Bon, on ne va pas vous faire l’insulte de vous présenter
Dark Funeral. Depuis maintenant presque 30 ans qu’il pilonne le petit monde du black de ses albums impitoyables, le quintette emmené par l’infatigable
Lord Ahriman est certainement l’un des combos les plus reconnus du style, dont il a d’ailleurs largement contribué à forger et populariser l’un des sous-genres, le black brutal à la suédoise.
S’il avait déjà fallu attendre sept ans entre
Angelus Exuro Pro Eternus et
Where Shadows Forever Reign, une fois encore, les fans devront ronger leur frein, puisque ce ne sont pas moins de six longues années qui séparent l’opus précédent de ce septième full length,
We Are the Apocalypse, dont la sortie est prévue le 18 mars sur
Century Media.
Histoire de faire dans l’originalité, j’ai envie de dire qu’a priori, ceux qui aiment
Dark Funeral aimeront cet album, qui propose des morceaux toujours aussi destructeurs avec leur lot de blasts ultra rapides et d’harmoniques diaboliques ; pour les autres, circulez,
Dark Funeral ne s’est toujours pas mis au black gotique à chant féminin, et autant être honnête, on n’attend pas vraiment de révolution d’un album à l’autre des Suédois, juste une grosse mandale dans la tronche. A ce niveau-là, rassurez-vous, on sera servi, même si on constate que le virage plus mélodique pris sur le dernier album est ici encore plus assumé, pour preuve le premier single Let The
Devil In qui a dû pas mal faire grincer des dents les puristes à sa sortie, morceau inhabituellement lent et traînant pour le combo, certes pas inoubliable, mais au refrain très sombre réussi avec ces guitares ensorcelantes et charbonneuses. When I’m Gone aussi surprendra à coup sûr, morceau mélancolique et épique entièrement mid tempo qui s’ouvre sur un arpège de toute beauté, sonnant plus comme un hommage à
Dissection que comme un véritable titre de
Dark Fufu. La continuité avec
Where Shadows Forever Reign est donc de mise, confirmée par les tons gris bleutés de la pochette qui tranchent avec la trilogie rouge sang des
Diabolis Interium/
Attera Totus Sanctus/
Angelus Exuro Pro Eternus.
Ce qui pourra par contre choquer, c’est le traitement sonore de
We Are the Apocalypse : certes, le quintette n’a jamais fait dans le nécro, privilégiant depuis ses débuts un son plutôt net et puissant bien loin des standards norvégiens, n’empêche que cette production très moderne ultra lisse et gonflée de Borgen semble plus adaptée à du death moderne ou du metalcore qu’à un album de black, déshumanisant la prestation des musiciens et gommant en partie l’aura sulfureuse des compos. A force d’écoutes, on finit pourtant par s’habituer à cet énorme son un peu plastique qui sert finalement efficacement la puissance de feu du combo, mais on ne peut s’empêcher de penser qu’une prod plus organique aurait mieux mis en valeur ces neuf nouvelles compos…
Mis à part ça, comme je l’ai déjà écrit,
Dark Funeral fait du
Dark Funeral, efficace, rapide, sans fioriture ni grande surprise : le savoir-faire des vétérans n’est plus à prouver en la matière,
Lord Arihman et sa bande savent toujours composer de très bons morceaux, et un brûlot comme When Our vengeance Is
Down, qui défonce tout sur son passage, avec cet excellent riffing guerrier et majestueux servi par une batterie survoltée et une basse claquante, est un parfait archétype de la barbarie musicale que le groupe dégueule depuis maintenant près de trois décennies. Des morceaux comme
Nosferatu ou
Beyond The Grave ne sont pas en reste niveau vélocité et brutalité, et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’absence de Dominator ne se fait pas du tout ressentir tellement la performance de Jalomaah est magistrale ; mieux, son jeu de tomes tribal apporte une touche de variété et de noirceur bienvenue dans l’univers très calibré du combo (l’intro de Let The
Devil In, le break de
Nosferatu). Heljarmadr aussi est impeccable, dans un registre d’ailleurs assez proche de
Emperor Magus Caligula en un peu plus grave, et avec un répertoire vocal plus étendu ; je le trouve seulement moins convaincant dans ses quelques parties chuchotées/narrées qui à mon sens ne conviennent pas au groupe (on parle quand même de
Dark Funeral !)...
Le morceau éponyme clôt l’album en beauté, balançant sa tripotée de blasts hypersoniques sur fond de riffing acéré et glacial qui souffle ses notes grandioses, certes rien de bien original, mais le cahier des charges est une fois de plus honorablement respecté : on s’accordera probablement pour dire que
Dark Funeral n’évolue pas beaucoup d ‘un album sur l’autre, que beaucoup de ses titres se ressemblent furieusement et sont presque interchangeables, n’empêche que parvenir à conserver une telle intensité et une telle puissance après trente berges force tout de même sacrément le respect…
Nightfall!
Burn their shrines, make them fear the night
When hope dies, the abyss will thrive
Swallow the light, let the sky turn black
Effectivement, comme pressenti, l'écoute et la découverte de l'album en entier sont EXCELLENTES, l'ordre des morceaux est mûrement réflechi, de plus, enfin un album de DF avec une basse mise en avant. Le jeu de batterie est un Mix d'Equimanthorn, de Modin, influence de riffs de Vobiscum... Superbe album 17/20
Un album très plaisant à écouter ! Pas de longueur inutile, c'est classique et efficace, altérnant le Dark Fufu bourrin et le Dark Fufu un peu plus mélodique (bémol sur le premier morceau qui reprend un peu trop les gimmicks de Necrophobic à mon goût) . Un bon investissement pour mes zoreilles ^^
On est bien loin de leur black agressif d'antan en gros leurs 5 premiers albums sont des tueries. On peut dire que les suédois se sont assagi.La pochette de ce nouvel opus est superbe mais la musique est loin d'être transcendante à l'image d'un Let the devil in d'un ennui mortel j'ai failli m'endormir en l'écoutant un comble pour du metal qui se dit extrême.Bon cela dit le reste s'écoute bien c'est du black mélodique qui se rapproche plus effectivement d'un Dissection que d'un Marduk pour rester en Suède.
On ne peut décemment mettre une mauvaise note à cet album, même si après une vingtaine d'écoute je l'aime ... et suis attristé par certains détails; et me repasser Vobiscum juste après fait du bien.
Ils prennent une tournure un peu plus mélodique? Ok c'est assumé, mais comme souligné dans cette excellente chronique, le son moderne renforce encore cette impression. Ce qui me manque c'est ce grain abrasif des guitares qui faisait beaucoup pour l'idendité du groupe. Sinon comme mentionné la basse mise en avant fait plaisir, le batteur n'a pas à pâlir face à Dominator, Heljarmadr est impeccable sauf que j'ai un peu de mal avec son phrasé et sa manière de découper ses phrases, cela était plus fluide avec Magus: voici le 2éme détail qui me chagrine ici.
Sinon niveau compos c'est solide, un très bon cru de Dark Funeral que l'on dira 2.0. et les titres plus lents sont du même accabit; comme My dark desire en son temps.
Allez, un 16.5/20
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