Scourge of the Enthroned

Liste des groupes Death Metal Krisiun Scourge of the Enthroned
Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe Krisiun
Nom de l'album Scourge of the Enthroned
Type Album
Date de parution 07 Septembre 2018
Labels Century Media
Style MusicalDeath Metal
Membres possèdant cet album89

Tracklist

1.
 Scourge of the Enthroned
 05:54
2.
 Demonic III
 05:01
3.
 Devouring Faith
 04:19
4.
 Slay the Prophet
 04:50
5.
 A Thousand Graves
 04:11
6.
 Electricide
 04:04
7.
 Abysmal Misery (Foretold Destiny)
 03:57
8.
 Whirlwind of Immortality
 05:51

Durée totale : 38:07

Acheter cet album

 $13.98  65,20 €  7,99 €  £11.72  $15.49  7,99 €  15,37 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Krisiun


Chronique @ Icare

09 Septembre 2018

Krisiun ne révolutionne pas son art musical mais il propose une synthèse honnête de ses presque trente ans de carrière

Généralement, chroniquer un album de Krisiun, ça prend pas trois plombes : on fout le CD dans la platine, dès les premières secondes, les frères Kolesne défoncent tout sur leur passage et nous collent la branlée du siècle, tout le monde ramasse ses dents et rentre chez soi, point barre. Ceci dit, depuis The Great Execution, les Brésiliens ont tenté de faire évoluer leur musique, incluant désormais à leur death dévastateur et ultrarapide des parties plus lourdes, et proposant des morceaux moins directs et tirant parfois en longueur. Forged in Fury confirmait la nouvelle direction prise par le combo au plus grand dam des fans de la première heure, et avant même la sortie de ce onzième album studio, beaucoup de deathsters de l’extrême boudaient déjà le groupe qu’ils estimaient en perte de vitesse.

Il serait pourtant dommage de condamner ce Scourge of the Enthroned sans même lui avoir laissé sa chance. Certes, Krisiun ne révolutionne pas son art musical – mais honnêtement, qui espère encore ça du groupe ? – mais il propose une synthèse honnête de ses presque trente ans de carrière qui, à défaut d’être extraordinaire, propose un death puissant, lourd et destructeur aux bonnes fragrances old school. Oui, c’est un fait, les Brésiliens ne jouent plus à 300 à l’heure du début à la fin comme sur le monstrueux Assassination, mais ils sont encore capables de quelques pointes de vitesse plus qu’honorables qui nous rappellent que Krisiun est encore un groupe de death brutal qui se respecte (le morceau éponyme, qui ouvre le bal, l’excellent A Thousand Graves qui martèle méchamment, et dont certains passages rappellent Cannibal Corpse, le début fracassant de A Whirlwind of Immortality qui clôt les hostilités en beauté).
D’emblée, le morceau éponyme envoie méchamment le bois avec cette intro qui fait monter doucement la sauce avant l’explosion tant attendue dès 0,57 secondes. Ça joue vite, fort et bien, avec des riffs bien headbangants, un Max toujours aussi déchaîné derrière sa batterie, et des soli hurlants qui pleuvent en veux-tu en voilà pendant tout l’album. Une fois n’est pas coutume, on appréciera les variations de tempo, pour un titre qui ne se contente pas d’envoyer du blast beat bête et méchant du début à la fin mais qui ne s’éternise pas non plus sur un mid tempo lourdingue qui ne sied que moyennement au groupe. Sur ce premier titre, il semblerait que Krisiun ait réussi à trouver l’équilibre parfait entre puissance, lourdeur et vitesse. Soulignons également Demonic III guidé par une batterie marteau pilon avec ses roulements apocalyptiques et son rythme martial, alternant up tempo hystériques et mid brise-nuques et éclaboussant l’auditeur de ces notes aigues et virevoltantes.

En 38 minutes, l’album n’a pas le temps de lasser, et ces huit nouvelles compos sont efficaces et parfaitement troussées. Malheureusement, il faut bien constater que, en 2018, Scourge of the Enthroned est un album assez générique et manquant d’originalité qui n’apporte rien à la recette du trio. Les vocaux d’Alex ont perdu de leur fougue et se font monotones, la production d'Andy Classen est trop clinique et impersonnelle, et les parties de ce bon Max, si monstrueuses soient-elles, se font un peu répétitives (ces intros à base de gros roulements, je dis oui, mais pas sur la moitié des titres) : finalement, les huit titres de ce nouvel album s’enchaînent bien mais manquent un peu de relief. Certes, Krisiun réussit admirablement à mêler old school à une vitesse et une technique d’exécution plus typiques d’un death des 2000’s (ce mélange de death old school et brutal me rappelle parfois un peu un Vader sous stéroïdes, notamment sur des morceaux comme Demonic III et Devouring Faith avec ses passages groovy à la The Code), mais l’ensemble de cet album, solide, bien exécuté et composé, ne surprendra pas le deathster aguerri. En fait, le trio se contente trop souvent d’envoyer des intros qui butent et qui promettent un brûlot suprême, mais l’intensité baisse d’un cran durant la suite du morceau (Scourge of the Enthroned, Demonic III, Devouring Faith, Slay the Prophet), même si l’ensemble reste, il faut le souligner, de très bonne facture et bien au- dessus de la masse de groupes de death labmda

Pour conclure, ce onzième album des vétérans de Porto Alegre propose, avec sa durée idéale de 38 minutes, un bon concentré de ce que Krisiun sait faire depuis toujours : un death metal lourd et destructeur qui sait se faire très rapide, sans pour autant atteindre l’intensité des débuts, et manquant un peu d’âme et de personnalité. A l’image de la splendide illustration d’Eliran Kantor, les trois sont encore en forme et bottent toujours des culs, mais ils doivent prendre garde à ne pas s’endormir sur leurs lauriers, car, rappelons nous Nietzsche, même les dieux ne sont pas immortels…

3 Commentaires

10 J'aime

Partager
Fabien - 28 Septembre 2018:

On sent que Krisiun a voulu revenir sur ce jet à un deathmetal plus concentré et sans superflu et, de ce côté-là, l’action est non seulement louable mais aussi réussie. Si Scourge of the Enthroned manque peut-être de la pleine puissance qui faisait l'invincibilité du trio à l’époque d’Apocalytic ou Conqueror, sans compter le fait qu'on a parfois l'impression d'écouter des titres déjà entendus par le passé, on peut en tout cas se délecter d’un sacré dixième album, nourri par les blast-beats désarmants d'un Max Kolesne en grande forme. Félicitation aux trois frères, ne déviant pas d’un iota face aux règles d’un style qu’ils ont su si bien transcender en leur temps, et ravi de les voir revenir aux affaires après quelques bons albums mais globalement plus molassons. Bref, ça n'avait pas autant fracassé chez les Kolesne depuis AssassiNation. ++ FABIEN.

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire