Transient

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
15/20
Nom du groupe Dying Passion
Nom de l'album Transient
Type Album
Date de parution 30 Novembre 2013
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Prologue
Ecouter03:41
2.
 Ordinary
Ecouter04:51
3.
 Highlight
Ecouter04:32
4.
 Futile
Ecouter04:24
5.
 Afraid of Dusk
Ecouter05:44
6.
 A Different Perspective
Ecouter05:35
7.
 Tremor
Ecouter04:40
8.
 Collapse Within
Ecouter04:00
9.
 Will to Find
Ecouter03:43
10.
 Intoxicating
Ecouter05:45
11.
 Vertical Edge
Ecouter03:38
12.
 Erratic
Ecouter04:09
13.
 Enlightenment (Goodbye Wasted Life)
Ecouter05:59
14.
 Epilogue
Ecouter01:53

Durée totale : 01:02:34

Acheter cet album

 $8.99  €8,99  €9,99  £7.99  buy  buy  €8,99
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Dying Passion



Chronique @ ericb4

26 Janvier 2018

Une septième et fringante proposition qui nous fait entrer dans une autre dimension...

Une fois n'est pas coutume, l'expérimentée formation hongroise ne s'est pas fait attendre bien longtemps pour nous octroyer son septième opus répondant au nom de « Transient » ; le plus opulent de la série avec ses 63 généreuses minutes sur lesquelles ne gravitent pas moins de 14 pistes. Sortie tout comme son précédent et seyant « Amplify » chez Epidemie Records et en édition limitée, lui succédant un an et demi plus tard, cette nouvelle livraison réservera quelques surprises aux aficionados des cinq natifs actuels de Sumperk. C'est dire que le prolifique combo, quelque 18 ans après sa création, voit à nouveau son line up modifié. Et ce, en lien direct avec l'actuelle orientation de leur projet, aujourd'hui plus volontiers axée metal alternatif, conjuguant metal atmosphérique gothique et rock progressif, accolé à une touche brit pop et un soupçon jazzy, que doom gothique, symphonique ou folk. Ainsi s'y côtoient des sources d'influence aussi éclectiques que The Gathering, Lacuna Coil, The Flaw, Blackfield, Thirteen Senses ou encore Suede.

Pour ce faire, le guitariste et programmeur Stanislav Jelínek et la frontwoman à la voix chatoyante Zuzana Jelínková ont requis les talents de Dušan Mikulec à la guitare et à la programmation, Filip Chudý à la basse et Jan Kylar à la batterie. On appréciera également les discrètes mais fringantes variations du trompettiste Josef Kozumplik et la profondeur du timbre de voix du récitant Eoghan O Reilly. De cette étroite collaboration émane un album à la coproduction soignée, signée Stanislav Jelínek et Dušan Mikulec, ce dernier ayant posé ses mots sur chacune des partitions de l'opulente rondelle. En outre, une ingénierie du son aux petits oignons, que l'on doit à Stanislav Valášek, transpire par tous les pores de cette galette. Aussi, une belle profondeur de champ acoustique exhale sur la totalité du ruban auditif. Est-ce à dire que tous les éléments seraient réunis pour nous faire entrer dans une autre dimension ? Musique...

La structure de l'oeuvre reste classique, avec son entame et son outro instrumentales, son alternance de passages en up et mid tempo, entrecoupés de ballades. Ce qui n'a pas empêché la bande de livrer quelques digressions du plus bel effet, sous-tendues par un élan créatif auquel elle nous avait habitués ces dernières années. Ainsi, c'est par un complexe instrumental metal gothique à la coloration jazzy, corroboré à un sobre mais prégnant récitatif signé Eoghan O Reilly, que démarrent les hostilités. Ce faisant, le félin « Prologue » varie savamment ses jeux rythmiques comme ses atmosphères, passant habilement d'une ambiance mordorée à un climat évanescent, le tout investi sur une lancinante ligne mélodique. Et l'on clôture la pièce, comme on l'a commencée, à l'instar du bref, sombre mais pénétrant « Epilogue ». Une manière à la fois convenue et énigmatique de boucler la boucle.

C'est surtout à l'image de ses passages metal atmosphérique gothique que le collectif s'illumine. Ainsi, doté de reptiliens gimmicks et d'une rythmique enjouée, le corrosif « Highlight » libère ses couplets élimés relayés par des refrains immersifs à souhait. A mi-chemin entre The Flaw et The Gathering, ce vivifiant effort ne tarde pas à déployer ses effets et nous retient sans avoir à forcer le trait. Dans cette mouvance, on retiendra les riffs épais, le fin legato à la lead guitare et les changements de tonalité de l'enivrant « Afraid of Dusk » qui, au fil des chatoyantes impulsions de la sirène et des attaques de sa basse vrombissante, ne parviendra pas moins à encenser le tympan. De même, l'énigmatique « Tremor », de par un cheminement mélodique des plus infiltrants et d'imparables riffs crochetés, trouvera sans mal un débouché auprès des aficionados du genre. S'il ne jouit pas d'une mélodicité aussi seyante, « Intoxicating », lui, joue davantage sur les effets de contraste atmosphérique, mêlant habilement un metal gothique chaotique et de fringantes touches jazzy, sous l'impulsion de fines variations à la trompette.

Nous ayant déjà sensibilisés à sa récente orientation rock progressif, le groupe y adjoint une touche brit pop, en complément de son registre metal gothique originel. Ainsi, de célestes ondulations synthétiques coalisées à un subtil délié à la guitare acoustique parsèment l'entraînant et élégant « Futile », tubesque piste brit pop/rock atmosphérique progressif non sans rappeler Thirteen Senses ou encore Blackfield. Difficile de ne pas esquisser un headbang sur un refrain éminemment catchy, mis en habits de soie par les sulfureuses inflexions de la déesse. Bref, un morceau aérien, à la fois rythmé et romantique, que l'on ne quittera qu'à regrets. Et comment résister aux enchanteresses séries d'accords contenues dans l'avenant « A Different Perspective » ? Dotée de riffs grésillants investis sur une sécurisante trame mélodique, d'enchaînements sereins, d'un rayonnant solo de guitare, la pimpante offrande n'a pas tari d'arguments pour nous rallier à sa cause. En outre, un petit pont techniciste vient se faire balayer par une déferlante sur la crête de l'efficace refrain, nous poussant à une inconditionnelle addiction.

Moins directement orientés vers les charts, dans cette même veine stylistique, la troupe nous réserve d'autres espaces d'expression non moins charismatiques. D'une part, le mid tempo « Ordinary » d'obédience rock progressif, dans la droite lignée de « Amplify », sur fond d'un limpide picking brit pop, développe graduellement une saisissante force de frappe et de sémillants harmoniques que n'auraient reniés ni The Cranberries, ni Lacuna Coil. Sans omettre le galvanisant « Collapse Within » qui, aux faux airs de Suede, sous le joug de ses riffs acides et d'une rythmique aussi légère que saillante, libère une énergie aisément communicative et propice à une immédiate adhésion.

Quand il livre ses moments intimistes, le combo parvient le plus souvent, et de différentes manières, à provoquer l'écoulement de la petite larme au coin de l'oeil. Ainsi, à pas de loup, un délicat slide à la guitare acoustique instille « Will to Find », ravissante ballade atmosphérique à mi-chemin entre Thirteen Senses et Lacuna Coil. Entonnée avec justesse et une sensibilité à fleur de peau, cette romantique proposition se pare de couplets finement ciselés et de refrains prévisibles mais éminemment accrocheurs. Bref, un moment privilégié susceptible de rester durablement gravé dans les mémoires de ceux qui y auront goûté.

Ses mots bleus ont également eu une autre saveur, selon un angle d'attaque alternatif. D'une part, on ne passera pas outre la touchante power ballade « Vertical Edge » au regard de ses nuances mélodiques et l'élégance de ses modulations vocales un poil crayeuses, mises en exergue sur une saisissante reprise sur la crête d'un refrain magnétique. Quant à la floydienne et progressive aubade « Enlightenment (Goodbye Wasted Life) », à l'aune de ses grisantes portées, mises en Relief par un corps orchestral en suspension et une déesse sensuelle jusqu'au bout des ongles, elle glissera tout naturellement dans nos tympans alanguis. Une pièce d'orfèvre aux arrangements d'excellente facture concoctée par l'inspiré collectif hongrois, vouée, elle aussi, à son lot de passages en boucle.

En dépit de ses qualités, cet album dénote une petite faiblesse. Plus indéterminé dans son cheminement harmonique et en proie à de gênantes répétitions de ses riffs redondants, « Erratic » nous mène en de mornes plaines auxquelles on ne s'attendait plus. Malgré une belle montée en puissance à mi-morceau, cette piste atmosphérique gothique aux relents doom accuse une mélodicité en demi-teinte qui parfois nous égare, sans jamais nous remettre en selle. Peut-être le bémol de l'opus.

On comprend dès lors que la page doom est définitivement tournée et l'empreinte folk totalement effacée, au profit d'un message musical orienté rock'n'metal alternatif aux relents brit pop, et qui lui sied à merveille. Une évolution qui s'accompagne de mélodies efficaces, mais nullement édulcorées, d'une technicité éprouvée, mais non ostentatoire, et d'une diversité atmosphérique et rythmique qui n'auraient rien à envier aux modèles identificatoires du groupe. La qualité de la production aidant, un certain confort auditif attend le chaland, sans que l'une ou l'autre note résiduelle ne vienne parasiter l'instant privilégié. De quoi lui assurer une écoute quasi ininterrompue de l'heure du skeud. En outre, de rares prises de risques s'inscrivent dans la trame, au demeurant traditionnelle, de la galette, ce qui n'empêche guère à quelques lueurs d'originalité de se dessiner. Bref, une œuvre mature, solide, séduisante et attachante, à effeuiller, à dompter, et sans doute à adopter...

0 Commentaire

1 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire