Pour ce sixième opus
Krisiun a décidé de refaire confiance à l’allemand Andy Classen (
Holy Moses,
Dew-Scented,
Tankard,…) déjà auteur d’un bon travail sur
Conquerors of Armageddon. Fort d’une pochette montrant clairement la dévotion du trio au Death
Metal et illustrant sa puissance de feu,
Krisiun balance un
Assassination (2006) reprenant les recettes du bon
Works of Carnage mais réussit le tour de force de sortir un album encore plus dévastateur et abouti.
La production d’Andy Classen est en tous points idéale : transmettant parfaitement la rugosité et la précision des guitares de Moyses, faisant sonner la batterie de Max de façon encore plus agressive qu’auparavant, sans oublier une place pour la basse d’Alex : la clarté parfaite tout en maintenant l’agressivité et l’esprit old-school qui caractérisent le trio.
La force de frappe des brésiliens n’est plus à démontrer, mais
Assassination enfonce magistralement le clou, débutant sur un Bloodcraft dont le début rappelle fortement
Deicide,
Krisiun a franchi un palier : chaque nouvelle rythmique, chaque changement de tempo, chaque accélération du redoutable Max Kolesne, chaque break, chaque attaque de riff,… sont un vrai régal, comme un enfant ouvrant un à un ses cadeaux de Noël, l’auditeur en prend plein les yeux (plein les oreilles en l’occurrence).
C’est avec une hargne fabuleuse que les trois frères assènent des titres comme
Vicious Wrath, chanson à la montée en puissance progressive jusqu’au départ en trombe et un déluge de notes et de blast-beats orchestrés au millimètre, la boucherie chirurgicale en somme. De plus,
Krisiun a mûri et sait désormais composer des plans totalement accrocheurs tout en restant dans un esprit profondément sincère et evil :
Refusal et son refrain sont à ce titre imparables.
Certains pensent que placer du blast-beat à tout bout de champ affaiblit leur portée et provoque la lassitude à la longue,
Krisiun apporte un cinglant démenti sur AssasiNation. Des morceaux de bravoures comme
Suicidal Savagery ou le monstrueux
United in
Deception sont proches de l’hystérie au niveau de la vitesse d’exécution mais à aucun moment on ne perd l’attention : une guitare dissonante par ci, un plan chant martial et entraînant là, chaque titre se différencie parfaitement des autres et trouve sa place sans coup férir. L’anecdotique mais rigolote reprise de Motorhead est juste là pour le fun.
Krisiun a atteint ici son apogée sur
Assassination, mélangeant somptueusement technique, vitesse, construction et précision avec l’esprit « old » et « evil » qui les caractérise et que l’on retrouve aussi chez
Angel Corpse. Leader du Death
Metal en Amérique du sud,
Krisiun avait entraîné dans son sillage une pléiade de groupes de brutal Death (Nephast,
Ravager,
Rebaelliun, Norned
God,…) dont certains commençaient à sérieusement les bousculer, avec
Assassination les pendules sont de nouveaux à l’heure et
Krisiun reprend sa place tout en haut de la hiérarchie, et ce également à l’échelle mondiale.
Un must à ranger aux côtés des grands disques de Death des années 2000.
BG
L'album qui m'a fait basculer dans le death.
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