Voyage

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12/20
Nom du groupe Dying Passion
Nom de l'album Voyage
Type Album
Date de parution 17 Mai 2002
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 On the Road
Ecouter07:13
2.
 Microcosmos
Ecouter03:17
3.
 I Have No Doubt
Ecouter03:26
4.
 Autumn Poet
Ecouter04:28
5.
 Pilgrimage
Ecouter03:21
6.
 Hot Breath of Night
Ecouter03:43
7.
 Reed
Ecouter04:47
8.
 Severance
Ecouter04:35
9.
 Last Moment
Ecouter04:58
10.
 Inner Self
Ecouter01:37
11.
 A White Dream
Ecouter04:31

Durée totale : 45:56

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Dying Passion



Chronique @ ericb4

23 Décembre 2017

Une proposition plus soignée mais tout aussi inégale que son aînée...

Deux années déjà se sont écoulées depuis l'introductif et tâtonnant « Secretly », et voici que la formation tchèque refait surface, revenant de plus belle, aux fins d'un opiniâtre travail en studio. Plus déterminé que jamais à en découdre dans un registre metal gothique à chant féminin pourtant surinvesti, le groupe nous livre ici un second opus de longue durée, sorti lui aussi chez Metal Breath Production. Album à la logistique exigeante, où s'égrainent 11 pistes tortueuses, énigmatiques, voire brumeuses, parfois romantiques, sur un ruban auditif de 45 minutes.

Une nouvelle fois, le combo natif de Sumperk s'inscrit dans un courant metal gothique aux relents doom, folk et rock progressif. Ce faisant, le projet du groupe continue dans la même veine stylistique que leur précédent manifeste, rappelant alors les premiers émois de The Gathering, The Flaw, Eluveitie, Memoria, ou encore Silent Stream Of Godless Elegy. A la lumière de cet effort, y verrait-on alors un fidèle héritier de son aîné ou une œuvre à part entière où transparaîtraient quelques indices d'évolution ?

Dans cette nouvelle aventure se sont projetés six gladiateurs au lieu des sept d'origine, le groupe conjuguant désormais les talents de : Stanislav Jelínek (guitare et choeurs), Zuzana Lipová (frontwoman), Jaroslav Řoutil (guitare), Stanislav Pavlík (basse et choeurs), Zdeněk Směšný (batterie) et Veronika Skrottova (flûte). Membres officiels auxquels s'adjoignent pour l'occasion Karel Cvrk (violon, violoncelle, claviers, chant...) et Petr Neubauer (claviers), en réponse aux aspirations plus symphoniques qu'autrefois de la part du combo. En outre, un mixage bien équilibré entre lignes de chant et instrumentation, signé Miloš Dodo Doležal, transpire de cet effort. De plus, réalisé au Studio Hacienda, l'enregistrement semble de bien meilleure facture que celui de la précédente livraison. De quoi nous inciter à aller jeter une oreille attentive à la galette.

Quand il investit un champ de turbulences, le combo marque ses premiers points, parvenant à harmoniser un metal gothique frisquet à un folk enjoué. Ainsi, dans la lignée de Eluveitie, avec un soupçon de Memoria, le saillant et torturé « On the Road », sur fond d'un intarissable flûtiau, joue habilement des contrastes atmosphériques et déploie moult effets de surprise. On appréciera notamment un schéma de la belle et la bête bien pensé et finement restitué sur les 7 minutes de l'introductive fresque. Le méfait table également sur les charmes de son refrain évanescent et ses jeux d'ombre et de lumière entre un léger violon, une flûte gracile, une guitare acoustique en suspension et ses riffs corrosifs, pour tenter de nous retenir. Troublant effort s'il en est.

D'autres moments, plus en retenue, sauront également nous faire asseoir au chevet du collectif tchèque. Ainsi, le floydien mid tempo « Microcosmos » se plaît à caresser le tympan pour une virée en totale apesanteur. Ses riffs gras couplés à un fin legato à la lead guitare impacteront prestement le chaland, au même titre que les patines éthérées de la belle qui, au fil de ses pérégrinations dans les médiums, ne manqueront pas de nous désarmer pour mieux nous retenir. D'autre part, l'orientalisant et progressif « Severance », par ses riffs crépitants et ses gimmicks à la lead guitare, non sans renvoyer à Memoria, recèle quelques armes de séduction pour nous faire plier l'échine. A commencer par une ligne mélodique nuancée, dont se nourrissent de sulfureux refrains, que l'on suivra sans encombres jusqu'au terme de l'enivrant effort.

Lorsqu'il s'adonne aux instants tamisés, le sextet témoigne d'une inspiration féconde, parvenant à nous transporter, et ce, de différentes manières. Aussi, comment ne pas succomber aux charmes des suaves séries d'accords de « I Have No Doubt », délicieuse ballade atmosphérique progressive dans la veine de The Flaw ? Mise en exergue par les félines inflexions de la douce, cette tendre offrande se charge émotionnellement au fil de la densification du corps orchestral, pour un Voyage hors des contingences matérielles. Il semble alors illusoire d'arrêter la colombe en plein vol. On ne résistera pas davantage aux doux remous du bain orchestral de « Reed », ballade à la fine mélodicité et que n'aurait nullement reniée The Gathering. Enfin, sur une rythmique syncopée et tout en douceur déferle « Autumn Poet » qui, pour sa part, prend de faux airs jazzy. Original cocktail instrumental réservant, lui aussi, son lot de moments propices à l'évasion de nos sens. On aurait peut-être espéré davantage d'oscillations mélodiques pour nous retenir plus que de raison.

Mais cette rondelle n'est pas sans nous imposer quelques passages dont la troupe eût tout à y gagner à en faire l'économie. Ainsi, les tourmentés « A White Dream » et « Pilgrimage », d'obédience doom gothique aux relents folk, naviguant entre The Gathering et Eluveitie, manquent de cohérence harmonique. De plus, au même titre qu'un lassant « Last Moment », souvent ces deux ogives nous désarçonnent de par un bien fade et répétitif cheminement mélodique. Quant au polyrythmique « Hot Breath of Night » aux airs de Silent Stream Of Godless Elegy, s'il décoche un beau solo de guitare et de fines modulations à la flûte, accuse également une certaine imprécision dans ses enchaînements entre accélérations et ralentissements rythmiques. Enfin, l'inconsistant interlude instrumental « Inner Self », au regard de palots harmoniques, ne tirera pas davantage son épingle du jeu.

En définitive, en l'espace des deux années séparant les deux derniers messages musicaux, et même si quelques finitions manquent encore à l'appel, la qualité de la production d'ensemble s'est élevée d'un cran. Certaines plages, aux portées finement élaborées, à la technicité éprouvée et à l'exigeante et esthétique mélodicité, méritent que l'on s'y attarde. De plus, quelques prises de risques et un zeste d'originalité, notamment au regard d'insoupçonnées combinaisons de styles, renseignent sur des aspirations pluralistes plus marquées aujourd'hui qu'hier de la part du combo.

Ce faisant, le groupe n'est pas encore parvenu à octroyer une œuvre à part entière, car non encore totalement délivrée de l'empreinte de son aînée ; une oeuvre accusant, par ailleurs, plusieurs pistes en proie à l'inachèvement, assurément promises à une désaffection prématurée. Plus encore, cette épreuve s'avère ne pas s'être totalement affranchie des sources d'influence de la formation tchèque. Bref, une proposition en dents de scie, à appréhender dans son jus, mais laissant déjà augurer un projet au long cours pour la formation tchèque...

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