Les trois frères sont de retour !! Il n’est nullement question du navet des Inconnus mais bel et bien de
Krisiun, fer de lance du brutal-death metal à l’ancienne de la scène brésilienne, qui joue du hachoir depuis plus de 25 ans. Après un «
The Great Execution » globalement encensé par la critique, le trio nous revient avec sa nouvelle bavette saignante intitulée «
Forged in Fury », dont le véritable changement émane de la production, assurée cette fois par Erik Rutan (
Hate Eternal,
Cannibal Corpse).
Malgré les éloges qu’avait pu recevoir «
The Great Execution » lors de sa publication, votre humble serviteur se trouva en désaccord avec la grande majorité de ses frères et sœurs de son. Ce disque, qui avait ouvert une nouvelle voie aux Brésiliens, avec un ralentissement global des rythmiques, atténuant quelque peu sa brutalité (surtout au regard de ses premières productions), même si j’en conviens totalement, «
The Great Execution » est un disque qui a ravi mes cages à miel pendant quelques écoutes.
«
Forged in Fury » démarre sans aucune introduction avec « Sons Of The
Hatred » et les grincements de dents commencent. Ce morceau s’inscrit dans la droite lignée de son prédécesseur avec l’accroche, l’inspiration et la puissance en moins. De plus, dès ce premier titre, quelques longueurs apparaissent amenant, de ce fait, une certaine lassitude et, « Ways Of
Barbarian », le titre suivant, ne relèvera malheureusement pas le niveau. «
Forged in Fury » joue sur l’alternance des rythmiques, passant d’un blast furieux (trop rare, malheureusement), à un break massif et lourd, donnant un semblant de vie à l’ensemble. Aussi, même si une certaine puissance ressort de certains riffs, il faut bien reconnaître que la majorité des accords sont génériques ou quelconques et ne restent dans votre cortex qu’un laps de temps assez court, les nombreuses longueurs qui émaillent ce disque, ne vont pas vraiment l’aider non plus.
Pourtant
Krisiun sait encore faire mal et retrouve une certaine vélocité sur les furieux «
Dogma Of
Submission » ou « Strength
Forged in Fury » mais également sur «
Burning Of
The Heretic », doté d’un riff puissant et, rehaussé d’un solo incisif d’Erik Rutan himself. Aussi, des compositions d’obédience mid-tempo comme le vicieux «
Soulless Impaler » et « Timeless Starvation » ont su trouvé écho à mes oreilles, mais ce sont bien là les seuls points positifs de «
Forged in Fury ».
La production d’Erik Rutan est à l’avenant car chaque instrument est parfaitement audible. Mais elle s’avère, au final, moins puissante que celle d’Andy Classen. Les musiciens sont au diapason.
Pas grand-chose à reprocher à l’interprétation des compositions que renferme cet opus, le gros bémol venant du chant éructé d’un timbre monocorde, habituel pour les connaisseurs du groupe. Mais, en comparaison aux autres œuvres de
Krisiun, il semblerait que l’organe vocal d’Alex Carmargo manque de profondeur et s’avère nettement moins agressif que par le passé.
Tout comme le dernier
Skinless, «
Forged in Fury » m’en touche une sans faire bouger l’autre. Ce disque trouvera certainement son public, toutes celles et ceux qui ont apprécié «
The Great Execution » y trouveront certainement leur compte. Quant à ceux qui sont adeptes de l’adage « c’était mieux avant », il est peu probable que cette offrande vous laisse un souvenir impérissable.
Krisiun fait du
Krisiun, les Brésiliens savent, néanmoins, encore accoucher de bons morceaux de death-metal old-school, mais ne tiennent visiblement pas sur la longueur d’un long format. Heureusement, la scène est leur domaine de prédilection et, nul doute que le trio règlera le compte de tous ses détracteurs, au vu de ma chronique, je risque d’avoir mal, très mal.
J’aime bien ce nouvel album de Krisiun, plus convaincant à mes yeux que Southern Storm, et qui s’inscrit durablement sur ma platine. J’apprécie particulièrement le début d’album, avec de belles montées en puissance sur Scars of the Hatred, Ways of Barbarism, Dogma of Submission ou Timeless Starvation. Quant au bon Earth's Cremation, il aurait mérité une meilleure place que simple bonus sur l'édition digipack. Bien que Krisiun ait sensiblement ralenti la cadence, il n’en conserve pas moins le même visage, et m’impressionne avec les sacrées parties de batterie du talentueux Max Kolesne. Enfin, mention spéciale à la prod' agressive et équilibrée d'Erik Rutan, qui dote notamment la basse d'Alex Camargo du son si claquant d'Infernus. Fabien.
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