Studio de Pierre Rémillard à Montréal. Déjà habitué à gérer le son de
Cryptopsy,
Gorguts ou
Quo Vadis, l’ancien guitariste de
Obliveon va donner à
Works of Carnage (2003) le son qu’il mérite, rattrapant brillamment la bévue du précédent.
Krisiun renoue donc ici dans un style Death brutal proche de
Apocalyptic Revelations qui a fait sa réputation. Les blast-beats de Max Kolesne si creux et dénués de puissance sur Ageless Venemous redeviennent cette mitraillette qui a fait la renommée du combo, et ce dès
Thorns of
Heaven. On imagine aisément l’esprit de revanche qui animent les brésiliens et qui s’exprime redoutablement sur les bombes composant ce
Works of Carnage : Murderer, jouant aussi bien sur les accélérations terribles de Max que sur les riffs millimétrés de Moyses. La basse n’est pas oublié dans le mix et au contraire celle-ci arrondit et solidifie l’ensemble rendant le tout encore plus compact.
Bien sûr la musique de
Krisiun n’est toujours pas révolutionnaire mais leur façon si particulière de balancer du blast en permanence (marque déposée du trio) ainsi que la voix reconnaissable d’Alex Camargo font de cet opus une pièce de brutal Death puissante et essentielle. Sans atteindre l’effroyable intensité de titres comme
Kings of Killing ou Rises From Black (
Apocalyptic Revelations 1998), les morceaux de
Works of Carnage donnent dans un Death
Metal ultra précis et démontrent un potentiel technique toujours aussi fort,
Slaughtering Void nous gratifiant au passage de quelques riffs inoubliables.
Cela dit
Krisiun n’est pas figé dans son évolution et ne pratique pas uniquement le blast en permanence, quelques passages saccadés et diablement abrupts tel le début de
Wolfen Tyranny témoignent d’une variété salvatrice.
On ajoutera à cela un dessert sympathique avec la reprise de
Venom In League with
Satan ainsi que le brutal They Call Me Death, titre présent à l’origine sur le mini CD Unmercyful Order.
Sans non plus mettre tout le monde d’accord, la faute à une concurrence de plus en plus compétitive,
Krisiun se replace dans les groupes de Death les plus influents de la scène avec un
Works of Carnage distillant tout leur savoir-faire.
BG
De plus,ils nous gratifient d'un super reprise de VENOM avec "In league with Satan" version survitaminée!
Perso je lui préfère ce "Works of carnage", et bien entendu l'IMMENSE "Apocalyptic revelation".
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