«
Plus c’est long, plus c’est bon », cet adage, souvent vérifié sied parfaitement aux Suédois de
Dark Funeral dont la dernière offrande «
Where Shadows Forever Reign », succède à «
Angelus Exeron Pro
Eternus » après 7 longues années d’attente, toujours chez
Century media.
En préambule, nous noterons que
Dark Funeral a une nouvelle fois délaissé les
Abyss Studio et confié la production du dernier méfait à Daniel Bergstand (
Behemoth,
Meshuggah), qui s’était déjà occupé de «
Attera Totus Sanctus » et dont les détracteurs lui avait reproché un son très mécanique et froid. L’artwork, qui est l’œuvre de Necrolord, comporte quelques réminiscences de celui de «
The Secret Of
The Black Arts », délaissant les tons rouges adoptés depuis «
Diabolis Interium ». Kristian Wahlin (alias Necrolord) s’était déjà chargé de l’imagerie de «
The Secret Of
The Black Arts », d’où certainement les similitudes. A noter également la fin de l’appellation de leurs œuvres en latin, qui, conjugué à la pochette du disque, pourrait augurer d’un retour aux sources.
«
Where Shadows Forever Reign » s’ouvre sur «
Unchain My Soul” et force est de constater que ce morceau a toute l’allure d’un futur classique. Un commencement mélodique et sombre, une montée crescendo avant une explosion blastée. Le riffing est acéré et malsain, le morceau est doté d’une ligne mélodique efficace et le tempo général reste élevé, en dépit d’un break plus lourd. Cette entrée en matière tonitruante laisse présager du meilleur pour la suite des hostilités et « As One We Shall Conquer », lui aussi accompagné d’une rythmique alambiquée, d’un bon riff principal et d’un refrain quasiment mémorisable, ne fait aucunement baisser la pression. Un vent épique souffle sur cet album et, «
Nail Them to the Cross », «
The Eternal Eclipse » et «
Beast Above Man » sont du même caveau avec, pour le dernier, une efficacité bien moindre.
Lord Arhiman déclarait que «
Where Shadows Forever Reign » est sans doute l’enregistrement le plus varié de toute la discographie de
Dark Funeral. Nous ne pourrons lui donner tort car outre la cadence frénétique qui guide cette galette, de nombreux ralentissements émaillent cet album, en tête desquels « As I
Ascend ». Ce morceau, qui est introduit par des tocsins lugubres, est chargé de mélancolie, le tout sur un rythme lent. Il en ressort une tristesse addictive et une beauté obscure qui en font assurément un des meilleurs titres de cette dernière offrande. Le morceau titre clôture «
Where Shadows Forever Reign » de fort belle manière. Cette composition est la parfaite synthèse du
Dark Funeral, cuvée 2016, avec un début blasté, une ligne mélodique sous-jacente attractive, une ambiance malsaine et brumeuse, pour un final épique.
Rien à reprocher aux musiciens, même à Heljarmadr qui succède à Nachtgarm (
Negator), qui pallia pendant deux ans la défection d’
Emperor Magnus Caligula. Son organe vocal ne détonne aucunement mais celui-ci a tendance à plus varier ses éructations, allant des vociférations typiquement « black-metal », en passant par des growls caverneux («
Nails Them To The
Cross » ou « As One We Shall Conquer ») et quelques murmures, le tout avec un effort d’articulation qui rend son propos audible, fait vérifié lors de cette édition du Hellfest.
Cependant, «
Where Shadows Forever Reign » n’est pas le retour aux sources escompté par certains et l’album ultime de la carrière des Suédois. Même s’il compte des compositions qualitativement élevées, ce disque renferme néanmoins quelques défauts. D’abord, «
Temple Of
Arhiman » et « To Cave Another
Wound » sont bien en-dessous du reste de l’opus. Le premier ne parvient jamais réellement à décoller et le second brille par sa banalité et par sa linéarité affligeante, nous pouvons également y ajouter la prévisibilité de «
Beast Above Man ». Aussi, l’enchaînement du très bon « As I
Ascend » et «
Temple Of
Arhiman », deux morceaux d’obédience lente, casse complètement la dynamique de l’album. Pour finir, les griefs qui pouvaient être adressés à l’encontre de «
Attera Totus Sanctus » pouvant être réitérés. La production de Daniel Bergstand est une nouvelle fois très « mécanique » et froide, manquant, selon votre serviteur, de relief mais augmentant, il est vrai, cette atmosphère ténébreuse qui en découle.
C’est un constat mitigé qui émane de «
Where Shadows Forever Reign », où le très bon («
Unchain My Soul », « As I
Ascend », le morceau titre et « As One We Shall Conquer ») côtoie le passable («
Beast Above Man » ou «
The Eternal Eclipse ») et le médiocre («
Temple Of
Arhiman » et « To
Carve Another
Wound »). De plus, la production lisse l’ensemble et se révèle trop mécanique. Mais que tous les aficionados des Suédois se rassurent,
Dark Funeral fait du
Dark Funeral sans retour au fondement du référentiel «
The Secret Of
The Black Arts », continuant sur le sillon creusé par ses récentes œuvres.
Mais on a vraiment ressenti une ambiance occulte et la prestation du batteur est hallucinante de variété et de précision. Sinon je pense que cet album est assez convaincant dans l'ensemble mais reste en dessous du chef d'oeuvre Diabolis Interium.
Merci pour la découverte ! INSANE VESPER, c'est effectivement du bon.
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