Absorb

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14/20
Nom du groupe Dying Passion
Nom de l'album Absorb
Type Album
Date de parution 05 Décembre 2009
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 A Silent Witness
Ecouter06:02
2.
 Questions
Ecouter05:46
3.
 Muse of Mundane Days
Ecouter05:49
4.
 I Like a Noise
Ecouter04:49
5.
 Give
Ecouter05:02
6.
 My Apology
Ecouter04:46
7.
 Surveillance
Ecouter05:15
8.
 Journey to What Is Due
Ecouter06:17
9.
 Broken Sleep
Ecouter05:49
10.
 On the Other Side of Barricade
Ecouter08:38

Durée totale : 58:13

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Dying Passion



Chronique @ ericb4

30 Décembre 2017

Une œuvre plus personnelle et subtile, à dompter au fil des écoutes...

Deux ans à peine suite à un quatrième et galvanisant opus dénommé « Relief » et fort de ses 14 années d'existence, le sextet tchèque revient à la charge. Déterminé à embrasser une carrière à long terme, le groupe a affiné ses gammes et ses arpèges, fait mûrir son projet, nous livrant dès lors un cinquième opus à la fois plus tonique, personnel et à la production d'ensemble plus assurée. Ainsi, c'est dans la même veine stylistique que celle de son digne prédécesseur, avec cependant quelques variations, que nous mènent les 10 pistes de cette nouvelle galette sortie chez Epidemie Records.

A l'image de la précédente proposition, et sur la totalité de la rondelle, le groupe reste investi dans un metal atmosphérique gothique aux relents hard rock et prog, tout en ayant substitué une corde heavy à la touche jazzy de son répertoire. Album où les ombres savamment entremêlées de The Gathering, Memoria, Ela, Amorphis ou encore The Birthday Massacre planent. Aussi, à l'aune de « Absorb », album généreux de ses 58 minutes d'un parcours éclectique, énigmatique et romantique, les natifs de Sumperk pourront-ils réitérer une telle performance ?

Dans cette perspective, le line up a une nouvelle fois subi de profondes mutations. Si l'on retrouve la patte de Stanislav Jelínek (guitare), Zuzana Jelínková (frontwoman) et Martin Zemánek (guitare), aux autres postes, on découvre : Stanislav Pavlík (basse), Pavel Vantuch (claviers et programmation) et Jan Kylar (batterie), avec la participation de Jiří Skuny Sládek (chant). Enregistré au studio local Šopa, ce manifeste bénéficie une fois encore d'une ingénierie du son particulièrement soignée et d'un mixage bien équilibré, signés Stanislav Valášek, ce dernier ayant coproduit cet opus avec Stanislav Jelínek. Il en ressort une belle profondeur de champ acoustique et très peu de notes parasites. De quoi nous intimer d'aller y jeter une oreille attentive...

Cette fois, le combo affiche plus nettement sa détermination à s'inscrire dans les charts, nous livrant alors une piste aussi chargée sur le plan émotionnel que dotée d'un allant que nombre de ses homologues pourraient lui envier. Ainsi, on appréciera le caractère enjoué et les fines variations atmosphériques de l'entraînant «  Give » ; titre aux grisantes séries d'accords qu'on croirait avoir été concoctées par The Birthday Massacre et qui laisse entrevoir une sente mélodique agréable, à défaut d'être des plus magnétiques.

Dans leur désir avoué de livrer un message musical plus offensif, nos six gladiateurs n'ont tari ni d'allant, ni d'inspiration créatrice. Ainsi, dans une optique heavy, le collectif surprend par sa faculté à encenser le tympan. Non sans rappeler Ela, avec une touche d'Amorphis, le tornadeux up tempo « A Silent Witness » en est une illustration. Ce morceau n'a de cesse de nous asséner ses riffs saignants évoluant sur une rythmique endiablée dont rien, ni personne ne saurait ralentir la progression. En outre, un final instrumental aux accords finement ciselés, où des gimmicks guitaristiques font face à de sémillantes rampes pianistiques, parachève de nous convaincre de rester rivés jusqu'à la note ultime du propos. On restera également aspiré par la fresque « On the Other Side of Barricade » qui, au fil de ses 9 minutes d'un Voyage tourmenté, cultive les contrastes rythmiques et atmosphériques au rang d'un art. On regrettera simplement d'éprouver des difficultés à suivre nos compères dans leurs pérégrinations mélodiques et de déceler quelques longueurs à mi-morceau susceptibles de désamorcer les plus motivés.

Comme pour nous renvoyer à notre bon souvenir d'un passé magnifié, à l'instar du précédent opus, le collectif tchèque nous mène également dans des espaces d'expression plus éthérés, avec quelques belles pièces à l'appui. Ainsi, les floydiens mid tempi « Questions » et « Like a Noise » disséminent tous deux une lumière ambrée sur fond de lignes mélodiques évanescentes et d'impulsions vocales à la fois sulfureuses et souffreteuses. Ces troublants instants retiendront l'attention notamment par la puissance des attaques d'une basse vrombissante, mais aussi au regard de leurs harmoniques aux fines nuances et des sensuelles inflexions d'une interprète bien inspirée. Dans cette mouvance, on ne pourra se soustraire aux enivrantes portées du progressif « My Apology », même si l'on eût espéré davantage de précision dans l'écriture de ses gammes et moins de linéarité dans son cheminement mélodique. Enfin, on restera scotché à l'intarissable basse rugissante et au refrain magnétique du heavy mélo « Surveillance », en dépit de couplets plus rétifs à une immédiate adhésion.

On retrouve également ce qui fut le point d'orgue de « Relief », à savoir les moments intimistes ; pistes savamment accouchées et orchestrées par nos acolytes. Ainsi, dans le sillage gothique de The Gathering, avec une touche brit pop dans la veine de Blackfield, « Muse of Mundane Days » se pose comme une sensuelle ballade progressive que l'on ne quittera qu'à regrets. Sans crier gare, la touchante aubade déferle dans nos tympans alanguis, prête à nous happer ; et ce, tant par sa captatrice sente mélodique, dont se nourrit un enivrant refrain, qu'au regard de la graduelle densification du corps orchestral. Pour sa part, dans la lignée de Thirteen Senses, la ballade pop « Journey to What Is Due », tout en légèreté et mise en habits de soie par une interprétation à fleur de peau, dissémine une forte charge émotionnelle. Aussi, par la grâce de ses séries d'accords et dotée d'un tracé mélodique propice à l'évasion de nos sens, la tendre ritournelle ne manquera pas de retenir l'aficionado d'instants tamisés. Enfin, le soyeux et progressif « Broken Sleep » happe lui aussi le pavillon, mais davantage par ses refrains chatoyants et ses sensibles arpèges au piano qu'au regard de ses couplets brumeux et un peu ternes.

Moins avenant sur le plan mélodique, affichant cependant une identité artistique plus affirmée, à la lumière de cet opus, le combo a manifestement fait évoluer son projet. Aujourd'hui plus volontiers estampé rock prog metallisé que rock'n'metal gothique, le message musical qu'il propose s'étoffe tout en se complexifiant d'un point de vue technique. Ainsi, le groupe retient l'attention autant qu'il interpelle par sa faculté à faire cohabiter les styles et à varier son offre atmosphérique et rythmique.

Toutefois, s'éloignant toujours davantage de leur doom gothique originel et ayant troqué leur fibre jazzy pour une touche heavy pas totalement maîtrisée, nos compères ont pris des risques sans véritablement en avoir mesuré les enjeux, et surtout les effets. En outre, si les harmoniques font mouche sur les plages au tempo mesuré, de prime abord, ils peinent un peu plus à convaincre de leur efficacité sur les passages plus vitaminés. Aussi, sans accuser de réelles faiblesses, ni de réels moments d'extase, ce cinquième opus doit se laisser le temps nécessaire à son assimilation. Bref, une oeuvre subtile et peu conventionnelle, à expérimenter avant de l'adopter, peut-être...

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